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Limitation des clubs à Ouaga et Bobo : enfin on y pense

Publié le mardi 2 janvier 2007 à 07h09min

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Les deux grandes villes du Burkina (Ouaga et Bobo) en surnombre dans le championnat ont dangereusement monopolisé le championnat national. La FBF a été contrainte d’imaginer une formule plus que compliquée pour corriger cet état des faits. Mais elle a laissé le fantôme entrer dans la maison avant de fermer la porte.

Ouagadougou compte huit équipes sur les 14 qui évoluent dans le championnat domestique ! Bobo-Dioulasso en compte 3. Les trois autres places sont laissées à Banfora, Koudougou et Ouahigouya.

Visiblement, notre championnat n’a plus rien de national. Il était temps de faire quelque chose afin d’éviter la bipolarisation du football burkinabé. Ouaga et Bobo ne sont pas les seules villes où les jeunes savent taper dans le ballon. Et ces deux villes ne sont pas non plus les seules à avoir le droit de profiter des effets positifs du sport-roi.

Le déséquilibre dans la représentation de notre foot a commencé avant l’arrivée aux affaires de l’équipe du président Diakité. Mais on peut reprocher à la FBF actuelle de n’avoir pas su l’arrêter pendant qu’il était encore temps. C’est même sous son règne que le phénomène s’est accentué. Il était de son devoir de prendre des mesures pour le stopper.

Le 1er séminaire de réflexion sur le football autour du thème "Rationalisation des dépenses organisationnelles des différents championnats nationaux" tenu les 8 et 9 décembre 2006 a jeté les bases d’une prochaine correction de ce déséquilibre. La redistribution des places se fera avec douceur. Elle ne se passera pas avec fracas comme on l’a vécu de par le passé au Burkina Faso quand l’USO et le RCK avaient été relégués en deuxième division par une décision motivée par les mêmes motifs.

Cette fois-ci, la FBF a planifié la relégation des clubs de trop à Ouaga et à Bobo sur une période de 3 ans. Déjà la montée en D1 ne concernera plus les équipes de Ouagadougou et ce, jusqu’en 2009. Mais cette règle ne s’appliquera plus aux formations de Ouagadougou.

En plus, pendant les trois ans à venir, Ouaga devrait se débarrasser progressivement de trois équipes qui évoluent en D1. Ainsi, au terme de la présente saison, l’équipe qui aura le malheur d’être la dernière des clubs de la capitale évoluant en D1 sera reléguée. En clair, le club relégué ne sera plus seulement le dernier du championnat.

A Bobo, les clubs de D2 qui espéraient se retrouver en division supérieure doivent prendre leur mal en patience. Les places sont déjà complètes. Désormais, il ne sera plus possible d’accéder facilement en D1. Les équipes de Bobo ne monteront en D1 que pour remplacer une autre équipe de Bobo. Si la dernière équipe du hit parade du championnat est bobolaise alors une autre équipe de cette ville sera autorisée à monter.

Quant aux clubs de Ouaga qui désirent se hisser en D1, elles devront patienter jusqu’à la saison 2010. La campagne de montée est fermée pour elles. Il faudrait attendre que les 8 équipes de cette ville soient ramenées à 5. Par la suite, les candidates pour la montée à Ouaga devront prier pour que l’une des 5 équipes de la ville toujours en D1 soit classée dernière pour voir une place se libérer pour elles. Autant dire que la montée en D1 est cadenassée pour une longue durée pour les clubs de Ouaga et Bobo.

En revanche, on offre sur un plateau d’argent l’occasion aux équipes de l’intérieur de prendre part aux championnats de l’élite. Mais cela a un prix. Le tout n’est pas d’accéder en D1. Il faut se donner les moyens de ne pas être ridicule une fois montée en D1. Et c’est là la question. Les villes de l’intérieur ont toujours eu de la peine à faire vivre leurs équipes. La D1 coûte chère. Il faut entretenir des joueurs, assurer les frais de fonctionnement du club, recruter et payer un entraîneur, bref il faut de l’argent.

Et il ne faut pas se tromper en comptant sur les sponsors. Déjà, ils sont rares dans les deux grandes villes où, pourtant les sociétés sont concentrées. C’est tout dire pour les autres villes. Par contre, la mesure va pousser les joueurs qui étaient exagérément concentrés à Ouaga à partir vers les équipes de l’intérieur s’ils veulent avoir de la chance de retrouver la D1.

Le potentiel humain sera donc disponible. Maintenant il appartient aux différentes localités de s’organiser pour trouver le peu de moyens pour bâtir une bonne équipe. C’est là le problème n

J. J.T.

L’Evénement

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