« Ne nous condamnez trop pour ce nul en préliminaires de la champion’s league africaine, car on peut faire quelque chose au match retour au Nigeria. Mes jeunes joueurs ont eu peur de la haute compétition, mais sachez que l’appétit vient en mangeant ». C’est sur ces termes que le coach de l’ASFA- Yennenga, le Roumain Dans Aghelescu a expliqué en quelque sorte la contre performance de son équipe. Un échec qui va au delà de ce simple argumentaire.

En effet, au cours de cette manche aller contre le Nassarawa United, les « Yennenguistes » n’ont rien fait pour l’inquiéter, si ce n’est la sortie sur blessure du portier nigérian à la 12e mn. Tenez, cette formation a fait le déplacement de Ouaga avec un seul gardien, car le titulaire du poste est au Congo avec les Juniors pour la CAN. Du coup, c’est un joueur de champ qui est sollicité pour garder la cage pendant près de 80 mn. Malgré que le dernier rempart n’inspirait ni confiance, ni assurance, les nôtres balbutient dans l’entrejeu. Aucune construction de jeu, encore moins d’audace.

A l’opposé cela donne du zèle aux visiteurs qui eux, en les regardant jouer, montraient du coup qu’ils savaient manier le ballon. Ils verrouillent bien leur base arrière et place quelques accélérations sur le côté. D’ailleurs à la 42e mn, sur une action anodine, ils parviennent à subtiliser le ballon des pieds du latéral gauche « Asfasien » Jeannot Bouyain et s’en vont battre Abdoulaye Soulama par l’entremise de leur capitaine Salisu Nasiri. La situation devient plus que compliquée. Dan Aghelescu donne de la voix, mais en vain.

Ses protégés tentent de donner la réplique sur des balles arrêtées à la 43e et 47e mn. Les frappes d’Ismaèl Alassane passent toutes à côté. Seuls les errements de Souleymane Coulibaly font frémir la défense des visiteurs. Mais il n’a pas bénéficié de soutiens de ses partenaires. En seconde période, le coach de l’ASFA-Y procède à des réaménagements, Bouyain, Cheik et Bakary cèdent leur place à Moussa Djira, Saidou Konaté et N’da Kouadio. Si Djira ne fait pas mieux que Bouyain, N’da lui, très remuant sème par moments la panique dans la défense nigériane. C’est même par lui que viendra le penalty égalisateur de l’ASFA-Y à la 80e mn. Petit de taille, il se faufile facilement entre les défenseurs et est fauché dans la surface de réparation. Ismaèl transforme la sentence.

L’ASFA a laissé filer une très grande chance de prendre une avance pour sa qualification. Son entraîneur pense que l’équipe peut réaliser quelque chose au Nigeria, mais au vu du jeu déployé le samedi dernier au stade du 4-Août, il y a place à l’optimisme. Comme dirait quelqu’un, « un optimiste, c’est un pessimiste qui refuse le réalisme ».

Kader Traoré

L’Observateur Paalga