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Agriculture : Les OGM gagnent du terrain

Publié le vendredi 26 janvier 2007 à 07h39min

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Coton Bt

Burkina biotech association(BBA) a présenté, mardi 23 janvier 2007, la situation des cultures transgéniques dans le monde au cours de l’année 2006. Les Organismes génétiquement modifiés (OGM) gagnent du terrain et séduisent de plus en plus les fermiers.

« Des fermiers de 22 pays de la planète ont emblavé 102 millions d’hectares (ha) de cultures transgéniques au cours de l’année 2006. 9,3 millions de ces producteurs sont de petits propriétaires issus des pays en voie de développement. Les Etats-Unis, leaders de la recherche, ont planté à eux seuls 54,6 millions d’hectares soit 53 % de la superficie mondiale des plantes biotechnologiques ».

Tel est l’état des Organismes génétiquement modifiés (OGM) dressé par l’International service for the acquisition of agribiotech application (ISAAA) basée aux Philippines Le partenaire national de cette institution, Burkina biotech association (BBA) a présenté ces données aux hommes de médias, jeudi 23 janvier 2007 à son siège à Ouagadougou.

Le rapport de l’ISAAA donne un aperçu des surfaces emblavées et des cultures transgéniques. Les résultats commentés par le Pr Alassane Séré, président de BBA font ressortir un engouement des productions pour les OGM dans le monde. Des pays jadis présentés comme réfractaires aux cultures transgéniques ont augmenté les surfaces et diversifié leurs productions de plantes biotechnologiques.

« L’Inde a eu le plus tort taux d’adoption de coton transgénique (192 %) soit 2,5 millions d’hectares en un an passant de 1,3 million ha à 3,8 millions ha devenant ainsi la 5e grande productrice mondiale en devançant la Chine avec 3,5 millions ha », indique le rapport de l’ISAAA. L’Afrique est à la traîne de cette avancée biotechnologique.

L’Afrique du Sud semble faire cavalier seul dans la culture des OGM le continent noir. Elle a triplé sa superficie avec 1,4 million d’hectares, l’augmentation provenant surtout du maïs blanc pour l’alimentation. « L’Afrique se trouve face à une compétition avec la culture des OGM. Le continent doit se donner les moyens de participer à ce jeu », a signifié le Pr Alassane Séré.

A travers l’Institut national de l’environnement et de la recherche agronomique (INERA), le Burkina Faso s’impose aujourd’hui comme une référence en matière de recherches et d’expérimentations de plantes transgéniques en Afrique. Les expériences menées par des chercheurs burkinabè sur le coton Bt aux Etats-Unis puis en Afrique du Sud se sont révélées concluantes.
Les plantes ont été introduites au Burkina Faso pour être cultivées en vue de leur vulgarisation.

Aux hommes des médias qui ont craint des dangers de telles cultures sur l’environnement et la santé, les membres de BBA ont rassuré sur les précautions scientifiques qui entourent les recherches. « Les réflexions sur les OGM prennent toujours en compte la biotechnologie et la biosécurité. Ces deux aspects vont de pairs », ont précisé docteurs Jérémy Ouédraogo et Roger Zangré.

Ces deux spécialistes des questions OGM au Burkina Faso ont rappelé que les recherches et les expérimentations sur les plantes biotechnologiques sont garanties par une observation rigoureuse des textes réglementaires en matière de biosécurité ainsi que des renseignements scientifiques. Burkina biotech association estime que pour peu que l’on ouvre le débat et pousse la réflexion autour des Organismes génétiquement modifiés en Afrique, le continent réalisera sa révolution verte. « Le Burkina Faso a besoin de seulement deux (2) millions de tonnes pour nourrir sa population.

La biotechnologie est une chance pour atteindre cette autosuffisance alimentaire », a souligné le Pr Séré. Le président de BBA a demandé aux dirigeants africains de donner les moyens aux chercheurs afin qu’ils participent activement au développement.

« La recherche est à la base de tout développement », a-t-il ajouté. Les cultures transgéniques offrent des plantes résistantes aux herbicides et aux insectes. Elles permettent également d’accroître les rendements. En cela, BBA pense que la biotechnologie peut contribuer à l’auto-suffisance alimentaire, à la compétitivité des produits agricoles, à la fabrication du biocarburant.

Le Pr Basile Laetare Guissou, délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) et président d’honneur de BBA a laissé entendre que le Burkina Faso et ses chercheurs ne vont pas laisser échapper cette chance qui s’offre à l’humanité : « Dès qu’un mouvement est déclenché dans le monde entier, l’Afrique refuse d’opérer un choix. Nous ne voulons plus rester à observer les postérieurs des autres ».

Jolivet Emmaüs
Rabankhi Abou Bâkr ZIDA

Sidwaya

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