LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Union africaine : A l’Est, rien de nouveau

Publié le jeudi 1er février 2007 à 08h07min

PARTAGER :                          

Alpha Omar Konaré

Entamée lundi, avec à l’ordre du jour des sujets tels que les changements climatiques et le projet de « charte africaine de la démocratie », la 8e Conférence des chefs d’Etat de l’Union Africaine a très vite reporté toute son attention sur la question récurrente des conflits.

« Nous avons besoin d’une force de 8000 hommes. Jusqu’à présent, nous en avons 4000 », a déclaré ce mardi le Ghanéen John Kufuor, à l’issue du Sommet. Le successeur du Congolais Sassou-Nguesso à la présidence de l’Organisation continentale a lancé un vibrant appel aux Etats membres à contribuer au déploiement d’une force de stabilisation en Somalie.

Peine perdue, car seul le Burundi a annoncé, séance tenante, l’envoi de soldats sur un théâtre d’opérations pour lequel l’Organisation continentale espérait, à la faveur du sommet, mobiliser troupes et fonds nécessaires.

Alors, faute de moyens, la diplomatie panafricaine se cantonnera, une fois encore, à ses sempiternelles déclarations d’intention assorties d’une réaffirmation de l’engagement fort de l’Union aux cotés des Somaliens, éprouvés par 16 années de guerre et qui risquent, si rien n’est fait, de sombrer pour de bon dans le chaos.

Encore un coup d’épée dans l’eau pour l’Organisation panafricaine qui, au Soudan voisin, malgré le déploiement effectif, celui-là, d’une force de paix, éprouve déjà les plus grandes difficultés dans le foyer de tension du Darfour. Pour l’heure donc, rien de nouveau à l’est du continent, où, malgré les efforts répétés de l’Union Africaine en faveur de la paix et de la concorde, le spectre de la guerre plane toujours.

Il existe pourtant « une volonté de sortir de la situation de ‘ron-ron’, de définition d’une stratégie commune avec l’ONU », a affirmé plein d’espoir le président de la commission, Alpha Oumar Konaré, à l’issue de la Conférence.

Il faut dire que l’Organisation mondiale, répondant sans doute aux multiples appels du pied de sa cadette panafricaine, était représentée lors de cette huitième assemblée au Sommet, par son secrétaire général, le Coréen Ban- Ki Moon, montrant ainsi son intérêt pour les questions brûlantes abordées par les chefs d’Etat.

Qui sait, ces rencontres d’Addis-Abeba auront peut- être permis de jeter les bases de la stratégie commune appelée de tous ses vœux par Alpha Oumar Konaré, dans la perspective de l’apaisement des foyers de tensions sur les rives de la mer Rouge...

Il faut cependant reconnaître que si ce 8e sommet n’a pas rempli, loin s’en faut, les espoirs que sa tenue avait suscités, il a permis à l’Union de réaffirmer l’unanimité sur la désignation de son président en exercice, évitant in extremis la crise majeure, que tous redoutaient.

On se souvient en effet que lors du précédent sommet, Omar El Bechir du Soudan avait été désigné comme prochain président, à condition que la situation humanitaire s’améliore au Darfour. Un an après, le consensus s’est pourtant formé sur la personne de John Kufuor, appuyé par le Soudan.

Le pire a donc été évité, permettant à l’Union de poursuivre son action en faveur de la paix, du développement et, qui sait, pour l’avènement des Etats-Unis d’Afrique.

H. Marie Ouédraogo

Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique