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8e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo : Des associations appellent à la mobilisation

Publié le vendredi 15 décembre 2006 à 08h26min

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Nous avons reçu à notre rédaction, une déclaration commune de plusieurs associations des médias privés et celle de l’Organisation démocratique de la jeunesse sur l’assassinat de notre confrère Norbert Zongo. A travers leur déclaration, ce groupe d’associations et l’ODJ, appelle le peuple à soutenir les manifestations du Collectif dans le cadre du VIIIe anniversaire du drame de Sapouy et à toutes autres manifestations contre l’étouffement de la vérité.

Norbert Zongo : Notre devoir de mémoire !

Le 14 décembre 1998, lors du journal de 13H, la Radio nationale informait la Nation toute entière que Norbert Zongo venait d’être victime d’un accident de la route le 13 décembre à quelques encablures de Sapouy. Ce qui a été présenté comme un accident s’est révélé un assassinat crapuleux suite à une enquête diligentée par une Commission mise en place par le gouvernement, laquelle Commission désigna six suspects sérieux. Le flambeau pour élucider cet assassinat fut transmis à la justice qui inculpa un suspect.

Huit ans après, le juge d’instruction aboutit à un « non-lieu ». Pourtant, huit ans après, un fait est demeuré constant : « Norbert Zongo a été assassiné pour des motifs purement politiques. Il défendait un idéal démocratique et avait pris l’engagement, avec son journal, de lutter pour le respect des droits de l’homme et la justice, et contre la mal gouvernance et l’impunité ». Aujourd’hui encore, les faits restent têtus. Norbert Zongo a été assassiné parce qu’il était journaliste et défendait la justice.

Aujourd’hui toujours, il est un devoir impérieux pour la corporation de s’unir pour défendre les faits constants. Il est tout aussi impérieux pour la justice de défendre son honneur et sa crédibilité.

Les historiens en général, et ceux chargés du présent que nous sommes, se doivent de rappeler à tous que l’Histoire nous instruit qu’on martyrise un peuple en commençant toujours par supprimer les témoins gênants. Ensuite, l’on élimine les témoins compromis.

C’est pourquoi, les associations signataires de la présente déclaration en appellent à leur tour à tous pour soutenir toutes les actions contre l’étouffement de la vérité. Il faut lui consacrer au moins autant de moyens et d’imagination que l’on consacre au dilatoire et au mensonge. La défense de la vérité pour Norbert Zongo, assassiné parce qu’il était journaliste et défendait la justice, doit transcender tous les égoïsmes et toutes les compromissions.

Les signataires de la présente, conscients plus que jamais qu’ils n’auraient de cesse d’exiger justice pour leur confrère Norbert Zongo appellent ardemment à une solidarité sans faille.

L’Histoire nous a démontré que nul n’est du « bon bord s’il n’est pas sincère dans la défense de la vérité. Seule la vérité est éternelle. Et l’Histoire est surtout implacable avec les compromis... ».

Ouagadougou le 12 décembre 2006.

. Pour l’Association des éditeurs et publicitaires de journaux en langues nationales - AEPJLN
Le coordonnateur,
Evariste ZONGO

. Pour l’Association des médias communautaires- AMC
Le Président,
André-Eugène ILBOUDO

. Pour l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Burkina - ARC-Burkina
Le Président,
Jacob SOU

. Pour l’Association des radios et télévisions privées du Burkina Faso -ARTPB
Le Président,
Moustapha THIOMBIANO

. Pour la Société des éditeurs de la presse privée-SEP
Le Président
Cheriff M. SY

. Pour l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso UNALFA,
Le président
Charlemagne ABISSI


L’Organisation démocratique de la Jeunesse (ODJ) invite le peuple à prendre part aux manifestations

Voici déjà huit ans que l’intrépide journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune furent froidement abattus et boucanés à Sapouy. Depuis ce jour, devenu historique pour le peuple burkinabé, les démocrates et progressistes de notre pays se sont dressés par une mobilisation populaire sans précédent pour dénoncer cet acte ignoble, et réclamer vérité et justice pour les victimes. Au-delà de ce quadruple crime, la révolte populaire qui a suivi cet acte témoigne du sentiment de dépit d’injustice et d’oppression politique que vivent les couches sociales populaires, surtout la frange jeune, de notre pays d’une part et d’autre part, la faillite du pouvoir de la IVe République.

Le Collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques qui s’est constitué au lendemain des assassinats de Sapouy a su, durant 8 ans- canaliser avec efficacité la lutte de notre peuple contre l’impunité des crimes politiques et économiques et a arraché des acquis notables. jugement de l’affaire David Ouédraogo et condamnation d’une partie de la garde présidentielle, réformes politiques même mitigées, indemnisation de victimes de la violence en politique, etc. Le Collectif a su en outre susciter l’éveil de conscience des populations qui partout dans le pays se battent pour défendre leurs droits. Assurément on peut dire que le Collectif : c’est 8 années de luttes et de sacrifices de notre peuple.

Tout au long de ces huit années de mobilisations, de sacrifices et de luttes, la jeunesse de notre pays, qui subit durement les conséquences de la crise socioéconomique et politique nationale (chômage endémique, infection au VIH/Sida, alcoolisme, prostitution, insécurité chronique, etc.) et de la violence en politique (assassinat de Dabo Boukary, Flavien Nébié, du .jeune paysan de Réo...) s’est toujours mobilisée dans leurs dignes organisations représentatives dont l’ODJ pour répondre aux mots d’ordre et actions de luttes du Collectif. En reconnaissance de cette présence active et de cette constance militante, l’ODJ tient à remercier la jeunesse populaire de notre pays et l’encourager à participer massivement aux manifestations rentrant dans le cadre de la journée commémorative du 13 décembre 2006 en hommage à Norbert Zongo et ses compagnons.

Mobilisons-nous massivement pour que les cérémonies de dépôt de germes de fleurs an cimetière de Gounghin à 7h, et le meeting-marche à partir de la place de la Nation à partir de 8h, marquent solennellement le refus du découragement et de la résignation, et la dénonciation ferme du scandaleux non-lieu prononcé sur le dossier Norbert Zongo.

Tous ensemble, avec les démocrates et progressistes, réaffirmons à l’occasion de ce 13 décembre, notre engagement pour la poursuite de la lutte contre l’impunité, pour la vérité et la justice pour toutes les victimes de la barbarie politique.

Non au honteux non-lieu du dossier Norbert Zongo ! Vérité et Justice pour toutes victimes de la violence en politique ! Vive le Collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques !

Vive l’ODJ !

Le Bureau Exécutif National,
Nicolas OUEDRAOGO

Sidwaya

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