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Xe rencontre des ambassadeurs : Diplomatie à sauce Programme quinquennal

Publié le mardi 19 décembre 2006 à 08h49min

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Depuis hier, tous les ambassadeurs du Burkina Faso accrédités à l’étranger sont parmi nous dans le cadre de leur 10e rencontre. La cérémonie d’ouverture a eu lieu au palais présidentiel et les travaux se poursuivent dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

Oumar Diawara, le doyen des ambassadeurs et consuls généraux du Burkina, est arrivé par vol d’Air France le samedi 16 décembre. Le diplomate, à son poste depuis une dizaine d’années, est venu de Riyad où est basée l’ambassade du Pays des hommes intègres en Arabie Saoudite. Son dernier séjour, il y a deux mois, c’est quand il a accompagné une délégation turque venue signer des accords de partenariat avec le Burkina Faso.

En sa qualité de doyen, ses pairs l’ont choisi pour prononcer le discours marquant l’ouverture de la 10e conférence des Ambassadeurs et Consuls généraux qui a eu lieu à la présidence, du côté de Koulouba. Devant le locataire des lieux, S.E. Diawara a profité de l’occasion pour égrener les nouvelles « mesures du gouvernement visant au renforcement des structures et à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents tant à l’administration centrale que dans les missions diplomatiques ».

Durant les deux jours de travaux prévus, le programme du candidat gagnant à l’élection présidentielle 2006, intitulé « Le progrès continu pour une société d’espérance », sera au menu. Le chef de l’Etat n’en a d’ailleurs pas fait mystère dans son discours, lui qui a précisé que « J’ai accepté de conclure, le 20 décembre 2005, un nouveau contrat avec la nation sur la base d’un programme...

J’attends particulièrement de vous non seulement une appropriation du programme, mais aussi votre mobilisation indéfectible pour la mise en œuvre de l’axe 6 qui est Le rayonnement international du Burkina Faso ». Faisant moins dans la langue de bois, des ambassadeurs ont expliqué le sens de leur présence ces deux jours à Ouagadougou. Pour Béatrice Damiba, ambassadeur auprès de l’Italie et du Vatican, « Nous attendons de nouvelles directives, une nouvelle ligne d’action ».

Selon Oumar Diawara. « Le président du Faso est le premier responsable de notre diplomatie. Toutes les orientations sont impulsées par lui et en fonction des changements stratégiques de l’heure. Nous sommes donc venus puiser à cette source ».

Seulement 6% sont diplomates de carrière « Où est le problème ? »

Cette 10e rencontre des ambassadeurs est tombée avec la parution, dans la presse, d’une déclaration du Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE), titré « Ambassade du Burkina - Prisons dorées de politiciens en perdition », dans notre édition d’hier. Stratégie communicationnelle ou simple coïncidence ?

Le syndicat s’y érige contre les critères qui participent au choix de nos représentants à l’extérieur. Il y est mentionné, entre autres : « Dans le cercle convoité de nos ambassadeurs, seulement 6% d’entre eux sont des diplomates de carrière, pendant que des pays comme le Bénin sont à 75% et le Sénégal à 90% ». Pour le doyen des ambassadeurs, il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat. A écouter SE Diawara, c’est un débat qui ne devrait pas avoir cours : « Etant le premier responsable de la diplomatie, le chef de l’Etat choisit ses envoyés spéciaux.

Il est libre de prendre des membres de l’administration centrale ou de faire appel à d’autres membres de la société. Je ne vois pas où il y a le problème ». Pour illustrer son propos, il a pris l’exemple du Cameroun où aucun diplomate ne relèverait du corps de la diplomatie. Mais est-ce là un bon exemple ? Mais une explication, même si elle est discutable, est toujours bonne à prendre. Béatrice Damiba, elle, n’a pas voulu se hasarder sur le sujet :

« Oui, j’ai lu la déclaration, mais je ne me sens pas interpellée. Je n’ai rien à dire sur la question ». Pour notre ambassadeur en Côte d’Ivoire, c’est d’ailleurs la réserve la plus absolue :« C’est mieux de voir notre doyen à propos de la présente rencontre. Parce que je sais que vous allez me poser des questions sur la Côte d’Ivoire ».

Issa K. Barry

L’Observateur

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