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4e AG des chefs de projets : Attention à la régression de l’investissement public !

Publié le mardi 5 décembre 2006 à 06h36min

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"Le Burkina est un pays de mille projets" entend-t-on souvent lancer à la cantonade par un citoyen Lamda ou encore du genre "Si ce sont les projets qui développent un pays, le Burkina est servi". Ces projets et programmes de développement sont-ils bien conduits ?

Est-ce de véritables tonneaux de Danaïdes comme certains le pensent ou les sous vont-ils vraiment là où ils doivent aller ? Que faire pour les rendre plus efficients ? Autant de problématiques sur lesquelles vont plancher les 4e assises de l’AG des chefs de projets et programmes de développement durant 48 heures (4-5 décembre) à Ouaga 2000.

"Gouvernance des projets et lutte contre la pauvreté", c’est le thème principal de ce conclave des patrons de projets et programmes de développement. Une réunion qui de l’avis du Premier ministre, épouse l’engagement pris en 1994 par le chef de l’Etat d’œuvrer à dynamiser chaque jour ces structures.

Le chef du gouvernement a, dans son mot d’ouverture, situé le choix du présent thème qui va en droite ligne dans le prolongement de la Déclaration de Paris sur l’alignement et l’harmonisation de l’aide publique, dans le développement et le renforcement du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP).

Paramanga Ernest Yonli a estimé également que ce raout de ces chefs de partenaires au développement se tient dans un contexte où les fondamentaux économiques sont au vert (1995-2005). Et le Premier ministre de brandir des chiffres pour étayer son propos : progression du PIB de 6% sur la période considérée, amélioration du PIB/tête de 3,5/an.

Seul bémol a ce beau tableau, les taux d’absorption des investissements qui passent de 77,2% en 1995 à 62,6% en 2005.

On se plaint souvent sous nos tropiques que les bailleurs de fonds traînent les pieds avant de décaisser. Or une fois ces fonds mis à la disposition des pays pauvres, la capacité d’absorption de ces sous sont très lente avec in fine des retards dans l’exécution des programmes, et des lacunes dans les investissements. Le Burkina fait partie de ce cas.

A ce sujet, Ernest Paramanga Yonli n’est pas content du taux d’exécution du Programme d’investissement public (PIP) de 2005 qui est de 62,6%. "Ce taux est manifestement très critique... Une telle situation constitue, et c’est le moins que je puisse dire un paradoxe pour un pays qui enregistre un volume important d’aide publique au développement supérieur à 400 millions de dollars en moyenne par an", a-t-il martelé. Pour lui, de tels résultats ne militent pas en faveur des itératives demandes du Burkina, en vue d’augmenter la cagnotte de l’aide.

En outre pour le PM, la question de la bonne gouvernance se pose. Car les populations ont des attentes légitimes, auxquelles les chefs de projets et de programmes doivent faire face. "Nous devons leur apporter la preuve que les choses changent positivement", dira-t-il. De ce fait, il a exigé que les "dépenses de fonctionnement, trop souvent et trop injustement élevées", soient revues à la baisse.

Enfin, il a évoqué les résultats attendus à cette rencontre qui tournent autour de l’état des lieux de l’application des recommandations des 3e assises (1994), un diagnostic sans complaisance des écueils qui entravent la bonne exécution des projets, des propositions de mesures correctives à l’attention du gouvernement. Il a exhorté les partenaires techniques et financiers a toujours appuyer le Burkina, dans son combat contre la pauvreté.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur

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