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La Banque mondiale, le FMI et nos petits salaires

Publié le mercredi 17 janvier 2007 à 08h25min

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Wolfowitz au Burkina

2006 s’en est allé, vive 2007. C’est une année nouvelle, une page vierge, une tranche de vie qui s’offre à nous avec ses impondérables, ses incertitudes mais aussi avec des ambitions, de la volonté et de l’espérance pour un meilleur bien-être pour tous, pour chacun, pour le Burkina et pourquoi pas l’Afrique et le monde.

Mais entre ambitions légitimes et difficultés de tous les jours, 2007 sera ce que nous en ferons ensemble et individuellement. Aussi importe-t-il d’accorder une attention aussi petite soit-elle aux souhaits et autres vœux échangés. Pour le Burkina, la paix et la stabilité ont été le plus petit dénominateur commun dans toutes les cérémonies de présentation de vœux. Pour le plus grand dénominateur, il faut y ajouter la prospérité, synonyme de progrès, de bonheur avec moins de contingences matérielles, physiques, spirituelles. Bref, un épanouissement total de l’Homme, dans une société solidaire pour un monde au développement équilibré, équitable et éthique. Des vœux pieux ? Rien que des vœux pieux ? Oui et non.

Oui parce que les années passent et se ressemblent et les Hommes restent prisonniers de multiples desiderata qui les gardent pour certains, dans l’indigence morale, pour d’autres, la précarité économique et pour tous dans l’inaccessible horizon où l’humanité se réalise pleinement contre la bestialité de la guerre, des troubles socio-politiques qui font qu’au 21e siècle, la paix dans le monde et en Afrique particulièrement reste une vue de l’esprit.

Prenons l’exemple burkinabè. Nous étions si fiers de cette paix sociale, notre première et inestimable richesse. Il aura fallu vraiment peu pour que "la grande muette" nous rappelle avec un réalisme saisissant, et de mauvais souvenirs et les peines qu’endurent des peuples pas très loin de nous. A qui la faute ?

Aux militaires qui ne pouvaient pas se payer un concert de coupé-décalé ? Aux fonctionnaires de police si exigeants dans leur travail ? Aux jeunes soldats qui ont pris les armes pour "se faire justice" et l’occasion faisant le larron, revendiquer un peu plus de beurre dans leurs épinards ? "Tout le monde est coupable, peut importe ce qu’ils disent.

La haine est aussi forte que la guerre et c’est le pauvre qui a tort", chante l’artiste. Dans le cas burkinabè, il faut remonter la chaîne jusqu’aux experts des institutions financières internationales qui confondent développement et croissance économique, militent pour les équilibres macroéconomiques au point d’oublier le panier de la ménagère et les dépenses sociales indispensables pour les couches les plus vulnérables de la population.

Il faut y ajouter ces résistances incompréhensibles dans le financement des secteurs de souveraineté notamment la défense et la sécurité des Etats sous ajustement structurel. Il n’y a pas de développement sans stabilité, sécurité et paix. Les expériences que l’on a pu observer çà et là nous montrent hélas que la paix et la stabilité de nos Etats sont tributaires des conditions de vie des travailleurs, des corps militaires et para militaires.

Comment les améliorer durablement ? En mettant le prix qu’il faut dans la construction d’infrastructures et la dotation en équipements de travail adéquats. Il faut également soutenir les Etats dans la formation des cadres militaires et paramilitaires pour l’acquisition d’un esprit gardien des biens publics et garant de l’ordre républicain et de ses bienfaits.

C’est une nécessité vitale pour la démocratie. L’armée républicaine ne doit pas être un slogan à la mode mais une réalité que confèrent les conditions d’exercice du métier sous l’égide d’une conscience rompue au code d’honneur du corps de métier. Quand il manque à l’Etat les moyens d’assumer cette responsabilité, les partenaires financiers devraient se montrer plus souples dans certaines conditionnalités d’accompagnement des projets de développement.

Dans cette logique, nous conclurons que, investir dans les ponts et chaussées, c’est bien, soutenir les mutations institutionnelles en matière de défense et de sécurité, c’est mieux pour la démocratie et le développement. L’espoir est permis. C’est en cela que nos vœux de paix de stabilité et de prospérité pour le Burkina ne sont pas que pieux.

Djibril TOURE

L’hebdo

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2007 à 09:20, par innsa En réponse à : > La Banque mondiale, le FMI et nos petits salaires

    J’arrive pas a lire ce journaliste... J’ai du mal a comprendre ces phrases. exemple :
    "Il aura fallu vraiment peu pour que "la grande muette" nous rappelle avec un réalisme saisissant, et de mauvais souvenirs et les peines qu’endurent des peuples pas très loin de nous."

    nous rappelle quoi avec un realisme saisissant et... ?

    • Le 17 janvier 2007 à 17:58, par Badnerr AKA Talg Biiga En réponse à : > La Banque mondiale, le FMI et nos petits salaires

      Un autre article pour votre démonstration

      Je comprends peut être mal les choses mais je n’arrive pas à faire la liaison entre le titre de votre article et son contenu. S’il s’agissait d’une démonstration sur l’influence ou le poids des institutions de Bretton Woods sur "nos petits salaires", il me semble qu’il autre article de votre journal pourrait mieux nous éclairer.

      Merci !!!

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