LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

8e anniversaire du drame de Sapouy : Le non du Collectif au non-lieu

Publié le jeudi 14 décembre 2006 à 09h18min

PARTAGER :                          

Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques a commémoré hier 13 décembre 2006, le VIIIe anniversaire du drame de Sapouy. A l’occasion, le Collectif a rejeté le non-lieu prononcé à propos de ce drame et annoncé des actions d’envergure en janvier prochain sur toute l’étendue du territoire national.

"Nan an laara an saara". Le slogan du défunt professeur Joseph Ki-Zerbo, alors membre actif du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) a encore retenti à Ouagadougou hier 13 décembre 2006. C’était à l’occasion du VIIIe anniversaire du drame de Sapouy qui a enregistré un certain 13 décembre 1998 l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et trois de ses compagnons. Pour la commémoration de ce VIIIe anniversaire, le Collectif, qui mène depuis lors une lutte pour réclamer justice a été très matinal. Dès 7h 42 mn, les militants et sympathisants ainsi que les responsables du CODMPP se sont retrouvés au cimetière de Gounghin, où "reposent" les victimes de Sapouy. Dépôts de gerbes et recueillement sur les tombes ont constitué les temps forts de ce rendez-vous du cimetière.

L’Association des journalistes du Burkina (AJB) a mis l’occasion à profit pour rendre un vibrant hommage au journaliste "émérite et intrépide" qu’était Norbert Zongo. Par la voix de son porte parole Tiergou Pierre Dabiré, l’AJB a rejeté le non-lieu prononcé ( le 19 juillet 2006) et confirmé (le 16 août dernier) en faveur du seul inculpé dans l’affaire, Marcel Kafando et de X. Cette décision, a estimé M. Dabiré, est "un déni de justice qui n’honore pas la justice burkinabè".

Et de poursuivre que les confrères (NDLR : journalistes) n’assisteront pas passivement à l’enterrement du dossier. Il s’est par ailleurs rappelé la présence parmi eux, il y’a 2 ans (le 13 décembre 2004) sur les mêmes lieux, du Pr Joseph Ki-Zerbo, décédé le 4 décembre dernier. Une disparition qui, de l’avis de l’AJB, ne saurait entraîner la mort des graines de la lutte que le professeur a semées au sein du Collectif. Ces mots ont mis fin au cérémonial du cimetière de Gounghin en ce VIIIe anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo.

L’UGEB demande le boycott de l’USSU-BF

Les "militants du pays réel" se sont ensuite ébranlés vers la place de la Nation, point de départ et d’arrivée d’une marche à travers quelques artères du centre-ville. Les marcheurs sont en effet partis de la place de la Nation, ont rallié le rond-point des Nations unies et emprunté successivement les avenues Kwamé N’krumah, Loudun et Bassawarga, avant de revenir.

Les responsables devant, les militants et sympathisants du Collectif derrière, la marche, rythmée de slogans contre le pouvoir de la IVe République et la justice burkinabé, s’est déroulée sans incident majeur. Même si certaines structures, à l’image du palais de justice de Ouagadougou, ont préféré fermer leur portail au passage des marcheurs. Le bouquet final de cet anniversaire a été le meeting sur la place de la Nation.

Les différentes composantes du CODMPP se sont succédé à la tribune, avec ce même message sur les lèvres : "rejeter le non-lieu prononcé en faveur de l’adjudant Marcel Kafando et de X, exiger la réouverture du dossier Norbert Zongo". Le Comité France Norbert Zongo (COFANZO) venu apporter son soutien au Collectif a laissé entendre que la justice n’a pas mené à bien les enquêtes dans le cadre du drame de Sapouy. Une "mascarade" qui, selon lui, a abouti à la prononciation du "scandaleux non-lieu".

Les étudiants, notamment à travers l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB) ont embouché la même trompette. Le président de l’UGEB Ernest Traoré s’est étalé sur ce qu’il a appelé "la précarité" des conditions de vie et d’études au pays des Hommes intègres.

Des actions en janvier 2007

A la suite des étudiants, le G-14, présidé par Me Bénéwendé Stanilas Sankara est monté au créneau pour dénoncer

l’ "injustice" du non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo. Pour Me Sankara, il s’agit d’ "une gifle au peuple burkinabè et une insulte au Collectif " . Le groupe n’abandonnera jamais la lutte du Collectif et continuera jusqu’à la victoire, a-t-il annoncé. Tolé Sagnon, vice-président du CODMPP quant à lui, voit dans le non-lieu "un second assassinat de Norbert Zongo, un passage forcé du pouvoir de la IVe République pour enterrer le dossier".

Tout en affirmant que la lutte engagée par le Collectif a permis d’engranger des concessions et réformes politiques, M. Sagnon estime que la raison du combat demeure : la justice pour Norbert Zongo, ses compagnons et bien d’autres victimes. C’est pourquoi, il a appelé les travailleurs, les élèves et étudiants, les commerçants, les démocrates et progressistes, etc. à maintenir le cap et à élargir la base de la lutte.

Le Collectif, a confié son vice-président Tolé Sagnon, prévoit en janvier 2007 des marches-meeting à travers tout le pays pour réclamer la réouverture du dossier Norbert Zongo, le jugement et le châtiment de ses assassins et commanditaires,... "Maintenant, la parole est à l’action...", a-t-il dit, rappelant les mots du Pr Joseph Ki-Zerbo, son compagnon de lutte. Le Collectif dans son ensemble a rendu à la place de la Nation un hommage au professeur décédé.

Le G-14 par exemple retient de lui "un patriote africain, un intellectuel qui a engagé toute sa vie à la réhabilitation de l’Afrique". Au vu de tout ce qu’il a fait, le groupe pense que le Pr Ki-Zerbo mérite plus qu’une distinction à titre posthume de commandeur des Ordres des palmes académiques. Le G-14 propose que l’Université de Ouagadougou soit baptisée Université Joseph Ki-Zerbo. Une proposition que Me Sankara estime "juste et légitime au delà de toutes considérations partisanes".

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

P.-S.

Lire aussi :
Affaire Norbert Zongo

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 14 décembre 2006 à 10:10, par natty En réponse à : > 8e anniversaire du drame de Sapouy : Le non du Collectif au non-lieu

    le peuple burkinabe connait la veritité alors,il faut appliquer la justice.
    Morts brulés.Norbert et ses amis ont eté tué et tout le monde connait l’histoire.
    Pourquoi continuer de nous maltraiter psicologiquement chers dirigeants ?
    Mettons fin à la commedie et essayons de gouverner dignement comme des
    vrais fils burkinabe.On ne se reclame pas burkinabe mais on nait burkinabe
    dans l’àme et on vit burkinabe.
    Il n’ya pas de miracle dans la vie,tout a un sens et chacun recoltera ce qu’il
    a semé.quelque soit la verità viendra au bout du mensonge.
    Nul n’est au dessus de la loi,appliqué là.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique