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Coupes d’Afrique : La saison de la révolte des clubs burkinabè

Publié le jeudi 28 décembre 2006 à 06h47min

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L’EFO

Les deux représentants du Burkina dans les compétitions africaines des clubs entrent dans l’arène le week-end du 26 au 28 janvier 2007. L’ASFA-Y et l’EFO auront alors pour adversaire, respectivement Nasawara United du Nigéria et Sahel FC du Niger.

On attend des deux équipes phares du Faso qu’elles sonnent enfin la révolte pour un football qui connaît une vraie embellie de par les performances de ses équipes nationales, toutes catégories confondues.

Dire que le Burkina Faso tient un rôle de faire valoir serait une parfaite représentation de la réalité. Dans les compétitions africaines des clubs en effet, notre palmarès ne remplirait même pas un ticket d’entrée au stade. Il brille de par un fait récurrent, notre élimination dès le premier tour au point que cela a fini par devenir la norme admise.

Et pourtant chaque année, en chaque tirage au sort, on se met à tirer des plans sur la comète, comme si nos espoirs, ou nos rêves pouvaient se transformer en réalité.
Cette année encore, il faut croire en ce changement de comportement et se demander quel peut être celui de l’ASFA-Y et de l’EFO à l’aune justement du tirage au sort intervenu jeudi dernier.

En ligue des champions, l’ASFA-Y aura en face le Nasawara United du Nigéria. Un parfait inconnu pour les mordus de football au Burkina, tant ce nom n’évoque rien, autant qu’on fouille dans les archives des succès du Nigéria en sport-roi, succès aussi longs que le Nil. Autant Nasawara paraît sortir du néant, autant il est une vérité immuable, le Nigéria est et reste une nation respectable.

Quelque soit l’adversaire que ce pays propose, il faut pour gagner jouer à son meilleur niveau sinon qu’il est recommandé de réaliser deux matches parfaits. Point n’est donc nécessaire de rappeler à l’ASFA-Y que sa tâche ne va pas être facile. Cela ne signifie pas non plus qu’elle n’a aucune chance de passer ce premier tour maudit pour le football national. Il est connu qu’en football, tout est possible et qu’un match, même si les amateurs adorent le jeu des pronostics, n’est jamais joué à l’avance.

Maintenant il revient au staff dirigeant et technique du champion Burkinabé de mettre en œuvre la préparation technico-tactique et surtout mentale adéquates. Le mental face à un adversaire supposé plus fort constitue un facteur primordial qui permet d’un, d’élever son niveau de jeu, de deux, de rivaliser sur tous les plans et au final, de prendre le dessus.

Aussi, Nigéria ou pas Nigéria, ce sera si l’ASFA-Y veut vraiment et on sait qu’elle a su redresser la barre après un dernier trimestre de 2006 qui a soulevé trop de questionnements au vu de ses sorties. Concernant l’EFO, en coupe de la confédération, il est difficile de ne pas la donner favorite face au Sahel FC du Niger. Mais on dit aussi qu’être favori se mérite parce que sur le papier on peut voir ou lire tout ce qu’on souhaite.

Absente de la scène africaine depuis deux ans, la reine des stades qui semble retrouver son allant d’autan ne peut pas décevoir. On attend d’elle de passer ce tour préliminaire et d’aller encore plus loin. De toute façon, elle a montré un potentiel tel que ses supporters en tout cas, ne comprendraient pas la non-traduction de celui-ci au niveau supérieur.

Du reste, son président de la section football, Kassoum OUEDRAOGO Zico, a coutume de dire que l’EFO n’a plus rien à prouver au plan local. Alors, cette compétition vient à point nommé parce qu’elle respire une forme olympienne et aussi qu’elle a devant elle un adversaire pas trop réputé. Deux éléments pour lui permettre de prendre tranquillement ses marques avant d’avoir contre elle des équipes autrement plus costaudes.

Mais il faut mettre un petit bémol au fait que ces deux-là ont l’obligation de faire mieux que les années passées. Notre compétition nationale n’a pas encore repris, quand en temps normal, nous en étions déjà à la 5e journée au moins en cette période de l’année. Par une trésorerie déficiente, le bureau fédéral traverse des moments de vraie déprime et qui ont pour conséquence des stades clos et partant des équipes qui vont manquer de peps au moment opportun. En compétition africaine, le niveau d’engagement physique est tel qu’aucune défaillance n’est admise. Si une équipe flanche dans ce domaine, la facture peut être très salée voir être carrément indigeste.

C’est pourquoi, il y a à avoir des inquiétudes pour nos deux représentants, qu’ils n’aient à payer éventuellement un manque de fraîcheur physique. Il ne s’agit pas de jouer les rabat-joie, mais seulement de tirer la sonnette d’alarme qu’il est largement temps de rouvrir les portes des stades afin de redonner le réflexe du jeu et les repères que doit prendre chaque équipe avant les choses sérieuses.

Sinon, il revient à l’ASFA-Y et à l’EFO d’entrer dès à présent en laboratoire, une immersion importante pour acquérir ce réflexe et corriger ce qui doit être. La vérité en football, c’est le terrain et même si la compétition officielle est le meilleur cadre pour s’apprécier, les matches amicaux peuvent tenir aussi bien d’étalonnage.

Ceci étant, il y a quand même à clarifier les choses. Il n’y aura d’excuses pour aucune des deux équipes si elles devaient se planter. Elles doivent le savoir tout faire dès maintenant pour répondre présentes en temps opportun. La haute compétition se mérite et passe par une préparation conçue avec munitie et méticulosité.

Par Idriss SEMDE

L’Opinion

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