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Retard de l’Afrique : "Nous sommes responsables de notre sous-développement"

Publié le jeudi 6 novembre 2003 à 16h12min

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A l’issue de leurs travaux les participants à l’atelier continental des ministres africains des Finances sur le Développement décentralisé et participatif ont donné une conférence de presse le 4 novembre 2003 à Ouagadougou.

L’objectif visé était de donner à la presse burkinabè la primeur des conclusions de l’atelier.

Cet atelier concernait au premier chef les ministres africains des finances mais certains de leurs collègues chargés de la décentralisation et des collectivités locales ont également pris part aux travaux. Pour s’entretenir avec la presse les ministres de la Guinée équatoriale, du Ghana, du Mozambique, de la Sierra Leone, de l’Ouganda, du Tchad et du Congo ont été délégués. Mais c’est Mme Grace Akello, ministre d’Etat ougandais de la région Nord qui a présidé le point de presse.

Elle a déclaré que les gouvernants sont soucieux de réduire la pauvreté et que la décentralisation, du fait qu’elle donne le pouvoir aux communautés à la base, était un moyen efficace de développement. Le Développement décentralisé et participatif (DDP) n’est pas selon elle la seule voie d’éradiquer la pauvreté, "mais elle nous semble la meilleure".

Le vice-ministre ghanéen des Collectivités locales et du Développement rural, M. Nkarabeah Effah-Dartey, a dit aux journalistes que durant 48 heures les travaux ont porté surtout sur des présentations du DDP. "Nous pensons, a-t-il déclaré, que si toutes les collectivités locales ont le pouvoir de générer et de gérer les fonds, de faire ce qu’elles veulent, si les leaders de ces collectivités sont compétents, c’est la base du développement". Pour lui, c’est cela le fondement de la décentralisation ; "Que ceux qui ont le pouvoir acceptent de le fragmenter pour le donner aux pouvoirs locaux".

A Ouagadougou, les ministres africains des Finances ont dit leur ferme volonté d’accompagner le mouvement de la décentralisation et cela en assumant leur part d’ouvrage. Cela passe par l’octroi, la mise à la disposition des collectivités locales des fonds qu’elles devront gérer et en rendre compte.
Pour réussir ce pari, il faut de l’argent. Cet argent, devrait provenir des prêts, des dons et du contribuable. L’idéal, bien entendu, étant de "financer nous-mêmes notre développement".

Mais au-delà de l’argent, Mme Grâce Akello d’Ouganda a estimé que le leadership était un levier puissant du développement. Si les pays asiatiques qui étaient au même niveau de développement que la plupart des Etats africains lors des indépendances sont de nos jours développés, c’est que le leadership y a été pour quelque chose. En Afrique, en effet, on est resté à faire la fête, à danser et à manger ou à faire la guerre tandis que les autres travaillaient. Et Mme Akello de dire qu’"On doit créer les richesses plutôt que de manger les richesses". C’est dire qu’on doit travailler, gagner de l’argent et en mettre de côté pour l’investissement.

C’est fort de tout cela que M. Carlos Ntutumu, vice-ministre des Finances et du Budget de la Guinée équatoriale a déclaré que "Nous sommes responsables de notre sous-développement".
C’est pour tourner cette page sombre que les argentiers de l’Afrique ont tenu à Ouagadougou cet atelier organisé par Africa Caucus en collaboration avec le gouvernement burkinabè avec l’appui technique de la Banque mondiale et le financement de la coopération norvégienne.

San Evariste Barro
L’Observateur

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