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Championnat de foot 2007 : à pile ou face

Publié le mardi 2 janvier 2007 à 07h13min

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Seydou Diakité, président de la FBF

Le championnat burkinabé de football est en ce moment entre parenthèses. Les caisses de la FBF de Seydou Diakité sont désespérément vides ! Du coup, le début du championnat prévu pour le 23 se joue à pile ou à face. Si l’argent entre...

La situation financière de la FBF est chaotique. Les caisses sont sèches. Pas un sous pour éponger les dettes liées au championnat passé encore moins mettre en route le championnat de la saison en cours. En effet, la FBF est redevable aux clubs qui n’ont reçu que un million sur deux au titre de la subvention 2006 aux équipes de D1. Et avant le début de la présente, il faut débloquer encore 2 millions de F CFA à chacun des 25 clubs.

En plus, les primes aux meilleurs joueurs du championnat écoulé n’ont pas été non plus versées. Dans ce contexte, comment remettre en marche un nouveau championnat ? La FBF elle-même sait qu’elle est attendue par les clubs qui n’entendent plus, et c’est légitime, de continuer de jouer "à crédit."

Mais comment le sport-roi peut-il tomber si bas, lui que les autres disciplines considèrent comme le privilégié ? Les ennuis du président Diakité sont nés du retrait des cigaretiers du monde de la publicité. Il sied de rappeler que la MABUCIG (pour ne pas la citer) versait, dans une convention la bagatelle de 100 millions de F CFA annuellement au titre de sponsoring à la FBF.

Le retrait de ce sponsor signifie un manque à gagner du même montant. Il fallait trouver un sponsor qui ait autant de "reins solides" pour miser la même chose dans le foot. Evidemment, ce n’est pas facile dans un pays où le tissu économique n’est pas particulièrement intense.

Mais qu’on ait le courage de le dire, l’Etat burkinabé est le premier à porter la responsabilité de la précarité économique qui frappe notre football. Malgré l’interdiction de faire de la publicité, MABUCIG était encore prête à verser le montant de 100 millions annuel à la FBF sous forme de mécénat. Mais dans ce cas, la société espérait une exonération d’impôts sur ce montant.

A la surprise générale, l’Etat burkinabé oppose une fin de non recevoir. La société doit payer ses impôts au franc prês. L’année passée, on a échappé de prês au blocage. Un compromis avait été trouvé à la dernière minute. Les services des impôts avaient accepté l’exonération. Mais il a été demandé à MABUCIG de verser d’abord 30 millions représentant l’impôt sur les 100 millions et que l’Etat allait faire suivre après.

Les 30 millions ne sont jamais arrivés dans les caisses de la FBF. Les 70 millions sont largement en deça des charges liées à l’organisation du championnat. Relancés N fois, le Ministère des Finances est resté silencieux. Même le Premier ministre saisi pour faire avancer le dossier et qui l’avait promis n’a rien pu faire. Voilà comment la FBF s’est retrouvée criblée de dettes.

Cette saison, la FBF est encore et évidemment loin du compte. MABUCIG s’est montrée hésitante à verser l’argent promis. Les autres portes auxquelles frappent la FBF sont peu enclines à s’ouvrir. Et là encore, l’Etat est fautif. Le Burkina est l’un des rares pays où des conditions ne sont pas posées aux opérateurs économiques qui ont choisi notre pays pour multiplier leurs grosses fortunes.

Chez nos voisins, les opérateurs de téléphonie sont contraints d’apporter du soutien pour le développement de secteurs tels le sport et la culture. Leur intervention a été négociée et acquise avant qu’ils aient l’autorisation de s’installer dans le pays.

En Côte d’Ivoire, "Orange" apporte un financement de près d’un milliard de F CFA à la fédération ivoirienne de football. Au Mali, un des opérateurs de téléphonie a passé un contrat de sponsoring pour 4 ans de 1, 5 milliard au profit du foot malien pour une période de 4 ans. Chez nous au Faso, l’Etat a manqué de tact à ce niveau. Les opérateurs économiques se sont installés sans la moindre contrainte sociale.

Aujourd’hui, malgré le fait que le secteur de la téléphonie mobile fait le bonheur de certains opérateurs économiques qui se font plein les poches (ce n’est qu’un exemple), notre sport national ne sait où trouver des fonds pour tourner. Pourtant, le sport burkinabé, notamment son football a un énorme besoin d’argent cette année. En football, tout le monde a applaudi les qualifications des Etalons cadets et juniors aux phases finales de la CAN de leur catégorie.

Il y a des Etalons seniors qui sont encore en lice pour Ghana 2008 et qui ont des chances d’y être. Par ailleurs, notre pays s’est engagé à organiser le championnat d’Afrique juniors d’athlétisme en 2007. En plus, les 18 fédérations sportives ont des besoins d’argent pour exécuter leurs programmes respectifs.

Où trouver les fonds nécessaires pour faire face à tous ces engagements que l’Etat lui-même a pris ? Sans doute, on va demander aux citoyens de cotiser. Comme à la CAN 98, comme à la CAN 2004... Pourtant, il y a d’autres solutions. Ailleurs, la question de financement du sport a trouvé sa solution. A défaut de trouver sa voie, notre Etat peut simplement copier

J J Traoré

L’Evénement

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Vos commentaires

  • Le 3 janvier 2007 à 03:59 En réponse à : > Championnat de foot 2007 : à pile ou face

    C’est une simple histoire de direction des fonds ; pensez-vous que ces autorités vont laisser partir des millions dans le football alors qu’ils en demandent autant sous la table aux investisseurs ? On ne peut vouloir des investisseurs des enveloppes et des pourcententages et aussi leur exiger des soutiens au développement. Rassurez-vous, les investisseurs sont d’avis qu’ils doivent contribuer au devéloppement mais la campagne burkinabé d’attraction des investisseurs a deux visages. Un visage de jour et un autre de l’ombre. Il y a trop de gratification qui se font dans l’ombre. Ce n’est pas pour rien que nous avons un rang dans la liste des pays de corruption. C’est dommage

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