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6e édition du festival "Dialogues de corps" : Bobo dans le coup pour la première fois

Publié le jeudi 21 décembre 2006 à 07h49min

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Pour la première fois de leur histoire, les rencontres chorégraphiques "Dialogues de corps" se sont intéressées à la ville de Bobo-Dioulasso. La soirée du 19 décembre 2006 a été de ce fait consacrée à la danse contemporaine au Centre culturel français Henri Matisse (CCF/HM). Quatre spectacles ont été présentés au public bobolais qui a visiblement apprécié.

Le ton de ces spectacles a été donné par Hind Benali de la compagnie "Fleur d’Orange" du Maroc. Son spectacle "VOI" est un solo dans lequel elle (Hind Benali) n’est pourtant pas seule en scène parce que, dit-elle, "on n’est jamais seul". Par ailleurs, le long collier qui est son compagnon de prédilection pendant sa prestation est en même temps objet de désir et de douleur. Comme elle l’a elle-même affirmé : "ce solo reprend ce que je suis : une femme, une danseuse, une musulmane, une Marocaine de 26 ans. Je veux y montrer l’environnement, la différence, l’indifférence, la contradiction, la douleur, la fantaisie et la joie aussi". Son jeu de corps était tout acquis à ces thèmes.

Le deuxième spectacle (Nine Bana) a été également un solo sur fond de musique, de cris et de sifflets béninois. La danseuse (Caroline Fabre) apparaît sur scène dans une robe bouffante qui cache jusqu’à son visage. Elle se dévoile peu à peu jusqu’à s’en débarrasser. "Je suis comme je suis", répète-t-elle au cours de sa prestation pendant laquelle elle dit : "rappelle-toi ce chien de merde qui gueule dans le désert". Elle s’est parfaitement moulée dans le "champ du corps" à la béninoise cher à la compagnie Norbert Sanou.

Un champ qui sera d’ailleurs élargi avec le troisième spectacle "Alopka" présenté par Norbert Sanou et Ewa Tohinou. Ils y défient avec leurs corps, le bruit des calebasses et des sandales. Danse et déplacements sur scène sont leurs meilleurs arguments.

La compagnie " Yaala/Yata " (Burkina/Suisse) était très attendue au regard de la présence des Bobolais dans le spectacle présenté. Pendant une heure, Bobolais et Suissesses emmenés par Filibert Tologo vont questionner la dynamique de la parole et du silence. Leur création "Kouman" (ndlr : la parole en dioula) rappelle que : "Souvent, l’équilibre entre ces deux aspects n’est pas respecté.

On parle beaucoup et de tout. Dans le silence, on voit, on écoute, on entend". C’est donc "un spectacle-miroir où l’on se voit, l’on s’écoute, l’on se retrouve dans un espace propice aux dialogues des corps". Dialogues dans lesquels se sont invités cauris, kaolin et sable avec une note de mysticisme bien amenée par les danseurs qui parlent... puis se taisent. La compagnie Salia ni Seydou annoncée avec la création "Djan djo" n’a pas été sur scène pour des "questions financières pour faire venir les danseurs", a-t-on appris du côté du CCF, mais Salia Sanou était là ... dans un inhabituel rôle de maître de cérémonie.

Urbain KABORE

Sidwaya

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