A domicile, les athlètes burkinabè qui ne sont guère dans une forme éblouissante en ce moment, ont dicté leur loi. Comment pouvait-il en être autrement ? Le meeting de Ouaga n’a pas intéressé les sommités de l’athlétisme de la sous-région. Tout au plus, on peut citer Fatou Bintou Fall, la Sénégalaise médaillée d’or aux Jeux africains d’Abuja au 400 m plats et Olivier Sanon, notre compatriote, champion d’Afrique en titre au triple saut comme les stars du meeting de jeudi. La médaillée d’or mondial du 400 m, la Sénégalaise M’Backé Thiam qui était en route pour Ouaga a reboursé chemin dès Bamako. La Sénégalaise n’a pas supporté la défaite sur le sol bamakois que lui a infligé un athlète anonyme, la Camerounaise Delphine Atangana.

Bref, au stade du 4-Août, le Burkina écrasait les effectifs mobilisés pour ce rendez-vous. 76 athlètes locaux ont été mobilisés pour l’occasion. En outre, nos trois athlètes, Olivier Sanou, Idrissa Sanou et Lévy Ouédraogo, pensionnaires du Centre de formation d’athlétisme de Dakar sont rentrés pour défendre les couleurs de la patrie. Et bien plus, sur les 18 étrangers présents à Ouaga, très peu ont accepté prendre les différents départs. Qu’à cela ne tienne !

A défaut de se battre contre des adversaires de taille, le meeting devait permettre aux nôtres de se surpasser pour battre ou au moins égaler leur propre record. En la matière, le public est resté sur sa soif. Seul Idrissa Sanou a donné des motifs de satisfaction. Dans l’épreuve-reine de l’athlétisme, le 100 m, il a battu en 10 s 3, l’Ivoirien Marius Loua (10 s 4) et le Sénégalais Malang Sané (10 s 7). Spécialiste maison également du 200 m, il n’a laissé aucune chance à ses adversaires. Quant à Olivier Sanou, la star attendue, il n’a pas fait de bond de bonne qualité. Malgré 2 essais nuls, il a dominé le triple saut avec une performance de 16, 04 m. Il est bien loin de son propre record.

Chez les dames, le trio de tête, dans la même épreuve est totalement composé de Burkinabè avec Mariette Mien à la première place. Elle a fait un bond de 13, 22 m, une performance à la limite de l’acceptable. "Ça va d’habitude, elle en fait légèrement mieux mais, ça va," dira le DTN, Jean-Paul Sawadogo.

Au saut en hauteur, Zara Ouédraogo avec seulement 1,60 m est reine chez les dames. D’ordinaire, elle saute 1,71 m. Mais elle est excusable car étant dans une classe d’examen, elle n’a plus assez de temps pour s’entraîner. Chez les messieurs et concernant le saut en hauteur, Aboubacar Séré a enlevé la première place.

En disque, Brigitte Traoré, la recordwoman nationale s’est facilement imposée sans se convaincre elle-même. Avec une performance de 45,49 m, elle a lancé 4 mètres plus bas que d’habitude. Brigitte Traoré évoque une blessure pour justifier sa contre-performance. Le Burkina et ses athlètes ont été battus au 100 m chez les dames. Amandine Allou (11 s 2) de la Côte d’Ivoire a été la plus rapide. Elle avait dans ses talons, la Malienne Kadiatou Camara (11 s 5). Le Burkina s’est contenté de la 3e place avec Mariette Mien (11 s 8). Sarah Tondé, la maîtresse de l’épreuve au plan local, est arrivée 6e avec 12 s.

Par contre dans l’épreuve du 400 m haies, Aïssata Soulama en 57 s 6) a mis tout le monde d’accord.

Au total, 21 finales ont été disputées. Si les performances n’ont pas été des meilleures, les explications ne manquent pas. Ce jeudi à quelques heures du meeting, une pluie bienfaisante a arrosé Ouagadougou. Au stade du 4-Août, les athlètes se seraient passés de cette pluie s’ils en avaient les moyens. "La fraîcheur qui s’en est suivie a refroidi très vite les athlètes après l’échauffement. Mal échauffés, il était difficile pour les athlètes d’être très performants," a expliqué le DTN Jean-Paul Sawadogo.

Mais tout bien considéré, Ouagadougou et son maire Simon Compaoré, parrain du meeting ne regrettent pas d’avoir accueilli ce rendez-vous de l’athlétisme sous-régional. C’est historique pour notre ville. Le président de la Fédération burkinabè d’athlétisme, le colonel Pascal Komyamba Sawadogo nous dira pourquoi. "C’est le premier meeting international que notre pays a abrité, " a-t-il souligné. Et du point de vue organisationnel, les choses se sont bien passées. Les trois premiers de chaque épreuve ont reçu 100 000 FCFA (1er prix), 75 000 FCFA (2e prix) et 50 000 FCFA (3e) prix.

Jérémie NION
Sidwaya