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Commémoration des 20 ans de Radio Poura : La mobilisation sociale pour la survie de la "Fréquence Mines"

Publié le samedi 9 décembre 2006 à 08h40min

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Dans la province des Balé, les populations de Poura et ses environs ont célébré, en différé, le 2 décembre dernier, les 20 années d’existence de leur radio communautaire.

La cérémonie commémorative parrainée par le directeur général de la Société d’affrètement et de transit (SAFTRANS), a été présidée par l’inspectrice générale des services du ministère de l’Information, Mme Aminata Ouédraogo. Elle a connu une forte participation des fidèles auditeurs de la localité venus témoigner leur attachement à leur radio.

Inaugurée le 18 octobre 1986, la Radio locale de Poura est la toute première radio communautaire du Burkina voire de l’Afrique de l’Ouest francophone. L’équipement étant acquis à l’époque grâce à la Société de recherche minière du Burkina (SOREMIB) en compensation de l’exploitation des gisements miniers opérée à Poura. Par la suite, l’animation et le fonctionnement ont été confiés à la communauté locale sous la direction de Ariste Joachim, son tout premier chef de station.

La formation et la maintenance des équipements revenaient à la Radio rurale du Burkina avec l’appui de l’ACCT (actuelle Organisation intergouvernementale de la Francophonie). En décidant de fêter les 20 ans de leur outil de communication, les premiers responsables de la station ont voulu réaffirmer leur disponibilité à accompagner le monde rural dans sa quête d’un mieux-être en cette phase de la communalisation intégrale et montrer à leurs potentiels partenaires, les atouts de la radio et sa force de frappe.

La cérémonie commémorative a connu une forte participation des auditeurs quand on sait qu’avec son nouvel émetteur numérique acquis grâce à l’appui de la Francophonie, la radio couvre actuellement l’ensemble de la province des Balé et une partie du Mouhoun, du Tuy, du Ioba, de la Sissili, du Sanguié et jusqu’à la frontière du Ghana. Des auditeurs ont initié des cotisations par village, individuelles ou par secteur d’activité pour la survie de leur bien commun.

On notait à la cérémonie, la présence du haut-commissaire de la province des Balé, Mahamane Miampo, du député Bakary Séré, du directeur général de la Radio rurale du Burkina, Inoussa Kinda, de la coordonnatrice des radios locales du Burkina, Mme Andréa Sari, du préfet de Poura, des maires de Boromo, Fara, Bagassi, Pompoï, Bana, Yaho et de Siby, des partenaires, des ressortissants de la province, des anciens animateurs.

L’emplacement de la radio, un casse-tête chinois

Située sur une colline de près de 32 mètres de hauteur, l’accès à la radio reste un handicap sérieux à l’évolution de la structure selon son chef de station, Lamoussa Arsène Napon qui indique que cette situation a toujours découragé le premier venu dans la boîte. Beaucoup d’inconvenances ne favorisent pas une bonne participation des auditeurs à la réalisation des émissions.

C’est pourquoi le chef de station a demandé au parrain de les aider à réhabiliter un bâtiment identifié au centre ville devant abriter bientôt les installations techniques de la station. Tout en saluant les efforts faits par le ministère de tutelle en subventionnant, ces dernières années les 6 radios locales, monsieur Napon n’a pas manqué de demander au ministère, la maintenance régulière des équipements, ne serait-ce qu’une fois dans l’année.

A la direction de la station-mère, il a souhaité la reprise des sessions de formation au profit des animateurs et techniciens des radios locales. Aux autorités locales, il a été demandé au haut-commissaire d’intervenir auprès des services techniques et déconcentrés, des ONG et des collectivités afin qu’ils se dotent d’une politique
de communication et d’un budget conséquents pour payer leurs services demandés à la radio. A ce sujet, l’occasion était propice pour l’inspectrice générale des services de rappeler les missions de ces radios de proximité vis-à-vis de la communauté : " Radio Poura, tout le monde doit le savoir, doit s’autofinancer. Pour ce faire, il est nécessaire que chacun joue pleinement sa partition, car comme la communication n’a pas de prix, il faut savoir qu’elle a un coût ", a indiqué Mme Aminata Ouédraogo.

Le maire de la commune rurale de Poura, François T. Bognini en souhaitant la bienvenue aux autorités, a donné la bonne nouvelle, en annonçant que son conseil municipal prévoit désormais une ligne budgétaire pour la radio.

Le parrain, René Bonou, saluant ces initiatives, a félicité les responsables de la fréquence Mines pour les progrès constatés. Il a ainsi invité les ressortissants et les autres acteurs à soutenir cet outil de communication en vue d’un changement de comportement et de mentalité des populations pour un développement radieux des Balé. Monsieur Bonou a dit toute sa disponibilité à assister la radio de Poura afin qu’elle rayonne plus au profit des populations.

Et Mme Ouédraogo de rappeler que la radio communautaire doit servir la communauté où elle est installée, parce ce que l’une de ses principales missions qui est de produire, d’animer des émissions dans les langues du terroir pour promouvoir et sauvegarder les langues nationales. La cérémonie s’est poursuivie par des remises de prix aux anciens..

Rasmané ZONGO
AIB/Boromo

Sidwaya

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