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Assemblée générale des chefs de projets et programmes : le médecin après la mort !

Publié le lundi 4 décembre 2006 à 06h58min

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Les quatrièmes assises de l’Assemblée générale des chefs de projets et programmes de développement se tient à Ouagadougou, au Burkina Faso, les 4 et 5 décembre 2006. Cette rencontre sera certainement un cadre de concertation dans le but d’envisager une bonne synergie d’action entre les différents projets et programmes de développement pour le succès, dira-t-on.

Quatrième du genre, l’initiative est à saluer car, elle permet effectivement de recadrer certaines actions et activités, vu la multitude des projets et programmes dans le pays, cela pouvant entraîner des confusions et/ ou des dispersions d’énergies et d’investissements. Mais à y voir de près, l’on a l’impression que ces assises interviennent comme des médecins après la mort de leurs patients.

Pourquoi cette impression ? Supposons qu’un projet est un ensemble d’activités à réaliser dans un temps déterminé avec des ressources humaines, matérielles et financières déterminées. Lors de son élaboration, on procède à son montage institutionnel, c’est-à-dire à une préévaluation qui consiste aux choix de la zone d’intervention, la prévention des activités à y mener, des moyens à définir, des stratégies à mettre en ouvre, du mode d’intervention et du coût.

Chaque projet ayant été élaboré indépendamment des autres en suivant le processus ci-dessus présenté, à quoi servent les assises qui se tiennent après pour évoquer des questions de synergie d’action ? Comment se feront efficacement cette concertation et cette synergie quand on sait que tout avait déjà été calculé et prévu pour chaque projet ? Le manque de concertation préalable donne lieu souvent à des dispersions d’actions et à des doublons.

Ainsi, il n’est pas rare de voir deux à trois projets sur le même terrain, exerçant soit une activité qui a déjà été faite ou qui est en train d’être faite par tous, mais de manière différente, d’où les contradictions. Pourtant, il suffit d’instituer par exemple, une structure centrale chargée du pilotage et de la mise en ouvre de l’ensemble des projets et programmes de développement.

Autrement dit, il faut avant tout, une institution politique qui sera à la base et donnera lieu à un dialogue politique franc lors de l’élaboration des projets et programmes de développement. Le ministère de l’Economie et du Développement (MEDEV) peut être investi de pouvoirs et considéré comme une structure ayant un oil sur le montage et la coordination desdits projets et programmes.

Cette structure se chargerait d’orienter et d’attirer l’attention des chefs de projets, des Organisations non gouvernementales (ONG)... sur les zones et domaines d’intervention. Ainsi, sachant qui fait quoi, où et comment, à l’occasion des assises de l’Assemblée générale des chefs de projets et programmes de développement, elle servira de porte-parole et/ou d’indicateur pour recentrer les activités des uns et des autres. Ce qui donnera plus d’intérêt à ces assises qui, jusqu’à présent, sont taxées à tort ou à raison de foires et aidera au succès des projets et programmes de développement au pays des Hommes intègres. La population, surtout celle d’en bas, en a fortement besoin !.

Ali TRAORE

Sidwaya

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