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PAI : "Nous voulons être chef de file de l’opposition"

Publié le mardi 26 décembre 2006 à 08h36min

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Soumane Touré

Le Parti africain de l’indépendance (PAI) dirigé par Soumane Touré a tenu les 23 et 24 décembre son 8e congrès ordinaire à Ouagadougou. Objectif : "restructurer tout le parti, du comité de base à la fédération".

Les militants ont réélu Soumane Touré à la tête du parti et affiché, « avec conviction », leurs espoirs : « Nous voulons avoir le maximum de députés aux prochaines législatives et être ainsi le chef de file de l’opposition ». Et ce n’est pas tout : le PAI espère occuper, à l’avenir, le nouveau palais présidentiel.

Soumane Touré n’a pas mâché ses mots : "L’organisation de l’élection présidentielle de 2005 a été la plus scandaleuse de notre pays". Lui-même a été candidat. Il a obtenu 25 mille voix et a été classé 8e sur 13 concurrents. Le PAI estime que cela ne reflète pas la réalité du terrain. Il a donc adressé une lettre ouverte au président du Conseil constitutionnel et rejeté les résultats du scrutin. Mais le parti dit être fier d’avoir participé à cette élection au lieu de soutenir une quelconque candidature.

Les municipales d’avril 2006 ? Là aussi, il y a problème. Selon Soumane Touré, le scrutin s’est déroulé dans des « conditions déplorables d’organisation ». « Le tableau rectifié des résultats que le Conseil constitutionnel s’est engagé à joindre à sa nouvelle décision annulant la première proclamation définitive des résultats, n’a pas encore été publié".

Le secrétaire général du PAI estime que cela est extrêmement grave. Car, « légalement, tous les conseils communaux et régionaux, et les organes installés sont, de ce fait, illégaux ». Mais les résultats obtenus par le parti constituent, dit-il, « un progrès considérable par rapport aux municipales de 1995 et 2000. Le PAI a présenté des candidats dans 61 communes et obtenu 350 conseillers, « avec la majorité dans quatre communes : Bourasso, Batié, Kourouma et Karangasso Vigué ».

Rendez-vous le 30 mars 2007 à Fada

Cette fois, le parti affûte ses armes pour les prochaines élections législatives. Et il entend obtenir le maximum de députés à l’Assemblée nationale. Au moins dix pour pouvoir former un groupe parlementaire. Mais en réalité, le PAI ambitionne d’être le chef de file de l’opposition. Pour cela, il faut que parmi les partis de l’opposition, il y ait le plus grand nombre de députés à l’Assemblée. Ils sont actuellement cinq, tous membres du groupe parlementaire CFR. Ils ont opté de ne pas entrer dans les groupes parlementaires de l’opposition.

Raison invoquée : « Le PAI refuse les alliances sans principes et les coopérations dont les bases ne sont pas définies clairement ». Mais il semble que « des choses se dessinent à l’horizon ». Deux autres partis étaient présents à l’ouverture du congrès : l’UNDD et le CDP. « Le PAI n’invite pas n’importe qui ; et quand nous invitons quelqu’un, c’est que nous envisageons ensemble des choses intéressantes », a déclaré Soumane Touré.

Le parti veut donner une nouvelle impulsion à son dynamisme. Ses délégués présents au congrès ont été invités à mobiliser leurs troupes "afin de construire, avec tous les soins nécessaires, les structures de base du PAI". De nouvelles instances seront créées et les militants armés idéologiquement ».

L’organisation du parti doit s’adapter aux « changements administratifs et politiques en cours, consécutifs à la régionalisation et à la communalisation intégrale ». Soumane Touré et ses camarades souhaitent vivement la création d’un cadre permanent de concertation des partis politiques.

Le PAI se dit fier de son parcours depuis le 7e congrès ordinaire tenu en mai 1998. "Comme la respiration et le rythme cardiaque d’un joueur dans l’arène, la vie démocratique interne du PAI s’est accélérée", se réjouit Soumane Touré. En 8 ans, 4 congrès, dont deux extraordinaires et 7 comités centraux. Le PAI a participé aux municipales de 2000 et aux législatives de 2002. Dans le premier cas, il "a initié un mémorandum » signé par une dizaine de partis et transmis au président du Faso. Ils voulaient tous des élections transparentes et équitables.

Soumane Touré et ses camarades se disent aptes à gouverner le Burkina. Après avoir participé à deux gouvernements de la IVe république, ils espèrent un jour s’installer, eux aussi, dans le palais présidentiel. Mais en attendant, ils se sont donné rendez-vous le 30 mars prochain à Fada « pour rendre compte au fondateur du PAI, Amirou Thiombiano, que son parti a survécu à ses liquidateurs ».


Le nouveau Bureau exécutif central

- Secrétaire général : Soumane Touré
- Secrétaire général adjoint chargé des départements politiques : Jean Sanou
- Secrétaire général adjoint chargé des départements administratifs : Toundoun Sessouma
- Secrétaire chargé des ressources financières et de la gestion du patrimoine : Alphonse Bonou
- Secrétaire aux relations extérieures : Théodule Da
- Secrétaire aux organisations de masse : Boukari Monmenga
- Secrétaire à l’information et à la presse : René Traoré
- Secrétaire administratif du Bureau exécutif central : Moussa Doubanda
- Secrétaire aux activités féminines : Françoise Diendéré née Malo

Après l’élection du Bureau exécutif central, le congrès a désigné, conformément aux statuts du parti, deux commissaires aux comptes : Henri Koubizara et Abdoul Rasmané Daramkoum.


A propos de l’affaire PAI contre PAI

Soumane Touré : "Le PAI est un parti actif sur tout le territoire national, vivant et dérangeant. C’est à ce parti que des gens de mauvaise foi veulent opposer une fiction, à savoir un autre PAI dont Philippe Ouédraogo serait le Secrétaire général. Peuvent-ils nous dire où on peut rencontrer cet autre PAI ? Il n’y a pas deux PAI mais un seul dont Touré Soumane est le secrétaire général.

Philippe Ouédraogo n’est plus militant du PAI. Il a déclaré par écrit être militant du PDS ; ce que ce parti a confirmé par écrit à trois reprises, notamment en 2002, 2005 et 2006, dans ses dossiers de candidature lors des consultations électorales dans notre pays. Comment peut-on régulièrement être candidat du PDS aux consultations électorales et se prétendre, dans les journaux, secrétaire général d’un autre parti ?

Le seul citoyen, à notre connaissance, à être propriétaire de plusieurs partis au Burkina Faso, c’est Blaise Compaoré. Il a tellement de partis qu’il les a regroupés en AMP et a nommé des gérants à la tête des différents groupements. Ses autres propriétés non classables avec les partis politiques ont été rassemblées en ABC. Malgré cette richesse, lui-même se contente d’être simple militant du CDP, parce que c’est ce que veut la loi.

Mais Philippe Ouédraogo, simple militant du PDS, veut être propriétaire du PAI, prétention que notre parti ne peut pas accepter. Le PAI considère qu’il a respecté ses statuts et règlement intérieur ainsi que les lois et règlements de la république. Mais nos adversaires politiques, complices affichés ou embusqués de Philippe Ouédraogo, s’entêtent à ne pas respecter les règles du jeu démocratique.

Certainement effrayés par la position de plus en plus forte du PAI sur la scène politique, ils veulent nous distraire et nous faire peur en laissant pendante devant la justice, l’affaire PAI et la ressuscite avant chaque consultation électorale pour semer la confusion ».

Propos recueillis par Hervé D’AFRICK

Le Pays

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