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Affaire Norbert Zongo : Le non-lieu résistera-t-il à Moïse ?

Publié le mercredi 24 janvier 2007 à 07h53min

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Quand le non-lieu a été prononcé dans l’affaire Norbert Zongo, on avait espéré que la mise en exergue par Reporters sans frontières de certaines auditions allait relancer le dossier. En son temps la Justice burkinabé a estimé qu’elles étaient insuffisantes et cela, dès le lendemain de leur révélation publique faite par Robert Ménard. Moïse Ouédraogo demande à être entendu dans cette affaire et il l’a été le 18 janvier 2007 sur procès verbal.

La question qui se pose est celle de savoir si la réouverture du dossier tant souhaitée et attendue résistera aux révélations de Moise comme il en a été dans le cas de Robert Ménard. En tout cas, chaque jour que Dieu fait, des millions de burkinabé ont les yeux rivés sur leur justice.

Les éléments de Moïse peuvent-ils rouvrir le dossier Norbert Zongo ou pas ? Pourquoi le parquet traînait-il le pas alors qu’il a été prompt à réagir aux éléments de Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières ?

En rappel, c’est lors d’une conférence de presse le 20 octobre 2006 que M. Ménard a fait état d’éléments pouvant selon lui, relancer le dossier du journaliste assassiné. Ces éléments faisaient ressortir les contradictions que François Compaoré et Oumarou Kanazoé auraient eues lors de leurs auditions par la Commission d’enquête indépendante. Le secrétaire de Reporters sans frontières avait auparavant envoyé ses « éléments » à la Justice avant de les déballer publiquement.

Une bonne administration de la justice
Dès le lendemain, 21 octobre 2006, le procureur général, Abdoulaye Barry et le procureur du Faso, Adama Sagnon ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont fait savoir que les révélations faites par M. Ménard ne peuvent pas faire rouvrir le dossier Norbert Zongo et que les deux personnalités citées ont déjà été entendues dans l’instruction.

La diligente attention avec laquelle les procureurs burkinabé ont réagi sur ces révélations était fort étonnante mais néanmoins à saluer car pensions-nous, cela participait de la bonne administration de la justice.

En réponse à l’état de choc au le non-lieu prononcé par le juge d’instruction Wenceslas Ilboudo, en faveur du seul inculpé Marcel Kafando, a créé chez beaucoup de Burkinabé, le parquet, a toujours assuré que le dossier peut être rouvert dès qu’il aura entre les mains des éléments nouveaux.

Et voici que de nouvelles révélations sont faites selon le même scénario que celui de Reporters sans frontières. Moïse Ouédraogo l’auteur des nouvelles charges est le frère de David Ouédraogo, celui là qui a été torturé à mort par les éléments de la garde présidentielle.
M. Ouédraogo, a déposé une demande (lire encadré), le 4 janvier 2007, dans le sens de témoigner dans le dossier Norbert Zongo. Par la suite, il s’est confié à deux journaux à travers des interviews. D’abord l’Evènement du 10 janvier et ensuite Bendré du 15 janvier 2007.

Pour une bonne administration de la justice, on était en droit de s’attendre à une réaction toute aussi diligente du parquet. Mais là il n’y a point eu de conférence de presse au lendemain des publications pour situer les Burkinabé sur les suites à donner aux nouvelles révélations.

C’est dire que l’empressement qui a accueilli le passage de Ménard n’apas été le même que celui qui a été réservé aux révélations de Moise Ouédraogo. Mais là n’est pas l’essentiel. Depuis donc le 4 janvier 2006, la lente diligence du parquet a tout de même aboutit à une convocation de M. Moïs Ouédraogo par le procureur du Faso, Adama Sagnon le 18 janvier 2007 où ce dernier aurait été entendu pendant au moins 6h.

La machine est donc maintenant en branle et la préoccupation du moment est de savoir jusqu’à quel point les propos de Moïse pourront-ils constituer un apport substantiel dans le dossier Norbert Zongo.

A quelque chose, malheur est bon !

Déjà, certains thuriféraires ont commencé à traiter le sieur Moïse de tous les noms, mettant en doute sa probité parce qu’ayant déjà fait de la prison. Soit ! Que cela leur plaise ! Il reste tout de même, comme le dit si bien notre confrère JJ n°800 du 18 janvier dernier, « les faits rapportés sous formes d’interview par L’Evénement sont suffisamment graves pour que le Parquet ouvre une information judiciaire, comme le disent nos mentors gaulois.

Lorsqu’on lit le démenti des autres acteurs (Tiémoko Kéita et Malick Sidibé) apporté sur la radio Savane FM, retranscrit et publié par Bendré, on se dit que, quelque part, il y a un recoupement que la justice devrait se hâter de faire. Moussa Kaboré, celui-là qui a porté la cassette audio au sieur Kéita ne nie pas les faits ; il a été la courroie de transmission pour que les frères de David Ouédraogo remettent ladite cassette à Kéita pour voie à suivre.

Kéita non plus n’a nié avoir payé régulièrement le loyer de Moïse. Seulement, il refuse que Moïse dise que c’est de la part de François Compaoré qu’il le faisait ». Et entre ce que Moise a dit et ce que les nominés ont laissé entendre, on se rend compte que ce dernier n’a rien « inventé », ni « monté ».

Et si Moussa Kaboré a reconnu que l’essentiel du contenu de la cassette se retrouve dans l’interview publiée par L’Evénement, il est donc établi que Moïse ne souffre pas de troubles mentaux et qu’il n’est instrumentalisé par personne comme voudraient le laisser « des esprits bien pensants ». Il reste donc à entendre tous les nominés pour y extirper toutes les imbrications dans cette nouvelle donne sur l’affaire Norbert Zongo.

A n’en pas douter, cette nouvelle donne s’invitera allègrement dans le procès L’Evénement-François Compaoré. Procès sur lequel du reste, on ne peut que rester pantois devant le fait que l’on n’ait rien eu à redire aux propos de Ménard, repris par la plupart des médias, et qu’on trouve matière dans les commentaires de L’Evénement suscitées par les dits propos.
On aurait associé le S.G de Rsf de L’Evénement, on aurait pu dire qu’on voudrait vraiment aller au fond des choses. Mais enfin... !

L’un dans l’autre, le procès contre le journal L’Evénement devrait être la réponse à la question de savoir si Moïse Ouédraogo à dit vrai ou pas. Déjà, par Moussa kaboré, on sait que l’une de ces assertions capitales est vraie. Quelle voie empruntera le reste ? Une instruction transparente, équitable et indépendante pourrait le dire. Mais nous sommes au Burkina Faso !

Par Pabèba Sawadogo

Bendré

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Vos commentaires

  • Le 24 janvier 2007 à 21:14 En réponse à : > Affaire Norbert Zongo : Le non-lieu résistera-t-il à Moïse ?

    M Sawadogo,

    Il ne fut jamais devancer l’iguane dans l’eau. Le voyou de Moïse a été entendu par le Procureur, semble-t-il pendant plus de 6H. Il appartient à ce représentant du Ministère Public de prendre la décision qui s’impose.
    vous les journalistes devriez attendre avant de faire des commentaires scabreux en préjugeant qu’on est au Burkina Faso. Tout comme en France, la justice fonctionne correctement au Burkina Faso. Et je suis bien placé pour vous le dire car je suis au coeur du dispositif français. Ange, France.

    • Le 25 janvier 2007 à 09:52 En réponse à : > Affaire Norbert Zongo : Le non-lieu résistera-t-il à Moïse ?

      Salut ange. je crois que tu gagnerais as animer une rubrique dans l’Opinion. qaund des journaliste font leur boulot, m^me si ns ne sommes pas d’accord avec eux respectons leurs oeuvres. Ce qui n’empeche nullement des critiques sereines
      Gom

      • Le 25 janvier 2007 à 22:29 En réponse à : > Affaire Norbert Zongo : Le non-lieu résistera-t-il à Moïse ?

        Merci pour tes compliments.
        Les journalistes n’étant pas au dessus des citoyens lamda comme moi méritent également qu’on leur mette en pleines dents leurs errements et leurs abus.
        Dieu seul sait comment j’apprécie les journalistes honnêtes. Y’a-t-il une telle race ? rires. Je crois qu’il y a des journalistes objectifs. Ange, France.

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