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Accords de partenariat économique UE-ACP : Un profit pour les populations africaines

Publié le mercredi 17 janvier 2007 à 08h04min

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"N’ayez pas peur", invitait sagement le Pape Jean-Paul II aux pays d’Europe de l’Est à s’ouvrir à l’Ouest. Aujourd’hui le cours de l’histoire lui donne raison car l’Europe de l’Est a redressé son économie par le goût de la liberté en entrant à l’Union européenne. Maintenant l’UE, partenaire privilégié de l’Afrique, l’invite à l’ouverture du marché afin de tirer profit des avantages comparatifs.

La peur est là. Producteurs de produits locaux, ONG et autres organisations de masse s’inquiètent. Et pourtant l’Accord de partenariat économique (APE) dans sa conception réduira le coût de la vie de toute évidence au profit de la population.

La marche inéluctable de la mondialisation de l’économie recommande beaucoup de clairvoyance à l’Afrique de savoir profiter des bonnes opportunités à temps. La coopération entre l’Union européenne et l’Afrique a toujours eu des répercussions positives au profit des populations et surtout stimulé l’avancée des grandes priorités du développement : infrastructures de transport, communications, barrages et une attention également dans la lutte contre le VIH/Sida etc.

Le libre consentement et le respect des intérêts réciproques demeurent primordial à travers les différentes aides et conventions signées.

Jusque-là, l’UE se manifeste volontiers à participer de façon remarquable au progrès du continent africain.

Cela, contrairement aux institutions de Bretton Woods dont les conditionnalités à travers les différents Programmes d’ajustements structurels (PAS) ont accentué la paupérisation des populations.

L’APE une porte ouverte à l’investissement et à l’emploi

Des 53 pays africains, 39 ont une population inférieure à 15 millions et 21 une population inférieure à 5 millions. A part quelques rares exceptions, il s’agit avant tout de marchés réduits. Ainsi donc, si l’intégration régionale est mise en œuvre correctement, elle pourra aider à bâtir les marchés où les concepts d’économie d’échelle ; de retour d’investissements et de concurrence interne renforcée peuvent avoir un sens réel et stimuler le développement économique et l’emploi. Le commissaire européen pour le commerce M. Peter Mandelson est confiant qu’avec l’APE, les gains seront grands en ce sens que le commerce est l’un des catalyseurs du bien-être social.

Pour ce faire, les APE sont conçus comme des accords généraux, qui contribueront, à mettre en place des marchés régionaux, à diversifier les économies de ces régions et finalement à ouvrir les échanges entre l’UE et ces marchés.

Ils feront évoluer la nature des relations : actuellement fondées sur l’offre de préférences tarifaires (en voie d’érosion), ces relations viseront à établir des marchés régionaux et internationaux durables pour les pays ACP.

D’où viennent les craintes à l’APE

L’adhésion au libre-échange avec l’Union européenne a aussi des adversaires qui expriment une méfiance a priori. Ils pensent que les produits européens anéantiront le marché des produits locaux. Une analyse qui fait croire que cela engendrera la faillite des producteurs africains et fera de l’Afrique un réservoir de consommateurs.

Cette simple vue d’esprit est relativement fondée, mais dépassée par la logique économique du moment.

L’autarcie économique ne conduit à nulle part sur le plan du développement, encore moins à l’amélioration des conditions de vie des populations. Avec la cherté de la vie actuelle, la précarité du travail, le chômage croissant des jeunes et la baisse continuelle du pouvoir d’achat des travailleurs, il va sans dire que les consommateurs auront tout à gagner dans le libre jeu de la concurrence. La baisse des prix éventuelle des produits alimentaires et l’amélioration de la qualité seront les effets positifs à la satisfaction des différentes couches socioprofessionnelles.

Pris à l’épreuve de la concurrence, les industriels africains et les producteurs s’activeront à fournir le meilleur d’eux-mêmes pour répondre à l’exigence du marché.

Et les échanges entre les pays africains prendront de l’ampleur.

Car l’une des réalités ignorées est que la plupart des pays africains font plus de commerce avec l’Europe qu’avec leurs voisins.

Prenons le cas du Ghana : 49 % de ses exportations vont à l’UE, alors que ses exportations vers son voisin, le Bénin, ne représentent que 2,6 %. Au Cameroun, 61 % des exportations et 55 % des importations s’effectuent avec l’UE.

De toute évidence on peut en déduire que l’élimination des obstacles entre pays voisins et la mise en place d’une réelle intégration favoriseraient des échanges commerciaux et renforceraient la croissance économique.

L’Afrique ne doit pas avoir peur de s’engager dans l’APE qui peut être une voie d’espérance pour son progrès véritable.

Théodore ZOUNGRANA
tzoungran@yahoo.fr


Le président Blaise Compaoré encourage l’APE

M. Peter Thompson, Directeur à la Direction générale du commerce à la Commission européenne et négociateur en chef pour l’Accord de partenariat économique (APE) UE/Afrique de l’Ouest, a constaté avec une grande satisfaction qu’à l’occasion des Journées européennes pour le développement, qui se sont tenues à Bruxelles en novembre dernier, son Excellence le Président du Faso, M. Blaise Compaoré, a souligné l’importance pour l’Afrique de l’Ouest de continuer les négociations pour l’APE et d’avancer afin de respecter, comme fixée par les deux parties, la date du 1er janvier 2008 pour l’entrée en vigueur de l’Accord. M. Thompson se félicite aussi que le Burkina Faso soit pleinement engagé dans cet exercice et contribue de façon constructive à l’avancement des négociations.

Il est important que le processus de négociation se poursuive sans discontinuer. Cette semaine à Ouagadougou la partie Afrique de l’Ouest et l’UE ont avancé dans une nouvelle phase de négociations techniques. Nous sommes confiants qu’avec l’engagement de chacun, les négociations pourront s’achever dans les délais fixés par les deux parties.

Source : Doc. UE

L’Hebdo

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