Pendaison de Saddam Hussein : La grande injure !
Bien plus qu’une insulte, c’est de la pure indécence aux yeux surtout du monde musulman. Livré, tel un bélier du sacrifice, à l’aube, un jour de Tabaski, sans même qu’il ait eu la possibilité de faire sa prière, Saddam Hussein termine ainsi sa vie sur terre de la façon la plus déshonorante qui soit, même si on le dit mort avec courage et dignité. L’ancien raïs irakien n’aura même pas eu droit à la mort par fusillade, sentence qu’il avait préférée.
Le haut tribunal pénal irakien lui a préféré le supplice du gibet ; et le châtiment de l’humiliation. Ainsi donc, l’ennemi juré de Bush père et fils s’en est allé. Mais sa mort servira-t-elle véritablement la vérité et la justice ? Assurément pas. Précipitée - par dessein - cette mort ne raclera pas toutes les souillures, et ne cicatrisera pas la profonde plaie irakienne.
Ses alliés d’hier - les Américains principalement - ceux-là même qui l’avaient, par la suite, diabolisé, dès l’instant où il avait osé s’attaquer à leurs intérêts (en annexant le Koweït, terre riche en pétrole) peuvent aujourd’hui pavoiser. Pour avoir ordonné l`exécution de 148 villageois chiites à Doujaïl en 1982, en représailles à un attentat contre le convoi présidentiel, Saddam a été accusé de crime contre l’Humanité.
Mais Augusto Pinochet, qui s’est allègrement permis de se jouer de la justice terrestre, jusqu’à ce que la mort le délivre, a-t-il été moins criminel que Saddam ? Et que dire de Ariel Sharon dont la responsabilité a été établie dans les grands massacres de Sabra et Chatila en 1982 ? En a-t-il pour autant été inquiété ? Si Saddam Hussein peut relativement avoir l’excuse d’avoir réagi en représailles à un attentat manqué sur sa propre personne, en a-t-il été le cas pour les autres ?
En tout état de cause, la mise à mort de l’ancien raïs est une occasion ratée d’opérer une véritable catharsis. Et le fait qu’il soit déjà, pour certains, perçu comme un martyr, n’est certainement pas le signe d’une paix prochaine en Irak. Loin s’en faut. Car le jour choisi pour exécuter aussi atrocement le raïs porte la marque d’un mépris à l’égard de la foi islamique.
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 4 janvier 2007 à 11:24, par Personne En réponse à : > Pendaison de Saddam Hussein : La grande injure !
N’allons pas polémiquer sur le oui ou le non de la peine de mort car chacun se détermine véritablement lorsque un des siens a été l’agneau d’un sacrifice ; tout le reste n’est que littérature, histoire de se conformer à une certaine mode pour paraître intelligent et sensible aux grandes interrogations de l’heure.
Bush et Cie peuvent, à n’en pas douter, influencer le verdict de la court.
Mais faire exécuter par des "shiite" musulman, conscients de la solennité de ce jour, un autre musulman, même "sunite" le jour de l’Eid el Kebir, c’est scandaleux d’en penser simplement.
Pour ce qui est de cette production et, surtout de sa conclusion, c’est véritable une bombe sinon une invite à des "11 septembre", à l’embrasement.
Un peu de logique SVP :
Qui humilie qui ????????????????
2. Le 15 janvier 2007 à 14:19 En réponse à : > Pendaison de Saddam Hussein : La grande injure !
Eh lui il n’a pas tue des gens de façon déshonnorante ? Lui même n’as t il pas sacrifié des gens ? Pourquoi lui aurait il le droit de choisir sa mort ?
Qui tue par l’épée meurt par l’épee.