Sommet 2006 du microcrédit : Plus de 110 millions de pauvres bénéficiaires
Environ 113 millions de clients dont 82 millions issus des couches les plus pauvres, ont reçu en 2005 des prêts pour démarrer ou agrandir de petites entreprises, annonce le rapport 2006 de la campagne du microcrédit.
Le rapport 2006 de la campagne du microcrédit sera publié ce mercredi 1er novembre à 14 heures. Celui-ci comprend des données recueillies auprès de 3 100 institutions à travers le monde. En effet plus de 113 millions de clients dont 82 millions de pauvres, ont reçu des prêts pour démarrer ou agrandir des petites entreprises. Selon le rapport, 84% des bénéficiaires sont des femmes.
Lancée en 1997, alors que seulement 7,6 millions de familles bénéficiaient de microcrédit à travers le monde, la campagne du Sommet du microcrédit visait à atteindre 100 millions de pauvres en fin 2005. Cet objectif est désormais largement atteint en 2006. Les dirigeants de la campagne ont déclaré que de nouveaux objectifs seront fixés pour 2015 au Sommet global du microcrédit, prévu à Halifax au Canada, du 12 au 15 novembre prochain. Dans l’ensemble, la campagne a connu une croissance de 978%, soit une moyenne de 34% par an.
Au total, 847 opérateurs de microfinance ont présenté leurs données en 2006. Ces institutions desservent 88% des clients les plus pauvres recensés dans le monde. Les dirigeants de la campagne ont expliqué comment des petits prêts améliorent la vie de familles entières à travers la nutrition, l’accès aux soins de santé et la scolarisation.
« Les prêts aux 82 millions de clients parmi les plus pauvres ont influencé 410 millions de membres de familles », a déclaré le directeur de la campagne, Sam Daley-Harris affirmant que ces microcrédits donnent de l’espoir à des centaines de millions de personnes dans le monde.
Trois semaines après l’attribution du prix Nobel de la paix à l’économiste bangladais Muhammad Yunus et à la banque qu’il a créée il y a 30 ans, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de rigueur des recherches qui ne démontrent pas de lien de causalité entre la microfinance et les progrès sociaux.
Lorsqu’on se penche sur l’impact du microcrédit, il est important d’analyser la situation du Bangladesh, le marché de la microfinance le plus saturé au monde, avertissent les détracteurs de la microfinance.
S. Nadoun COULIBALY
Sidwaya