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L’alternance démocratique au Bénin : Un exemple réussi ?

Publié le vendredi 10 novembre 2006 à 00h15min

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Yayi Boni

Le Centre pour la gouvernance démocratique a organisé le jeudi 26 octobre 2006 à l’hôtel Splendide, une conférence publique sur l’alternance démocratique au Bénin.

« L’alternance démocratique au Bénin : comment et pourquoi » ? Tel a été le sujet de la conférence à laquelle le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a convié le public dans l’après-midi du jeudi 26 octobre 2006 au Splendide Hôtel à Ouagadougou.

Le conférencier du jour, M. Mathias Hounkpé, est politiste et expert au parlement béninois. Celui-ci, dans sa communication, a déclaré que pour comprendre l’alternance démocratique du Bénin, il faut partir de l’histoire politique du pays. Il a alors structuré sa communication de 1960 à 1972 et la deuxième, de 1972 à 1989.

Le conférencier explique que le Bénin, de 1960 à 1972, a vécu une instabilité politique marquée par au moins six coups d’Etat. Jusqu’en 1972, elle a été marquée par l’incapacité des trois leaders politiques de l’époque à s’entendre.

« chacun était incapable de diriger le pays... », a souligné le conférencier. Selon Mathias Hounkpé, le Bénin a changé depuis les années des indépendances à 1989, cinq fois de constitution. « Cette période a été caractérisée par la confiscation du pouvoir, des libertés publiques, des libertés syndicales, des libertés d’expression... l’exil de beaucoup de cadres, la gestion de façon incontrôlée, des ressources de l’Etat... », a indiqué le conférencier.

A entendre celui-ci, parce que les Béninois ont vécu toutes ces frustrations, tout le monde était partant pour une démocratie vraie. Et sur les conseils de certains cadres qui vivaient à l’extérieur, Mathieu Kérékou a accepté la conférence nationale souveraine. L’alternance est donc partie, à l’en croire, de cette conférence et aussi du fait que les Béninois édifiés par près de trente ans de pouvoir sans partage voulaient le changement.

« L’entente a été rapide... », a noté le conférencier. Selon lui, le consensus s’est dégagé pour que le ministère de l’Intérieur n’organise plus les élections. Et c’est ainsi que, soutenue par le Conseil constitutionnel, toute la classe politique est tombée d’accord pour la mise en place d’une Commission électorale nationale autonome (CENA). Le Bénin vit aujourd’hui l’alternance démocratique et en même temps le retour des libertés publiques. « Les gens s’expriment librement. Tout le monde a accès aux médias.

Toutes les institutions ont un quota dans les médias publics. L’organe de régulation des médias est parvenu, selon lui, à convaincre les médias privés d’accorder de l’espace aux partis politiques dans leurs organes sans contrepartie financière ». Des journaux privés ont même été sanctionnés parce qu’ils ont refusé à des candidats de s’exprimer dans leurs colonnes en période électorale. Parlant de la récente élection présidentielle qui a vu la victoire du président Yayi Boni, candidat indépendant , le conférencier a indiqué que le président sortant ne pouvait plus se présenter parce que la constitution le lui interdisait. De même, l’ancien président, Nicéphore Soglo était lui aussi, frappé par la limite d’âge requise par la loi fondamentale béninoise.

Etienne NASSA

Sidwaya

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