Une équipe d’experts congolais conduite par le ministre des Petites et moyennes entreprises chargé de l’artisanat Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou a participé aux tables rondes organisées en marge du Salon, notamment à la sixième Assemblée générale du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (CODEPA).

Membre de cette instance depuis dix ans et dont l’objectif est d’établir une concertation entre les pays membres afin de mieux promouvoir l’artisanat africain, le Congo assume désormais, depuis le 31 octobre 2006 le secrétariat général adjoint du CODEPA.

Comme ses collègues africains, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou venu à Ouagadougou faire connaître aux investisseurs étrangers les opportunités d’affaires que représente le secteur de l’artisanat congolais. Sur le stand du Congo pavoisé aux couleurs nationales, on pouvait apprécier la créativité des artisans congolais aussi bien en tissage, en couture, en sculpture sur bois qu’en vannerie.

Couturier modéliste, Hugues Malonga, diplômé de l’académie internationale de couture de Paris en 1974 participe pour la troisième fois au SIAO. Un de ses articles, une veste en raphia, vendue à 20 000 F CFA la pièce, a été sélectionné et exposé au pavillon de la créativité et le public a pu aussi apprécier les créations du styliste Hyppolite Diayoka lors d’un défilé de mode.

A 66 ans, Hugues Malonga dont l’atelier a été incendié pendant la guerre civile croit dur comme fer en l’avenir de l’artisanat africain mais regrette le manque d’occasions offerts aux artisans de faire connaître leurs productions. Il souhaite l’organisation à Brazzaville d’une foire entre deux SIAO et espère que le projet de construction d’une galerie dédiée à l’artisanat lancé par le gouvernement verra rapidement le jour.

L’économie congolaise est dominée par le pétrole et le bois, mais le secteur de l’artisanat n’est pas pour autant ignoré. Afin de faire de ce secteur une source de revenus et d’emplois durables, le gouvernement a créé en mars 1986, l’Agence nationale de l’artisanat (ANA), un établissement public à caractère industriel et commercial.

Ses missions : recenser les activités artisanales de production de biens et de services, planifier le développement de l’artisanat et aider la création de coopératives en milieu rural. Mais aussi de former et de perfectionner les artisans et organiser leurs participations dans les foires et salons internationaux.

Avec le soutien de l’Union européenne de l’artisanat, du Forum des jeunes entreprises du Congo, du Salon africain de la mode et de l’artisanat (SAMA) et de l’Association Pointe-Noire industrielle (APNI), un Fonds d’intervention pour la promotion de l’artisanat (FIPA) a été mis sur pied, donnant ainsi à l’ANA les moyens de financer les actions de promotion de l’artisanat congolais.

Outre le renforcement des relations avec des pays comme le Burkina, le Maroc, le Mali et la Tunisie, le Congo envisage la création de galeries et villages artisanaux qui offriraient aux artisans les cadres d’une plus grande visibilité au plan national, sous-régional, voire international.

Joachim Vokouma,
Lefaso.net