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Affaire Norbert Zongo : Robert Ménard comme un éléphant dans un magasin de porcelaine

Publié le samedi 28 octobre 2006 à 08h40min

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13 décembre 1998- 27 octobre 2006 : bientôt 8 ans que cela dure. Impossible pour la presse au dernier trimestre de chaque année de restituer la vraie actualité d’ici et d’ailleurs. Et pour cause !

Il y a comme une nécrophilie entretenue par des " justiciers " anti- Blaise Compaoré et sa politique avec pour centre d’intérêt un tragique événement survenu à plus de 100 km de la capitale : Un journaliste Norbert Zongo et ses quatre compagnons de voyage sont retrouvés morts calcinés dans leur véhicule.

Visiblement, il y a eu assassinat. Mais qui est le coupable ? C’est là que les avis divergent et que les Burkinabè ne parlent pas le même langage. L’opposition toute tendance confondue crie à l’assassinat politique dirigé contre un journaliste d’investigation, le directeur de publication de l’Indépendant.

Le pouvoir se défend, accepte la mise sur pied d’une Commission d’enquête indépendante (CEI) pour faire la lumière sur un crime dans lequel il n’a aucun intérêt.

En effet, le président Blaise Compaoré venait d’être réélu le 15 novembre 1998 et s’apprêtait à prêter serment devant un aréopage très relevé d’invités dont six chefs d’Etat.

La Commission d’enquête indépendante est dirigée par un magistrat au-dessus de tout soupçon d’accointance avec le pouvoir, Kassoum Kambou.

Au contraire, il est membre du bureau du très remuant Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) qui ne cache pas ses critiques virulentes contre le pouvoir. Siègent à cette Commission et très majoritairement des représentants de la société civile, des représentants de la presse privée et d’ONG de défense de la liberté de presse dont Reporter sans frontières (RSF). Robert Ménard y a siégé en personne en qualité de vice-président de la CEI. Cette dernière est dotée d’un budget conséquent, 125 millions de FCFA, pour découvrir les assassins.

Elle fouille partout, interroge à tout vent, fait des confrontations entre témoins sans entrave aucune. Quand on l’a cru proche de découvrir les meurtriers de Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune patatras, elle désigne " six suspects sérieux " tous de la garde présidentielle. Du pain béni pour l’opposition en manque de thème de campagne. Elle crie désormais haro sur le pouvoir " assassin et génocidaire ". Au Burkina ici ? On croit rêver. Et pourtant c’est le même refrain devenu une rengaine haineuse que l’on agite chaque année à l’approche de ce triste anniversaire du 13 décembre.

Cette année, avec le non-lieu en faveur de celui qui passait pour être l’unique inculpé (l’adjudant Marcel Kafando) dans ce dossier, c’est véritablement une opération de marketing et de mauvaise publicité que déploient Robert Ménard et affiliés contre la justice burkinabè et des personnalités proches du pouvoir. Le moment choisi n’est pas fortuit. En effet, à l’occasion du 20eTour cycliste du Faso et du Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) il y aura grand monde au Burkina, notamment dans la capitale.

Voilà qui explique le regain d’activisme de Robert Ménard qui se conduit dans cette affaire comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Tant pis si au passage il se ramasse les pots cassés du discrédit pour lui-même et pour RSF. Retour sur un sujet d’actualité, qui n’en est vraiment pas un.

Djibril TOURE

L’Hebdo

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