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Journées culturelles du terroir toussian : Soupi gagne son pari

Publié le jeudi 21 décembre 2006 à 07h43min

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Chants, danses, objets traditionnels, mets et boissons du terroir toussian ont été exposés durant 48 heures à Ouagadougou au jardin de la musique, Reemdoogo. Organisée par les ressortissants de Toussiana à travers l’Association d’entraide et de solidarité SOUPI (les enfants d’un même père), cette première édition des journées culturelles a eu le mérite de faire connaître tout un volet de la culture toussian. C’était les 15 et 16 décembre 2006.

Les journées culturelles du terroir toussian constituent la nouvelle trouvaille de l’Association d’entraide et de solidarité SOUPI (les enfants d’un même père) des ressortissants de Toussiana pour entretenir, valoriser et faire découvrir la culture toussian, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau des toussian qui vivent loin de leur terroir et qui n’ont pas ainsi l’occasion de vivre ladite culture.

Chants, danses, objets traditionnels, mets et breuvages du terroir toussian ont constitué le menu de ces journées. Autant dire que ce fut la fête de la culture toussian. Une heureuse initiative qui gagnerait à “être pérennisée” selon Damo Justin Barro, parrain de cette manifestation.

Pour lui, dans ce monde qui se globalise, “il convient de ne pas perdre ses repères, ses racines, car tout développement économique repose sur une culture où il puise ses forces”.

Le public ouagalais a fait massivement le déplacement à Reemdoogo pour voir les troupes culturelles venues tout droit de Toussiana. C’est donc avec fierté que Joseph Miougoupri Barro, le président de SOUPI, a parlé de “la concrétisation d’un grand projet”.

Sur la scène, les artistes ont tout simplement donné le meilleur d’eux-mêmes pour égayer les spectateurs. Ainsi les troupes de Mathias Traoré (Toussianba), celle d’Abayèrèyé (Tapoko), celle de San Bernard Coulibaly (Nianaba) et de Yo N’gnou (Yoya) ont permis au public de vibrer au son du balafon, tambour, tam-tam, grelots et autres instruments de musique du terroir.

Les danseurs n’étaient pas en reste. Comme un chapelet, on a égrené les danses des circoncis, des initiés, des jeunes mariées, des charlatans, du dô (un fétiche).

Les sonorités distillées par le balafon étaient si irrésistibles qu’Aline Koala, la ministre de la Culture et par ailleurs présidente de cette première édition a, à un moment donné, rejoint les danseurs. Elle a été suivie en cela par le Laarlé Naba. Tonnerre d’applaudissements dans l’antre du Reemdoogo.

A la fin du spectacle, les officiels ont visité les stands d’exposition des objets et instruments traditionnels utilitaires ou décoratifs. Ceux-ci seront très bientôt exposés au musée national, selon le vœu de Soupi, dans une case qui sera bâtie selon les normes toussian.

La dégustation des mets et breuvages a été l’un des moments forts de cette rencontre. La variété des plats témoigne de la richesse et de la qualité de l’art culinaire du pays toussian.

Avant de se retirer, Aline Koala a salué “une soirée pleine d’émotions et d’agréables surprises” et qui a le soutien total de son ministère. Elle a espéré qu’on pourra un jour “enregistrer ces musiques dans des conditions acoustiques idéales pour les immortaliser”.

Aline Koala est catégorique, il n’y a pas d’ethnie minoritaire à partir du moment où ses membres développent des initiatives de promotion et de sauvegarde de leur culture. C’est donc cette volonté qui fait la différence.

En effet, soutiendra-t-elle, “il y a des grands qui sont petits parce qu’on ne les voit pas et des petits qui sont grands parce qu’on les voit. Vous Toussian, considérez que vous êtes dans la cour des grands !”.

Les 15 et 16 décembre, le Reemdoogo a vibré, chanté, dansé, mangé et bu toussian. Et Soupi peut se frotter les mains car son coup d’essai a été un coup de maître. Dagara, lobi, Djan et autres esclaves ne diront pas le contraire.

Créé en 1979, Soupi s’investit dans le développement socio-économique de Toussiana.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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