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Crise ivoirienne : Le plan Gbagbo au pied du mur

Publié le mardi 2 janvier 2007 à 07h49min

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La Côte d’Ivoire achève l’année 2006 toujours dans une atmosphère trouble quant à l’issue de la crise socio-politique qui secoue le pays depuis 2002. Autant de médiations, de résolutions qui semblent ne pas donner l’effet escompté.

Le président Laurent Gbagbo qui a maintes fois renié sa bonne foi sur une paix durable dans son pays, vient une fois de plus manifester sa " volonté " de sortir le pays du chaos à travers cinq propositions de sortie de crise parsemées d’ambiguïté.

A la veille de la nouvelle année 2007, le président Laurent Gbagbo a prononcé un discours à la nation ivoirienne dont le point focal s’articule autour de cinq propositions pour sortir de la crise. Ainsi nous avons :

- L’instauration d’un dialogue direct avec la rébellion en vue du désarmement et de la réunification du pays.

- La suppression de la zone de confiance,

- La création d’un service civique national

- Une amnistie générale qui ne couvrira pas les crimes contre l’humanité et les crimes économiques,

- La mise en place d’un programme d’aide au retour des déplacés de guerre.

Cette sortie du président Gbagbo, à l’analyse se veut un contre-pied à la résolution 1721 de l’ONU qui donne un " pouvoir élargi " au Premier ministre Konan Banny qui doit organiser les élections avant fin octobre 2007. Pis, il n’a évoqué la résolution 1721, ni un possible limogeage de Konan Banny.

Cependant en affirmant que la zone de confiance, la bande de territoire démilitarisée coupant le pays en deux, d’Est en Ouest, " n’a pas sa raison d’être ", il remet en cause la présence des forces impartiales qui la sécurisent. C’est-à-dire les 7 000 casques bleus marocains, déployés par l’ONUCI (la force de l’ONU en Côte d’Ivoire) et les soldats français de l’opération Licorne dont les mandats respectifs viennent d’être prorogés par le Conseil de sécurité jusqu’au 10 janvier 2007.

Cette éventualité est irréaliste, car Gbagbo ignore que ces forces ont joué et continuent à œuvrer pour barrer tout affrontement entre les troupes rebelles et l’armée régulière. Il n’y a pas de recette magique à cette crise.

Le dialogue direct avec les Forces nouvelles est certes indispensable mais le moins qu’on puisse dire est qu’il accouchera d’une souris. En effet, le désarmement des Forces nouvelles comme préalable sera difficilement accepté par ces dernières si la cause qui a conduit à cette rébellion n’est pas résolue.

Ce discours de Gbagbo, même s’il contient des éléments appréciables, demeure une coquille vide. Il traduit tout simplement la volonté de l’homme de donner l’impression qu’il dirige la Côte d’Ivoire en main de maître.

Les propositions de Gbagbo qui ont été rejetées en bloc par les partis de l’opposition et fustigées par les Forces nouvelles confirment que le plan Gbagbo est au pied du mur.

Théodore ZOUNGRANA

L’Hebdo

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