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XXXIe Sommet de la CEDEAO : Les chantiers de Blaise Compaoré à la tête de l’institution

Publié le lundi 22 janvier 2007 à 07h23min

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Blaise Compaoré, président du Faso, a été élu président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
pour un mandat d’un an. C’est du moins ce qu’ont décidé les onze chefs d’Etat qui ont pris part au XXXIe Sommet de la CEDEAO, le 19 janvier à Ouagadougou.

Plus de 30 ans après sa création, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fait peau neuve à Ouagadougou en vue de prendre en charge de façon efficiente le processus d’intégration sous régionale. L’un des temps forts du XXXIe Sommet de la CEDEAO est la mutation du secrétariat exécutif en commission présidée par le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas.

Celui-ci est épaulé par un vice-président, en l’occurrence le ministre burkinabè délégué à la Coopération régionale, Jean de Dieu Somda et de sept (7) commissaires. La nouvelle commission pourra ainsi prendre des décisions exécutoires sur l’ensemble des 15 pays membres de la CEDEAO. En outre, la Conférence a porté le président du Faso, Blaise Compaoré à la tête de la CEDEAO pour un mandat d’un an (2007). Après le huis clos qui a duré environ six heures, le président en exercice sortant, Mamadou Tandja, a passé le témoin au président en exercice entrant.

Blaise Compaoré a aussitôt défini trois (3) chantiers prioritaires qui vont sous-tendre sa mandature en vue de renforcer le processus d’intégration régionale, de conforter la stature de la CEDEAO et de contribuer à la paix et à la stabilité. Primo, il s’agit de la lutte contre la pauvreté. Blaise Compaoré entend œuvrer au lancement de vastes programmes pour augmenter les performances agricoles, capables de procurer des revenus aux producteurs de la région. Secundo, il projette de s’atteler à la réalisation d’infrastructures de base. Reconnaissant que l’intégration demeure la voie pour un développement harmonieux, il a plaidé pour l’accélération de l’interconnexion électrique et l’extension des aménagements hydrauliques.

Résoudre urgemment les crises ivoirienne et guinéenne

Enfin il va s’agir d’œuvrer à réaffirmer activement la participation de la CEDEAO au commerce mondial. Pour cela, Blaise Compaoré plaide pour l’aboutissement du cycle de Doha et la suppression des barrières d’accès des produits du Sud aux marchés du Nord. Mais ces chantiers ne peuvent être mis en œuvre que dans un environnement stable et sécurisé. Aussi, le président du Faso a réaffirmé sa volonté d’œuvrer à faire régner la paix là où elle fait défaut dans l’espace CEDEAO.
La crise ivoirienne et ses effets néfastes sur la sous-région a été longuement évoquée au cours du huis clos qui a suivi l’ouverture des travaux. Si la conférence a salué l’initiative du président Gbagbo d’engager le dialogue avec le ministre d’Etat, Guillaume Soro, par contre, elle a décidé, de concert avec l’Union africaine, de dépêcher une délégation de haut niveau auprès des membres permanents du Conseil de sécurité pour explorer les voies et moyens propres à faire appliquer diligemment la résolution 1721. De fait, Ouagadougou a souligné la nécessité de trouver une solution urgente à la crise.

Cela passera par les programmes d’identification et de désarmement des groupes armés pour aboutir à la tenue d’élections libres en octobre 2007. A propos de la situation qui prévaut en Guinée, les chefs d’Etat ont exprimé leur préoccupation. Le nouveau président en exercice, Blaise Compaoré entend organiser une concertation avec tous les acteurs politiques en vue de trouver une solution pacifique à cette crise.

Ce sont autant de défis que le nouveau président en exercice de la CEDEAO devra puiser dans sa sagesse et son "tact" pour y apporter des remèdes de sorte qu’à l’aube de son mandat, l’intégration régionale se conforte davantage dans la paix et le progrès. Ainsi, la CEDEAO pourra relever ses défis qui sont entre autres l’accès de la population à l’énergie, la libre circulation à travers un réseau routier régional moderne, les télécommunications.

S. Nadoun COULIBALY
Ali TRAORE


Les protagonistes de la crise ivoirienne livrent leurs sentiments

Laurent Koudou Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire : "Je suis satisfait des résultats du Sommet de la CEDEAO tenu à Ouagadougou parce que j’ai fait des propositions de dialogue direct de sortie de crise en Côte d’Ivoire qui ont été acceptées. Tout le monde a accepté le dialogue, nos frères qui ont pris les armes ont accepté le dialogue, les partis avec lesquels ils sont alignés l’ont accepté, le Groupe de travail international (GTI) l’a accepté et la CEDEAO vient aussi de donner son feu vert. Nous allons donc mettre en route incessamment ce dialogue".

Charles Konan Banny, Premier ministre de la Côte d’Ivoire : "Ce qui vient de se passer est un soutien renouvelé pour la Côte d’Ivoire que nous apprécions et remercions. Tous les aspects doivent être pris en compte dans la résolution de la crise ivoirienne, c’est-à-dire l’identification des populations en vue d’établir une liste pour les élections, qui elles-mêmes doivent être acceptables équitables et transparentes.

Le désarmement , la normalisation du pays, le redéploiement de l’administration sur toute l’étendue du territoire ivoirien... sont également à prendre au sérieux. Comme moyen pour la mise en œuvre de toutes ces ambitions, c’est la volonté des ivoiriens de sortir de la crise. Le président l’a dit, tout le monde l’a reconnu, nous sommes tous fatigués de la Côte d’Ivoire. Nous allons donc y aller, je crois qu’on a tort de penser que tout est bloqué. Non ! Les choses avancent, peut-être pas à un rythme visible ou satisfaisant pour tout le monde. Mais incontestablement, nous sommes en mouvement".

Nadoun S. COULIBALY
Ali TRAORE

Sidwaya

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