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Décès de Joseph Ki-Zerbo : Les Burkinabè regrettent l’illustre disparu

Publié le mercredi 6 décembre 2006 à 09h00min

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Le professeur Joseph Ki-Zerbo a tiré sa révérence, le lundi 4 décembre 2006. Suite au décès de l’illustre homme (politique, social, académique...), quelques Burkinabè issus de l’Université de Ouagadougou, réagissent. En un mot, la disparition du professeur, disent-ils, créer un vide difficile à boucher.

Pam Zanaogo, enseignant chercheur à l’U.O. :

« Joseph Ki-Zerbo, c’était avant tout un de mes professeurs avant d’être un collègue. C’était un historien de première heure, et moi, en tant qu’enseignant, je le cite souvent dans mon cours d’histoire économique de l’Afrique. On peut utiliser une image pour dire que « c’est un baobab qui est tombé ». Outre le fait d’être un grand intellectuel, il a su se mettre au service du pays, du continent et même du monde entier. Durant ces dernières années, il s’est révélé par sa quête permanente pour la liberté et de la démocratie. Notamment, avec le décès de Norbert Zongo, où il est descendu dans la rue avec la jeunesse chaque fois que de besoin. On retient de l’homme quelqu’un qui se bat pour ses propres convictions et pour celles des autres ».

Soumaïla Koné, étudiant UFR/SEG :

« C’est un grand historien du Burkina et même du monde entier que nous venons de perdre.

De l’homme, on peut retenir son courage, sa disponibilité, son choix de lutte pour son peuple, etc. C’est pourquoi je dirai que pour la jeunesse, Joseph Ki- Zerbo doit être un repère. Nous devons chercher à lui emboîter le pas ».

Karidjatou Daboné, étudiante en maîtrise de psychologie :

« Le décès de Joseph Ki Zerbo est une perte dans la mesure où il a été durant son existence, une référence. Des intellectuels burkinabè et même d’ailleurs ont aussi profité de son ouvre.

C’est une tristesse que nous ressentons. Comme Amadou Hampaté Bâ le disait, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle. Mais nous pensons que même étant mort, ses ouvres peuvent toujours nous servir. C’est ce qui nous soulage. Et nous pensons qu’il n’y a pas lieu de trop s’alarmer ».

Seydou Yoni, rnseignant chercheur à l’Université de Ouagadougou :

« Ce que je retiens de l’homme, est qu’il est un éminent enseignant, il a fait ses preuves. Il a des écrits de belles factures. C’est quelqu’un qui s’obstinait à marquer d’une pierre blanche son passage sur terre. Sa mort pose problème car je me dis que la relève va s’avérer difficile.Mais nous restons néanmoins optimistes ».

Etienne Yaro en DES développement local à l’Université de Ouagadougou :

C’est vrai que le décès de Joseph Ki-Zerbo nous a beaucoup touché. Cela est dû à la valeur humaine de l’homme aussi bien sur le plan intellectuel que social. Nous ne pouvons que saluer sa mémoire.

Mais cela n’est pas aussi alarmant puisqu’on s’attendait plus ou moins à cela. Il était beaucoup avancé en âge. La mort étant un processus normal du parcours de tout être humain.

Et lui-même a senti venir la chose, raison pour laquelle il s’est retiré momentanément sur la scène politique pour laisser la place à plus jeune que lui.

El Hadj Lassina Dao, instituteur à la retraite, militant du PDP/PS :

« C’est avec grande tristesse que nous avons appris le décès du professeur Joseph Ki-Zerbo. On le savait malade mais on ne s’attendait pas à une disparition brutale. Joseph Ki-Zerbo a été un grand baobab du Burkina et du continent africain. Il était un intellectuel modeste et facile d’approche. En tout cas il nous a marqué nous, militants du PDP/PS pendant toutes ces années de lutte.

C’était un historien d’abord qui a reconstitué l’histoire de l’Afrique au moment où certains disaient que notre continent n’a pas d’histoire. Nous lui rendons hommage. Joseph Ki-Zerbo a été un grand africaniste qui avait comme ambition d’aboutir à une vraie indépendance des pays de l’Afrique noire. Il était aussi un nationaliste. Il s’est battu à l’intérieur de son pays pour la justice et l’égalité de plusieurs façons.

D’abord à l’Assemblée nationale où il a siégé plusieurs fois et dans l’opposition où il a su lui donner une âme de lutteur pour accéder à la démocratie et la consolider. Ce fut un personnage qui a marqué son temps. Nous le pleurons aujourd’hui tout en sachant que l’homme n’est pas éternel sur la terre ».

Félix Ouédraogo pharmacien, commissaire politique du PDP/PS dans la région des Hauts-Bassins :

« La nouvelle du décès du professeur Ki-Zerbo, je l’ai apprise quand j’étais en route vers Dédougou, un peu avant Bondokuy. Le président Ali Lankoandé m’a saisi pour cela. J’ai été beaucoup attristé : nous nous sommes arrêtés un quart d’heure avant de prendre la route. Et c’est après que j’ai informé les militants de la région des Hauts-Bassins.

Du professeur Ki-Zerbo, en tant que jeune étudiant d’alors, je garde l’image de l’homme du MLN ensuite du MPV et de l’UPV en son temps et de leader du PDP et du PDP/PS quand étant de l’UGD nous avons fait fusion avec ce parti. La dernière image que je garde de lui, c’est quand il est venu à Bobo-Dioulasso pour la dédicace de son livre. Je l’ai acheté et avant qu’il ne dédicace le livre j’ai porté ma signature sur la première page. Lorsqu’il a ouvert la page il m’a dit camarade ta signature est agressive. J’ai ri et il a ri aussi et nous nous sommes compris.

Je garde surtout de lui l’image un homme franc, direct et combattant qui a donné un exemple de courage à la jeune génération en se mettant au devant du Collectif à côté du " président du pays réel " dans notre lutte contre l’impunité. Joseph Ki-Zerbo a été un baobab et à ce propos Hampaté Bâ disait, je cite : "Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ". Mais lui, il est plus qu’une bibliothèque. Il reste pour le Burkina, un fin politicien, un historien aguerri qui a marqué son temps, une grande valeur et nous jeunes devons prendre son exemple dans toute la dimension de l’homme ».

Propos recueillis par Alban KINI et Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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