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PAI / PDS : "2006, une année difficile pour le peuple burkinabè"

Publié le mardi 16 janvier 2007 à 12h49min

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Philippe Ouédraogo

Pour le Parti africain de l’Indépendance (PAI) tendance Philippe Ouédraogo et le Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS) de Sambo Youssouf Bâ, 2006 qui vient de s’achever aura été pour le peuple burkinabè, "une année difficile à tous points de vue".

Raison pour laquelle ces deux partis, à travers cet écrit souhaitent "au peuple burkinabè de ne plus connaître la misère et le chômage, d’avoir accès à l’éducation pour ses enfants, d’avoir accès à la santé, de vivre dans la paix, la justice, la liberté et la solidarité (...)"

"L’année 2006 vient de s’achever. Elle aura été pour tout le peuple burkinabè une année difficile à tous points de vue. Les crépitements des armes de guerre à Ouagadougou, Kaya et Bobo Dioulasso, ainsi que les affrontements entre militaires et policiers à Ouagadougou, durant les derniers jours de décembre 2006, traduisant le ras-le-bol des soldats quant aux dures conditions de vie et à l’arbitraire qui caractérisent leur situation, en ont été une dramatique illustration.

Au seuil de la nouvelle année, le Parti africain de l’indépendance (PAl) et le Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS), tous deux voués au service des intérêts des travailleurs et du peuple, souhaitent au peuple burkinabè, pour cette année 2007, que son refus de la misère et ses aspirations légitimes à plus de démocratie et de justice, à de meilleures conditions de vie et de travail, se traduisent en puissantes luttes organisées et solidaires, afin d’arracher des conditions sûres d’un avenir plus radieux pour lui-même et les générations à venir.

Tous les Burkinabè, qu’ils vivent dans les villes ou dans les campagnes, souffrent de la hausse des prix, et du renchérissement du coût de la vie dans tous les secteurs : prix des produits alimentaires, coût des transports, coûts du carburant, coût des frais de scolarité, coût des frais de santé, coût des services publics, etc. Et pourtant dans le même temps, les revenus n’augmentent pas, et une grande partie de la population ne trouve pas de travail, pendant qu’une minorité de parvenus vit dans un luxe insultant !

Décisions de justice traitées avec mépris

Depuis l’entrée en vigueur du Programme d’ajustement structurel (PAS) en 1991, le gouvernement n’entreprend aucune action sérieuse pour enrayer la montée du chômage qui frappe toujours plus durement toutes les couches des jeunes et de chômeurs à la recherche d’un emploi. Bien que les ressources du Budget de l’Etat augmentent chaque année de 8% à 12%, l’Etat et ses démembrements n’interviennent que de façon dérisoire dans la création d’emplois, prétendant laisser cette responsabilité au secteur privé, lequel se cantonne pour l’essentiel dans les activités commerciales, peu créatrices d’emplois. Dans ces conditions, il est normal que la "lutte contre la pauvreté" qui en apparence mobilise les énergies des responsables, piétine durablement. Les barons du régime, soumis comme les autres citoyens aux pressions des "parents, amis et connaissances" pour trouver des emplois, utilisent les méthodes du favoritisme et de la fraude à leur propre profit : bourses scolaires ou de formation "réservées", places réservées à l’issue des concours de la Fonction publique régulièrement entachés de fraudes, "coups de fils" auprès des dirigeants des entreprises privées ou des chefs de projets, etc.

C’est pourquoi le PAl et le PDS souhaitent au peuple burkinabè de se mobiliser en 2007 afin d’obliger les dirigeants de l’Etat à trouver une solution satisfaisante et durable à cette question du chômage !

Sous un vernis démocratique, notre pays, le Burkina Faso, vit actuellement une époque où règnent les injustices et l’impunité.

Parce qu’il a décidé d’être un parti d’opposition, le PAI est victime depuis l’an 2000

d’ingérence grossière du gouvernement dans son fonctionnement interne et d’une série d’injustices. Le régime actuel lui refuse le droit constitutionnel de s’organiser librement et

de désigner librement ses dirigeants, et le ministre de l’Administration territoriale s’est arrogé le droit de désigner en 2000, puis en 2001, les responsables de ce parti, à la place des instances régulières du PAl. Le PAl ayant saisi la justice, cette dernière lui a donné raison par cinq (5) fois, annulant les décisions arbitraires du gouvernement, successivement en 2000, en 2001, en 2002 et en 2005. Mais le gouvernement a toujours traité avec mépris les décisions de justice, multipliant les manoeuvres et les procédures pour ne pas les appliquer.

Mauvaise gouvernance

Les injustices et l’impunité ont permis une série de crimes de sang dont rien ne permet d’espérer qu’ils seront élucidés, jusqu’au départ des actuels détenteurs du pouvoir. Depuis l’adoption de la Constitution en juin 1991, de nombreux crimes de sang enregistrés sont directement liés à la contestation ou à la critique des tenants du pouvoir actuel. Il en est ainsi de l’assassinat du professeur Oumarou Clément Ouédraogo (1991), de l’attentat contre le professeur Moctar Tall (1991), de la mort par torture du chauffeur David Ouédraogo (1997), et de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois

compagnons de voyage sur la route de Sapouy (1998), dont les corps ont été ensuite sauvagement brûlés. Comme par hasard et malchance, les complices connus et les suspects identifiés disparaissent, victimes de "maladies" ou "d’accidents". De ce fait, personne ne se hasarde à faire la preuve de la vérité sur ces crimes politiques !

Pour que ces crimes ne restent pas impunis, pour que justice soit rendue aux victimes, nous souhaitons au peuple burkinabè de se mobiliser dans toutes ses composantes, et de faire entendre sa voix puissante afin que soient bannies de notre pays toutes les pratiques qui assurent le règne de l’impunité Dans la Fonction publique, beaucoup de corps professionnels, notamment dans les services de l’éducation, des affaires étrangères, des infrastructures et de la justice, se plaignent régulièrement jusque dans la presse, de la gestion cavalière du personnel, des affectations et des promotions arbitraires, des "parachutages", du sous-équipement inexplicable, etc., qui engendrent désordres, injustices, confusions et inefficacité. C’est un des aspects de la mauvaise gouvernance caractéristique de la gestion de notre pays.

Faisons en sorte que 2007 en voit la fin !

Plus généralement, le PAl et le PDS souhaitent au peuple burkinabè de ne plus connaître la misère et le chômage, d’avoir accès à l’éducation pour ses enfants, d’avoir accès à la santé, de vivre dans la paix, la justice, la liberté et la solidarité, toutes choses qu’il ne peut espérer avec le régime actuel de la IVe République."

Ouagadougou le 5 janvier 2007

Pour le P. A. I.
Philippe OUEDRAOGO,
Secrétaire général du PAI

Pour le P. D. S.,
BA Sambo Youssouf,
Président du PDS

Le Pays

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