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Mort de l’abbé Diamacoune Senghor : Les Sénégalais du Burkina portent de deuil

Publié le mardi 16 janvier 2007 à 08h37min

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L’abbé Augustin Diamacoune Senghor, chef emblématique de l’ex-rébellion de Casamance au Sénégal n’est plus. Il est décédé dans la nuit du samedi à dimanche à Paris dans sa 78e année. Au Burkina, où réside une forte communauté sénégalaise, nous avons voulu avoir des réactions à chaud sur cette disparition de l’homme de Dieu, le lundi 15 janvier 2007.

Si à la représentation du Sénégal au Burkina Faso, l’absence du maître des lieux ne nous a pas permis d’avoir un interlocuteur, en ville, quelques ressortissants du pays de la "Teranga" ont accepté de se prononcer tant bien que mal. Ce sont : Teugue Thiam de la bijouterie Joallerie "La rose du Faso" ; Mar Thioune, vendeur d’objets d’art..., entre autres, sont les personnes interviewées.

"Je trouve que c’était un grand homme qui a tout fait pour la Casamance. Un grand du maquis qui a cherché à faire la paix et c’est dommage qu’il soit parti avant que la paix soit appliquée réellement en Casamance.

J’espère que sa disparition ne va pas amener la division au sein de son mouvement (Ndlr : Le mouvement des forces démocratiques de la Casamance). Comme on le sait, il y a plusieurs tendances dans ce mouvement et le problème de leadership se pose.

Toutes choses qui rendent difficile l’application de la paix. Mais avec la sagesse des Sénégalais, ils trouveront une solution.

Ce qui est sûr, c’était un très grand homme qui a beaucoup fait pour le Sénégal".

Celui qui parle ainsi est le propriétaire de la bijouterie "La Rose du Faso", Tengue Thiam que nous sommes allés voir lundi 15 janvier dernier, un peu avant midi dans sa boutique. Au Burkina depuis 1972, notre bijoutier, qui s’est exprimé volontiers sur le décès de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, pense néanmoins qu’on parviendra à la paix un jour en Casamance, parce que selon lui, elle fait partie intégrante du Sénégal. Plus encore, la Casamance est le grenier de ce pays qui est un et indivisible.

Pour Mar Thioune, vendeur d’objets d’art devant le Central hôtel à Ouagadougou, tout comme pour notre précédent interlocuteur, "la Casamance a perdu un grand quelqu’un". L’abbé A. Diamancoune Senghor, qu’il ne connaît pas très bien, mais dont il a entendu parler, affirme Mar Thioune a beaucoup travaillé pour la Casamance.

"C’était un homme puissant, quelqu’un qui avait de l’intelligence", renchérit-il en touchant son front. "Il aimait beaucoup la Casamance".

Pour notre vendeur d’objets d’art, le décès de l’abbé Senghor, risque-t-il une analyse, ne va pas changer grand- chose, sinon que l’homme va manquer énormément aux Casamançais.

"On ne peut pas savoir ce qui va réellement se passer", s’empresse-t-il d’ajouter. Il pense cependant que la mort de l’illustre prélat constitue un handicap pour la Casamance.

Bon nombre de ressortissants sénégalais au Burkina Faso, que nous avons approchés dans le cadre de cet entretien relatif au décès de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, ont déclaré ne pas le connaître, véritablement, et se sont réservés à tout commentaire. C’est le cas du président de la colonie sénégalaise à Ouagadougou, El hadj Ibnou Tall, que nous avons rencontré dans sa galerie au jardin Loudun. Il s’est voulu formel. "Je veux être honnête avec vous pour ne tenir des propos sur l’abbé Diamacoune qui seront démentis demain par telle ou telle radio".

Dans notre tentative de lui tirer les vers du nez, nous avons demandé quel commentaire il peut faire de la disparition du chef de l’ex-rébellion casamançaise. Et le président de la colonie sénégalaise au Burkina de lancer que la disparition de tout homme : un ami, un parent, un Africain comme Ki-Zerbo par exemple est regrettable, parce que comme on le dit, une bibliothèque a brûlé. C’est le cas de Diamacoune.

"Mais parler de ce qu’il a fait, je ne raconterai pas des histoires pour faire plaisir, ce ne serait pas la réalité parce que je ne le connais pas".

En tout état de cause, le décès de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor ne laisse pas indifférents nos amis sénégalais qui portent dans le secret de leur cœur, son deuil.

Agnan Kayorgo

D. Evariste Ouédraogo

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