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Agriculture : Salif Diallo invite les agro-businesmen à sa table

Publié le mardi 16 janvier 2007 à 08h33min

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Le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, a procédé, le 12 janvier 2007, au lancement du Projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), dirigé par Bernard Dabiré.

C’était à Badala (Boucle du Mouhoun) en présence du gouverneur de la région, Pascal Benon, de Mme Hélène Goldstein, représentante-résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso et de plusieurs invités. D’un coût global de 46 milliards de FCFA, le projet sera exécuté durant une période de six ans sur l’ensemble du pays, mais avec une concentration de ses interventions dans neuf régions couvrant 32 provinces.

Le programme qui a été lancé à Badala est un projet novateur de par ses objectifs et son approche. Il comporte trois composantes dont la première vise à améliorer les performances des filières ciblées pour le renforcement de l’organisation, la professionnalisation des acteurs et le soutien aux initiatives privées des acteurs formulées sous forme de microprojets.

La seconde va contribuer à développer les infrastructures d’irrigation et de mise en marché.

Elle permettra d’aménager 6000 ha de périmètres irrigués soit 5000 ha pour la petite irrigation et 1000 ha pour la grande irrigation sur les sites de Bagré et du Sourou. La troisième composante vise à rendre l’environnement institutionnel, législatif et financier plus incitatif et favorable au développement des initiatives privées des filières et à renforcer les capacités des services publics et privés d’accompagnement des acteurs.

En outre, il faut comprendre que la finalité du projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales traduit la vision du gouvernement pour le domaine rural afin de promouvoir un secteur agricole productif, compétitif, lié au marché et intégrant les petits exploitants et les groupes vulnérables dans les filières de production, de transformation et de commercialisation.

Il vise à accroître la compétitivité des filières agro-sylvo-pastorales sur les marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux en vue de contribuer à une croissance agricole soutenue et équitable.

Comme mentionné plus haut, le PAFASP est d’un coût de 46 milliards de nos francs et va être exécuté sur une période de six ans sur l’ensemble du territoire avec toutefois un accent sur 9 régions couvrant 32 provinces.

Les filières concernées

Dans le souci d’être plus efficace et afin de maximiser les résultats, le PAFASP a opté de concentrer ses efforts sur quatre filières porteuses.

Il y a, par exemple, la mangue dont 2000 tonnes seulement ont pu être exportées en 2005 sur une production nationale estimée à 160 000, et qui, avec la mise en opération du terminal fruitier de Bobo en 2006, bénéficie d’un outil important pour accroître le volume exporté.

La deuxième filière retenue est celle de l’oignon, dont notre pays est le 4e producteur ouest-africain avec environ 55 000 tonnes parmi lesquelles seulement 5000 tonnes ont été commercialisées en 2004 pour un chiffre d’affaires de 4 500 000 000 FCFA.

Le projet a aussi jeté son dévolu sur le créneau bétail-viande qui représentait un chiffre d’affaires d’environ 15 à 16 milliards de FCFA par an et la volaille locale en matière de laquelle notre pays détient un label. Il est enfin prévu que le projet intervienne sur des filières porteuses telles que le niébé, le sésame et la tomate, en collaboration avec d’autres partenaires et apporte un appui à la mise en œuvre du plan de renforcement de la filière cotonnière au Burkina Faso.

7 milliards pour 10 000 microprojets

Il n’est un secret pour personne qu’accéder à un financement adapté a toujours été l’une des contraintes majeures au développement du secteur agricole. Pour résoudre l’équation, le PAFASP compte faire appel à deux outils d’appui aux financements des initiatives des acteurs, à savoir le fonds de promotion des filières d’une part, et d’autre part, le fonds de garantie. Ce dernier fonds est un mécanisme de facilitation de l’accès des promoteurs au crédit.

Il s’intéresse surtout aux opérateurs privés disposant de certaines capacités. Son montant est de 800 millions et il devrait permettre aux acteurs des filières de bénéficier de près de 5 milliards de crédits auprès des banques et institutions de microfinance au cours de six (6) ans d’exécution du projet.

Quant au fonds de promotion des filières, c’est un outil de financement à coûts partagés de microprojets élaborés par les acteurs avec l’appui du projet et soumis à un processus de présélection au niveau des provinces, puis d’approbation au niveau régional par un comité.

Les promoteurs des projets qui auront été retenus suite à ce processus bénéficieront d’une subvention partielle du projet en fonction de la nature des activités à réaliser et de la catégorie socioprofessionnelle du promoteur.

Que les jeunes acteurs du développement qui œuvrent dans le domaine de l’agro-business ouvrent l’œil, car 7 milliards de FCFA serviront au fonds de promotion des filières pour financer près de 10 000 microprojets.

Il s’adresse aux organisations professionnelles, notamment les comités d’irrigants, les groupements de producteurs, les organisations et associations de transformateurs et de commerçants, ainsi qu’aux acteurs privés individuels des filières, incluant aussi bien les jeunes et les femmes que les fonctionnaires à la retraite qui désirent s’investir dans la production agro-sylvo-pastorale et qui ont des projets porteurs.

Le ministre Salif Diallo, en procédant au lancement du projet, a prévenu que les dossiers de plaisantins ne pourront en aucun cas trouver un écho favorable. Grâce à ces outils de financement, l’organisation des acteurs et la réalisation d’infrastructures d’irrigation et de commercialisation, le PAFASP entend augmenter de 50% les revenus des bénéficiaires des appuis du projet et doubler le volume des exportations des filières ciblées (hors coton) sur les marchés internationaux (de 17 500 tonnes actuellement à 35 000 tonnes) et régionaux (de 6 000 tonnes de nos jours à 20 000 tonnes) en 2012.

Pierre Tapsoba

L’Observateur

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