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Affo Love, artiste musicienne : « Il faut choquer les hommes »

Publié le vendredi 17 novembre 2006 à 07h55min

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Affo Love

Tout vient à point à qui sait attendre, a dit le sage. Cette maxime semble être aussi la devise de Affo Love, la Reine du « Chockanawa ». Aujourd’hui, elle pulvérise les ventes et est présente à tous les grands shows au bord de la lagune Ebrié.

Pourtant elle a fait ses armes ici au Faso en tant que danseuse, en ce moment-là, on l’appelait « Affo N’Dombolo » pour sa maîtrise parfaite des déhanchements liés à cette danse aujourd’hui déclassée par le « Coupé-décalé ».

De danseuse, Affo N’dombolo a pu s’ouvrir les portes du Tour du Faso dans le cadre des nuits chaudes animées par Francis DUCREUX et son équipe. Elle a bien saisi l’occasion et s’est essayée à la chanson. Ce qui lui a fait changer de nom, pour adopter « Affo Love ».Et de fil en aiguille, elle est devenue une star avec la « Sexyboulance » et la « Chockanawa ». Celle qui cartonne à Abidjan a bien voulu se confier à nous.

Comment expliquez-vous le succès que vous avez à Abidjan parmi tous les « Gourus » du « Coupé-décalé » ?

Affo Love (AL) : Tout ce qui m’arrive, je le dois au Tour du Faso. J’ai commencé le Tour en 1999 en tant que danseuse sur le car podium. Et en 2005 j’ai fait mon premier album, un single. C’est le Tour du Faso qui a fait mon nom.

Puisque ça marche bien, peut-on dire que vous êtes riche ?

AL : La richesse financière n’est pas la plus importante, mon plus grand plaisir est de pouvoir voyager un peu partout dans le monde et j’ai beaucoup d’admirateurs. C’est ça la vraie richesse ; être reconnue dans les rues par les gens qui vous encouragent à toujours persévérer.
Cela me pousse à toujours chercher, à aller encore plus loin pour être une star internationale.

Combien d’opus avez-vous ?

AL : Mon premier est intitulé « Miwadouwé » et le second « Infidélité » ce qui marche très fort en ce moment.

Peut-on mieux comprendre ce thème sur l’infidélité ?
AL : Je dirais tout de suite que les hommes se rassurent, je ne suis pas contre eux en dénonçant leur infidélité. Je voudrais seulement leur demander d’être un peu plus gentils avec nous les femmes parce qu’on a besoin de leur affection.
Dans la chanson, je dis aux hommes d’être fidèles, et d’arrêter de nous mentir avec les prétextes de réunions, de missions alors qu’ils sont dans les bars et boites de nuit avec d’autres femmes.
La pauvre épouse reste seule à la maison dans la souffrance du manque d’affection.

Faites-nous découvrir votre chorégraphie appelée « Chockanawa » ?

AL : J’étais une danseuse et l’on m’appelait « Affo N’dombolo », j’aime les jeux de hanches et je pense qu’il faut choquer avec les déhanchements, c’est ce qu’on appelle « Chockanawa ».

Choquer qui, les femmes ?

AL : Ah non, moi je suis une femme, je ne peux pas choquer les femmes. Ce sont les hommes qu’il faut choquer.

Qu’est-ce que les hommes ont fait pour mériter le choc ?

AL : Si je dis choquer les hommes, cela s’adresse en fait aux femmes ; c’est pour dire à mes sœurs que même si les hommes ne sont pas gentils, ce n’est pas une raison pour laisser ton homme. En laissant tomber un mauvais mari, on peut tomber sur un autre qui est pire. Je demande aux femmes de faire toujours des efforts pour garder leur homme à la maison ; il y a les danses comme le « Chockanawa », les petits câlins. Si un homme voit tout cela, il lui sera difficile d’être infidèle.

Avec tout le travail artistique et les multiples voyages, Affo Love a-t-elle le temps d’être une bonne femme qui peut piler le foutou ?

AL : J’ai toujours le temps pour mon copain, je m’occupe bien de lui, je lui fais de bons petits plats de mon Bénin natal et des mets de mon pays d’adoption le Burkina Faso.

...Piler le « foutou » ?

AL : Bien sûr, j’ai été éduquée par ma mère à faire cela. Chez nous dès l’âge de huit ans, la petite fille est initiée à la cuisine.
Je n’aime pas les restaurants, je préfère faire la cuisine moi-même et bien manger à la maison.

Quitter le Burkina et aller percer en Côte d’Ivoire, quel est votre secret ?

AL : Je suis la première à être surprise par mon succès à Abidjan. J’avais vraiment peur d’aller à Abidjan pour faire la musique ; parce que c’est un pôle où se retrouvent tous les grands artistes. Une débutante comme moi à l’époque n’avait pas sa place, me suis-je dit. Malgré mes craintes et mes inquiétudes, j’y suis allée, le morceau est sorti, j’ai les clips qui sont passés à la télé et tout est parti très vite. Aujourd’hui je suis à l’aise à Abidjan, on m’a adoptée, les enfants, les femmes, les hommes ne cessent de me témoigner leur reconnaissance.
Je n’en reviens pas ; c’est pourquoi je rends tout simplement grâce à Dieu.

...C’est donc fini la vie au Faso ?

AL : Non, je reste entre les deux pays. Aujourd’hui je suis à Ouaga, demain je suis à Abidjan. Là où il y a le « gombo » pour moi je vais (rires).

Vous une grande star devrait finir avec le « gombo » ou bien ?

AL : Je remercie toujours le Bon Dieu. J’ai connu la galère en tant que danseuse et lorsque je me suis décidée à chanter ce fut une autre galère pour trouver un producteur.
Aujourd’hui ça va grâce à Dieu, mais le « Gombo » n’est pas à délaisser, c’est notre salaire comme pour les travailleurs à la fin du mois.

Etes-vous un cœur à prendre ?

AL : Non, mon cœur est occupé et bien occupé.

Dommage !

AL : Malheureusement oui... (rires), dommage.

Love dans votre nom, est-ce une adoption artistique ?

AL : C’est un surnom qui m’a été donné depuis ma tendre enfance ; sinon mon vrai nom est Yvette AFFODONHOUTO. C’est un de mes oncles qui m’a donné le nom « Love ».

Par Issa SANOGO
L’Opinion

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