LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Situation du coton au Burkina : Les acteurs font front commun contre la crise

Publié le lundi 15 janvier 2007 à 07h14min

PARTAGER :                          

Depuis le 26 février 2006, producteurs de coton et sociétés cotonnières sont regroupés au sein d’une nouvelle structure dénommée Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB).

Selon les premiers responsables de cette organisation, qui ont rencontré la presse le vendredi 12 janvier 2007 au Splendid hôtel de Ouagadougou, l’organisation et la gestion de la filière coton au Burkina Faso incombent désormais à l’AICB qui devrait gérer un environnement mondial défavorable au coton burkinabè, voire africain.

Au cours la dernière décennie, le coton a contribué en moyenne pour 30% à la formation du PIB (Produit intérieur brut) agricole et il procure plus de 60% des recettes en devise du pays. Cette réussite de la culture du coton s’est traduite sur le terrain par l’amélioration des conditions de vie des acteurs. Mais depuis quelques années, la filière au Burkina et dans bon nombre de pays africains peine à survivre. Et pour cause, les subventions accordées par les pays riches tels que les Etats-Unis, la Chine, etc. à leurs cotonculteurs perturbent sérieusement le marché à telle enseigne que le cours mondial en a pris un grand coup.

En dépit de la performance en termes de rendement enregistré par le Pays des hommes intègres, notre pays n’échappe pas à cet environnement national et international en perpétuelle mutation et qui est source de difficultés. Et les pertes subies au niveau de la filière ne cessent de croître. Les animateurs du point de presse ont tenu à revisiter ces difficultés qui assaillent la filière afin d’alerter l’opinion.

Au plan national, les acteurs de la filière se serrent les coudes pour faire face aux durs aléas du marché mondial. C’est ce qui justifie en partie la création le 26 février 2006 de l’AICB, organisation devant désormais assurer la gestion de la filière dans notre pays.

Elle regroupe l’Association professionnelle des sociétés cotonnières du Burkina (APROCOB), elle-même créée le 25 janvier 2006 par la SOFITEX, SOCOMA et FASO COTON et l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), qui elle, existe depuis le 15 avril 1998. Cette structure travaillera, en toute indépendance, sans immixtion de l’Etat qui, à travers le Secrétariat permanent de suivi de la filière coton libéralisée (SP/SFCL), assurera un rôle de surveillance et veillera au respect du cahier des charges applicable aux différents opérateurs.

Le président de l’AICB, François Traoré, élu pour un mandat de 3 ans, entouré du secrétaire général adjoint Boureima Sanou, de Jonas Bayoulou, inspecteur général à la SOFITEX, d’Ali Compaoré de la SOCOMA et de Daouda Traoré de FASO COTON, a estimé que le temps était venu pour tous les citoyens burkinabè de faire corps avec les problèmes qui perturbent dangereusement la filière ; car, dit-il, le coton apporte beaucoup de richesses au pays et son extinction appauvrirait davantage la nation avec d’éventuelles conséquences fâcheuses pour tous.

Quant à Jonas Bayoulou, il expliqué les raisons de la recapitalisation de la SOFITEX. Selon lui, il le fallait compte tenu des pertes enregistrées qui ne sont pas seulement particulières à sa société et le besoin également de rassurer les partenaires techniques et financiers. Il est revenu sur la situation difficile rencontrée par la filière, ce qui explique qu’après deux mois et demi d’achat de coton aux producteurs, ces derniers ne soient pas encore payés. Pour l’inspecteur général de la SOFITEX, tout en reconnaissant que c’est une première que cela arrive, cette situation se justifie par une rareté de l’argent, pour l’instant, dans les sociétés cotonnières, à cause de la précarité de l’environnement mondial.

Il mentionnera aussi que le cours mondial n’est pas favorable au prix d’achat au kilogramme de coton au producteur. Et de noter que lors des forums de novembre 2006 de la SOFITEX, les cotonculteurs avaient été sensibilisés à l’éventualité d’une baisse ou du maintien du prix plancher. Tout compte fait, l’AICB a tenu à saluer le courage et la discipline des producteurs en ce début difficile de la campagne de commercialisation primaire du coton graine, dans l’espoir que la crise se dénouera dans un proche avenir. C’est pourquoi, elle a loué l’annonce des mesures envisagées par le gouvernement, le 31 décembre 2006, à travers le message à la nation du président du Faso, Blaise Compaoré. En attendant, les acteurs de la filière ont, eux aussi, prévu des mesures à plusieurs niveaux pour résorber la crise.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)