LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Miougoupri Joseph Baro, président de l’association d’entraide « Soupi » : « Nous allons exposer les objets traditionnels au musée national pour la postérité »

Publié le samedi 30 décembre 2006 à 10h19min

PARTAGER :                          

Miougoupri Joseph Baro

L’association d’entraide Soupi est une organisation qui fait de la promotion de la culture et du développement socioéconomique du terroir toussian, son cheval de bataille. Pour en savoir plus sur les objectifs et les activités de cette association, nous avons rencontré son président, monsieur Miougoupri Joseph Baro.

Sidwaya : Présentez-nous l’association que vous présidez.

Miougoupri Joseph Baro (M.J.B) : L’association d’entraide Soupi a été créée en 1979 avec pour objectif de conserver et de valoriser la tradition et la culture du terroir toussian. Elle s’occupe également du développement socioéconomique de ce terroir.

« Soupi » signifie en langue toussian « les enfants d’un même père ». En définitive, le mot aujourd’hui est synonyme « d’enfants d’un même terroir » car sur le terroir

toussian, vivent en parfaite harmonie des peuples de divers horizons. Comme le terroir toussian s’étend aujourd’hui sur trois provinces à savoir la province du Houet, du Kénédougou et de la Comoé, nous avons installé une section par province. C’est ainsi qu’il y ’a la section de Kourignon dans la province du Kénédougou, la section de Djigouera toujours dans le Kénédougou, la secton de Takalédougou dans la province de la Comoé et la section de Toussiana et Péni dans la province du Houet.

Moi, je suis président de la section Toussiana/Péni mais également le coordinateur de toutes les sections. C’est à ce titre que j’ai été au devant de l’organisation des journées culturelles du terroir toussian.

S. : Depuis la création de l’association, pourquoi avoir attendu si longtemps pour organiser la première édition de ces journées culturelles ?

J.B : Nous avons toujours célébré les journées culturelles du terroir toussian. Mais cela n’a jamais été institutionnalisé. Par exemple nous avons suivi des initiations à Sérékeni en 1992. Il y a eu aussi des activités organisées par les sections, mais cela ne se faisait pas à intervalles réguliers. C’est maintenant que nous avons décidé d’organiser ces activités au plan national à Ouagadougou pour bénéficier de la médiatisation la plus grande possible.

C’est pour cela que nous avons préféré indiquer clairement que c’est la première édition. A partir de cette année, nous avons décidé d’organiser annuellement les journées culturelles du terroir toussian qui vont regrouper toutes les sections. Toutefois, elles n’auront pas lieu forcément à Ouagadougou. Il se pourrait que nous retournions faire d’autres journées culturelles sur le terroir.

S. : Qu’ est-ce que vous avez réalisé concrètement sur le terroir au plan du développement socioéconomique ?

J.B : Par le biais des sections, notre association a contribué à la réalisation de bon nombre d’infrastructures socioéconomiques à savoir des écoles primaires, des collèges d’enseignement général et un lotissement. Nous avons eu une initiative particulière au niveau de la création du département de Toussiana. Notre association a initié et contribué à sa mise en norme par l’érection des hameaux de culture en villages. A l’époque, le département de Toussiana n’avait qu’un seul villages.

Du point de vue administratif, ce n’était pas normal, pourtant il existait de gros hameaux de culture qui pouvaient être érigés en villages. Nous avons donc conseillé nos parents et côtoyé l’administration et il y a eu la création de quatroze (14) villages dans ce département qui est devenu aujourd’hui une commune rurale dotée d’un budget de 20 millions de FCFA. Des actions sont également menées dans les autres départements dans ce sens.

S. : Quels sont vos projets à moyen et long terme ?

J.B : L’identification du peuple toussian sera une autre étape de notre projet. Lors des journées culturelles du terroir toussian, nous avons présenté les aspects musicaux, agro alimentaires, culinaires, et les objets traditionnels, en insistant sur les objets en voie de disparition. Nous allons construire une concession dans le musée national dans laquelle ces objets traditionnels seront exposés pour la postérité.

Nous comptons également continuer la sensibilisation auprès de nos parents pour que ces objets traditionnels soient de nouveau utilisés afin qu’ils ne soient pas perdus pour la postérité. Des actions seront aussi menées pour le développement du terroir.

Interview réalisée par Aguiratou SAM (Stagiaire)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel