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Le CDP résiste aux chants des sirènes

Publié le samedi 18 novembre 2006 à 09h43min

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La montagne a accouché d’une souris. Le IIIe congrès ordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès n’a pas provoqué de vagues, encore moins de tsunami. Ce fut au propre comme au figuré un congrès ordinaire.

Revue des troupes, examen des forces et des faiblesses, tout ça sur fond d’un satisfecit général pour les victoires enregistrées à l’élection présidentielle de 2005 et celles des municipales de 2006. Il n’y avait pas de quoi fouetter un chat ; même pas les chats indisciplinés, des exclus qui se savaient du reste exclus pour avoir battu pavillon ailleurs.

Ceux qui, dans l’opinion publique, pensaient que le cocotier allait être secoué en ont eu pour leurs frais. Les débats, a-t-on dit, ont été riches et empreints de franche camaraderie. Le CDP a donc résisté aux chants des sirènes en déjouant les pronostics de tous les prédicateurs politiques. Le grand parti qui n’est pas petit (selon la célèbre formule d’un de ses ténors) n’a pas implosé ; bien au contraire, il s’est ragaillardi en attendant les élections législatives de 2007.

A moins de 7 mois de cette échéance, Roch et les siens pouvaient tout se permettre, sauf remettre en cause la structuration de leur parti, véritable machine électorale qu’ils ont peiné à mettre en place il y a 10 ans. Dans ce contexte, même les brebis galeuses contre-performantes ont eu la vie sauve, à part celles que l’on a immolées pour l’exemple.

Les partis de la mouvance et de l’opposition sont suffisamment peuplés d’ex-CDPistes pour que le parti de la daba, des épis et de l’eau se permette d’en renflouer avec des nouveaux mécontents. C’est connu, avec Blaise Compaoré comme dénominateur commun, la scène politique burkinabè est une équation à plusieurs parenthèses qu’on ouvre ou qu’on ferme au gré de la distance avec le centre de gravitation.

En ne changeant pas cette équipe qui gagne, le CDP gagne aussi du temps en faisant l’économie d’un processus de renouvellement de ses structures qui allait aiguiser bien d’appétits gloutons tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ce IIIe congrès ordinaire a donc révélé que le parti majoritaire sait prêcher pour sa cohésion et son unité, même en adoptant une chirurgie verbale sans anesthésie. Il aura aussi révélé que le CDP a plus mal à la concurrence de la cour assidue que l’on fait à son fondateur le plus que présent mais néanmoins absent à toutes les assises.

Ainsi, autant la question de l’indiscipline a occupé la place dans les débats, autant celle des alliances a préoccupé les congressistes. On le savait du reste depuis l’élection présidentielle, les « coépouses » de Blaise sont d’adorables rivales qui savent se griffer aux moments opportuns.

Les stratégies d’alliances vont donc sans doute dominer les préparatifs des prochaines législatives, l’occupation du terrain et la satisfaction des futurs candidats sur le mode de désignation ayant été plus ou moins réglées.

Journal du jeudi

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