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Universités africaines de la communications : Retour aux sources locales

Publié le vendredi 24 novembre 2006 à 07h02min

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Les Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO), les troisièmes, ont débuté hier 23 novembre 2006 dans notre capitale. « Savoirs locaux dans la société de l’information : espace d’émergence ou espace d’uniformisation ? », tel est thème retenu à la présente édition, placée sous l’égide du président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolphe Tiao.

Depuis hier 23 novembre 2006 se tient dans notre capitale la troisième édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO). Après « Médias francophones et mondialisation : quelles stratégies pour la sauvegarde de la diversité culturelle ? » en 2005, le rendez-vous de cette année est consacré au thème « Savoirs locaux dans la société de l’information : espace d’émergence ou espace d’uniformisation ? ».

Un sujet de réflexion dont la pertinence a été reconnue par le premier intervenant à la cérémonie d’ouverture des travaux de cette rencontre, en l’occurrence Hugo Sada, représentant le S.G. de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

« Car les UACO d’une part, expliquera-t-il, en rassemblant des responsables politiques, des professionnels de haut niveau, des universitaires et des experts, peuvent contribuer de manière significative à enrichir et à approfondir la réflexion, à tracer des pistes d’action, à prendre conscience de la nécessité d’agir plus rapidement et efficacement dans un domaine où les évolutions sont marquées par des accélérations de plus en plus fortes ».

D’autre part, il s’agit là d’une problématique qui, selon lui, pose « la question fondamentale des dysfonctionnements et des effets pervers de la mondialisation » ; c’est-à-dire « de savoir jusqu’où le libéralisme économique et la conception du progrès qu’il prône peut...restreindre les libertés de certains, en l’occurrence les moins bien armés sur les plans économique et technologique,...voire écraser leurs capacités de création culturelle et d’expression, donc leur identité ».

C’est face aux inquiétudes générées par la perspective d’une libéralisation à l’OMC des biens et services culturels et audiovisuels, a rappelé Hugo Sada, qu’a été adoptée à l’UNESCO en 2005 la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.

Cette idée mérite aujourd’hui, à son avis, d’être affinée et consolidée dans le domaine de la communication, « si on veut précisément que les savoirs locaux deviennent un espace d’émergence et non un espace d’uniformisation ».

Le second intervenant n’était autre que le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolphe Tiao, qui a prononcé l’allocution d’ouverture aux travaux des Universités africaines de la communication. Ce dernier, dès l’entame de son discours, a rendu hommage au ministre Mahamoudou Ouédraogo, l’un des initiateurs et pionniers des UACO, qui a su poser, selon lui, « dans une démarche prospective les jalons » d’un tel cadre d’échanges dynamiques sur les grandes questions de l’heure.

Pour M. Tiao, la tenue régulière des UACO est synonyme de la pleine conscience qu’ont les différents acteurs de la communication, des nouvelles problématiques que pose la société de l’information dans le processus de développement des Etats africains. « Quelle a été jusque-là notre démarche ou attitude à l’égard des savoirs locaux ?

Quelle est la place que nous accordons aux savoirs locaux dans un contexte de mondialisation, où la fracture numérique crée des clivages dans l’accès aux nouvelles opportunités qu’offre la société de l’information ? ».

Tel est le double questionnement que nous impose, de l’avis du président du CSC, Luc Adolphe Tiao, la problématique de la place des savoirs locaux dans nos processus de développement à l’heure de la mondialisation. Nous devons, selon lui, reconnaître que « les technologies de l’information et de la communication offrent à notre continent la possibilité de valoriser, de promouvoir et de partager nos savoirs locaux dans un monde où le risque de l’uniformisation constitue une menace... ».

Il a souhaité que des débats sortent des propositions pertinentes à l’intention des décideurs africains, en vue d’une « meilleure promotion des savoirs locaux dans nos processus de développement ».

Hamidou Ouédraogo


Les communications au programme du 24 novembre

- « La globalisation : impacts sociaux, usages individuels », par Miguel de Arguilera
- « Usages des NTIC : les innovations socio-anthropologiques en milieu rural », par André Nyamba
- « Les obstacles socioculturels à la recherche sur les savoirs locaux », Armand Joseph Kaboré
- « Lieux d’accès public à Internet : quelles dynamique des usages ? l’exemple du Sénégal », Annie Chéneau-Loquay
- « NTIC en Afrique : déclic ou entrave ? », Afiwa Kpakpo
- « Les agences de presse dans la société de l’information », Babacar Fall

L’Observateur Paalga

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