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François Compaoré contre l’Evénement : « Ainsi donc, c’est lui ! » à la barre

Publié le mardi 9 janvier 2007 à 07h52min

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C’est pour répondre de l’accusation de diffamation par voie de presse à l’encontre de François Compaoré, le frère cadet du président du Faso, que Germain Nama et Newton Ahmed Barry, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef de l’Evénement, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou, le lundi 8 janvier 2007.

A la base de ce contentieux se trouve un dossier sur le drame de Sapouy, que le journal a publié dans son édition du 25 octobre 2006 avec une barrée de la photo de François Compaoré et le titre : “Affaire Norbert Zongo : Ainsi donc, c’est lui”.

Dans un ensemble d’articles, l’Evénement a traité, analysé et commenté la procédure engagée par Reporters sans frontières (RSF) pour obtenir la réouverture du dossier Norbert Zongo qui est consigné au greffe du tribunal de grande instance de Ouagadougou depuis la fameuse ordonnance de non-lieu prise par le juge d’instruction Wenceslas Ilboudo en faveur de l’adjudant-chef Marcel Kafando, l’unique inculpé dans cette affaire.

Cette requête de RSF se voulait accablante pour le frère du président Compaoré. Et l’Evénement d’écrire : “Jusqu’à présent, on pensait à lui sans le nommer. RSF vient de franchir le pas...” C’est donc en se fondant sur le contenu de la requête de RSF que le journal a pu avoir un tel titre, selon Germain Nama. Toujours est-il que François Compaoré s’est senti diffamé par la publication de ce dossier dont les articles et photos qui lui imputent des faits portant « atteinte à son honneur et à sa considération ».

C’est donc pour laver son honneur que le frère du président a porté plainte que contre l’Evénement en se constituant partie civile.

L’audience correctionnelle était programmée hier à 15 heures. Germain Nama et Newton Ahmed Barry ont été appelés à la barre. Ils étaient défendus par les avocats Mes Bénéwindé Sankara, Prosper Farama et Julien Lalogo. De l’autre côté, François Compaoré, qui était absent, avait pour conseils Mes Abdoul Ouédraogo et Mamdou Ouattara.

A l’entame de l’audience, les avocats de la défense ont demandé à ce que François Compaoré, le plaignant, puisse être physiquement présent lors des débats. Tel n’est pas l’avis de leur vis-à-vis de l’accusation pour qui leur client, en tant que partie civile, n’a nullement besoin d’être présent à l’audience. Si finalement le tribunal a, à la demande du ministère public, accepté de renvoyer le dossier au 22 janvier 2007, ce n’est pas à cause de cette guéguerre, mais bien parce que dans le dossier, une pièce maîtresse faisait défaut. En effet, le tribunal ne disposait pas de l’original du journal incriminé, mais seulement de copie de pages du journal. Ce renvoi permettra de trouver donc l’original de l’édition de l’Evénement N°102 du 25 octobre 2006.

Avec cette procédure judiciaire, les deux journalistes de l’Evénement, s’ils sont reconnus coupables, risquent la prison et/ou le paiement d’amendes. Pour ce qui est des dommages et intérêts, François Compaoré n’a demandé que le franc symbolique.

Est-ce qu’à cette nouvelle date François Compaoré répondra présent ? C’est peu sûr puisqu’en sa qualité de partie civile, ses avocats ont, semble-t-il, le pouvoir de le représenter amplement à l’audience.

Quelle sera l’issue de cette affaire ? Difficile de la prévoir. En attendant, l’Evénement semble se réjouir de la procédure choisie par François Compaoré. En effet, son directeur de publication a fait remarquer que « S’en remettre à la justice pour obtenir réparation est une démarche louable.

Si Norbert Zongo avait eu cette chance, nous n’en serions pas là à demander justice pour lui et à soupçonner monsieur François Compaoré d’avoir commandité son assassinat. C’est donc un tournant que l’Evénement ne peut que saluer étant entendu que « le droit d’informer » est subséquemment assujetti au « devoir de répondre ».

San Evariste Barro

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 9 janvier 2007 à 10:20, par natty En réponse à : > François Compaoré contre l’Evénement : « Ainsi donc, c’est lui ! » à la barre

    tout mon soutien a germain nama et newton ahmed barry.
    la verité est un tresore qui n’est pas destiné à n’importe qui.
    Nous voulons des journalistes qui font du journalisme pas des
    intelectuels qui font de la propagande seulement pour faire plaisir
    à l’egoisme des politiques.
    NUL NE PEUT EMPECHER LE SOLEIL DE BRILLER.

    • Le 9 janvier 2007 à 21:34 En réponse à : > François Compaoré contre l’Evénement : « Ainsi donc, c’est lui ! » à la barre

      Si nul ne peut empêcher le soleil de briller, nul a le droit d’accuser gratuitement François COMPAORE, alors qu’aucune preuve n’est établie contre lui. La sévérité de la justice doit être exemplaire pour éviter ce genre d’accusation gratuite. Je rends hommage à Abdoul Ouédraogo d’avoir insisté sur le fait que la partie civile n’a pas besoin d’être présente à la barre pour voir consacrer son droit à réparation, d’autant plus qu’à la place de Monsieur François COMPAORE, je ne me serai pas contenté du franc symbolique. J’aurai tapé fort au porte-monnaie de ces deux journalistes pour les contraindre à plus de rigueur et plus de professionnalisme, la prochaine fois. C’est ça aussi la démocratie !!! Meerde !

  • Le 9 janvier 2007 à 20:21, par drissa En réponse à : > François Compaoré contre l’Evénement : « Ainsi donc, c’est lui ! » à la barre

    Mon soutien a Germain Nama et a Newton A Barry mais egalement mes félicitations à P Francois Compaoré pour la voie qu il a décidé de suivre, a savoir se tourner vers les tribunaux. Si la meme attitute avait prévalu en 1998 Norbert Zongo serait encore vivant.

    • Le 23 janvier 2007 à 22:35 En réponse à : > François Compaoré contre l’Evénement : « Ainsi donc, c’est lui ! » à la barre

      Qu’est-ce que vous voulez insinuer dans ces comparaisons à l’emporte-pièce.
      Décidément, je pense qu’il y a des gens qui ne comprennent rien à rien.
      Moralité : Gérer le pouvoir d’Etat, c’est aussi accepter les critiques les plus basses et en provenance des compatriotes les moins cultivés, oups !!! les plus ignorants. Ange, France

  • Le 10 janvier 2007 à 18:12, par Etudiant FaseG En réponse à : > François Compaoré contre l’Evénement : « Ainsi donc, c’est lui ! » à la barre

    Je pense le pétit frère du preésident doit se laver la face. Les deux journalistes ont fait leur boulot en disant ou en reflétant les rumeurs pour que la lumière soit faite. C’est à françois et à tous ceux qui ne sont pas pour rien dans le dossier NZ de se faire justice. Laissez les hommes de la presse faire leur travail et n’empoisonner pas la cité comme il l’a été en 1998.

    • Le 23 janvier 2007 à 22:38 En réponse à : > François Compaoré contre l’Evénement : « Ainsi donc, c’est lui ! » à la barre

      Vous avez bien fait d’avoir fait le choix de la science écononomique. Contentez-vous de cette branche car vous auriez complètement loupé le droit. Et pour preuve, votre analyse est lapidaire, calamiteuse et teintée de carence absolue. Elle vaut un zéro parfait. Et j’en ai les facultés intellectuelles pour vous juger, pauvre étudiant ! Ange, France.

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