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Salif Diallo, 1er vice-président du CDP : « Nous avons armé moralement nos militants pour aller à la bataille des législatives »

Publié le lundi 13 novembre 2006 à 08h41min

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Salif Diallo

Au lendemain du troisième congrès ordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) le premier vice-président du parti Salif Diallo revient sur les grandes conclusions de celui-ci et aborde d’autres questions relatives à la vie du partie.

Sidwaya (S) : Au sortir du IIIe congrès ordinaire de votre parti, quelle conclusion générale pouvez-vous tirer ?

Salif Diallo (S.D) : Les travaux de notre congrès se sont déroulés à travers deux commissions. Sa première a fondamentalement permis de faire des amendements aux statuts en apportant des correctifs et en introduisant des instances nouvelles telles que la convention nationale des cadres, la convention régionale et la convention sectorielle. Dans l’ensemble cette commission a permis de revoir la structuration et les instances pour aller au combat.

La deuxième commission a été plus théorique avec tâche essentielle de dégager des modalités qui permettent à notre parti d’allier démocratie et discipline dans le choix de nos futurs candidats aux législatives. Cela dans la transparence et l’équité sur toute l’étendue du territoire national. C’est dire que ce congrès est venu raffermir les rangs de notre parti et donner une leçon de démocratie interne à tous les niveaux. Tous les congressistes sont repartis satisfaits, avec une nouvelle vision, et armés d’un optimisme pour le combat des législatives.

S. : L’indiscipline dont vous avez fait cas lors de ce congrès ne date pas d’aujourd’hui. Quelles mesures concrètes avez-vous prises pour y remédier ?

S.D. : L’indiscipline a plusieurs causes découlant du combat politique. Mais, quand on regarde l’origine de notre parti, son historie, ce fait était immanquable. Cela parce que notre plate-forme idéologique à savoir la social-démocratie n’est pas bien ingérée par nombre de nos militants. Ensuite nous sommes un parti au pouvoir où les gens sont de courants divers. Vous avez au CDP des libéraux, des socialistes etc. Toute chose qui induit des comportements, souvent étrangers à la plate-forme idéologique proclamée du parti.

S. : Est-ce que la direction du parti n’a rien à se reprocher par rapport à cet état de fait ?

S.D. : Je crois que c’est trop facile d’accuser la direction, car elle essaie justement de prévenir. Là où nous avons des insuffisances, à savoir la formation des militants et la vulgarisation du programme du parti, nous l’avons dit. Du reste nous avons pris la résolution de traduire nos statuts et règlement intérieur en langues nationales pour permettre à tous nos militants de pouvoir les appréhender clairement.

S. : Par ailleurs vos partenaires de l’Alliance pour la mouvance présidentielle ont réclamé une plus grande considération à l’ouverture du congrès. Quel sort avez-vous réservé à leur plaidoyer ?

S.D. : Nous avons toujours été courtois et ouverts avec nos alliés. Maintenant nous sommes des partis différents, autonomes et, seule la courtoisie doit prévaloir entre nous.

S. : Quid des rapports CDP/ABC qui ont également fait couler beaucoup d’encre et de salive ?

S.D. : Posez la question aux ABC. Nous en tant que parti, nous avons des militants qui sont en même temps ABC et cela ne pose aucun problème. Les ABC (ndlr : Amis de Blaise Compaoré) sont une association et non un parti politique. Tant que quelqu’un est membre d’une association et obéit à la discipline de notre parti, nous ne pouvons pas l’empêcher d’y être. Mieux, nous souhaitons que nos camarades investissent les associations à travers tout le pays car nous avons toujours quelque chose à gagner de cet activisme.

S. : N’avez-vous pas peur que les exclusions prononcées à l’issue de ce congrès, vous portent préjudice dans certaines localités ?

S.D. : Nous préférons perdre dans une localité et garder l’âme de notre parti que d’avoir un élu qui dévoie le parti.

S. : A quoi est du le changement de certains coordonateurs régionaux de votre parti ?

S.D. : C’est la dynamique globale. Il faut rendre hommage à ces camarades qui ont travaillé et qui n’ont pas souvent démérité. On opère des changements car, dans un parti dynamique comme le CDP nous avons des milliers de militants.

S. : En définitive, tout « baigne » à l’issue de ce troisième congrès ?

S.D. : Je ne vous ai jamais dit que nous avons une confiance béate dans les futures élections. J’ai dit que nous avons armé moralement nos militants pour aller à la bataille. Rien n’est gagné et nous ne sous-estimons aucunement nos adversaires politiques. Nous partons à la conquête des législatives et nous avons pris les mesures pour les réussir.

Une interview de Jean-Phillipe TOUGOUMA
Boubakar SY
Ali TRAORE

Sidwaya

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