Après les SOS face à l’avancée du désert qui appelle de chacun, des efforts quant à la plantation des arbres, le message actuel semble à la portée de tous. Eviter de salir son cadre de vie. En substance c’est ce que Laurent Sédégo et son staff demandent aux Burkinabè. A la vérité, une requête vraiment facile. Qui ne coûte rien comme le dirait l’autre.

Mais alors, comment comprendre que des citoyens continuent de brûler la politesse en jetant aux yeux et à la vue de leurs concitoyens, des ordures devant leurs cours ? Pourquoi encore des gens vident leur toilette de façon artisanale dans le six mètre ? Qu’est-ce qui peut amener un homme ou une femme à déposer à côté d’une poubelle, un sachet, une pelure de banane ? Les Burkinabè sont-ils si réfractaires à la propreté au point de s’en occuper comme de leur première chemise ? Si la route du développement est pavée d’embûches, on peut affirmer que le temps pour opérer une mutation est long et émaillé surtout d’une forte dose de patience.

Voici pourquoi, il ne faut pas désespérer. Voici pourquoi, il faut comprendre ceux qui ignorent royalement les poubelles, ceux qui balancent souvent juste à côté, des femmes appelées prosaïquement les “femmes de Simon” des peaux de bananes, des oranges, mégots de cigarettes. Sans les excuser. Quand en pleine circulation, un usager se permet de cracher, de se moucher, alors que dire ? Malheureusement à ces pratiques, il ne faut pas voir seulement nos parents “analphabètes”.

Oui très souvent, on y dénombre des hommes de classe insoupçonnée voire des personnes qui participent à ces mêmes campagnes. Toutes choses qui contribuent à troubler ceux qui ont le regard fixé vers ces hommes et ces femmes qui devaient leur servir de modèle. Conséquence, l’écho qui revient à l’appel à l’écocitoyenneté revient comme un prisme déformé qui perturbe plus qu’il n’arrange.

A ce jeu, l’un des exemples les plus patents reste les fumeurs de cigarettes qui dans des lieux exigus voire clos, en présence de femmes enceintes n’ont de souci que de tirer leur mégot. N’allez surtout pas leur dire de “bouger”, vous ne leur avez pas acheter leur tabac, donc, laissez-les tranquilles !

Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya