LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Négociations Gouvernement/syndicats : Service après-vente

Publié le vendredi 27 octobre 2006 à 08h49min

PARTAGER :                          

A la suite des négociations gouvernement/syndicats les 28 et 29 septembre 2006, qui ont permis aux travailleurs d’engranger quelques acquis, c’est au tour de la Commission consultative du travail, regroupant employeurs, travailleurs, Etat, de se pencher, le jeudi 26 octobre 2006, sur lesdits acquis au ministère du Travail et de la Sécurité sociale.

En donnant le top de départ de la session extraordinaire de la Commission consultative du travail (CCT) hier dans la matinée, le Secrétaire général du département en charge du Travail, Léontine Marie Françoise Zombré, notait avec optimisme que la présente rencontre, qui prend fin ce jour, marque une étape importante dans le processus de mise en place d’un corpus législatif et réglementaire qui puisse promouvoir des relations de travail fructueuses et de meilleures conditions de travail pour l’ensemble des acteurs du monde du travail.

En effet, fini les moments difficiles ponctués par les multiples grèves et bras de fer entre le gouvernement et les syndicats sur certains points de leur plateforme de revendication et au lendemain, rappelons-le, d’une hausse des prix des hydrocarbures alors que les deux parties étaient en conclave en mai dernier. La rue n’avait cessé depuis lors de scander « Viima ya kanga » pour signifier que la vie est dure... avant qu’une bouffée d’oxygène intervienne à l’issue de la concertation des 28 et 29 septembre entre les parties prenantes.

La session de la CCT n’est que la suite logique des compromis enregistrés lors des dernières négociations entre le gouvernement et les syndicats. En effet, celle-ci s’est donné 48 heures pour examiner plusieurs projets de textes, à savoir un projet de décret fixant les Salaires minima interprofessionnels garantis (SMIG), à savoir un projet d’arrêté portant définition du chômage technique, des conditions de mise en chômage technique des travailleurs ; un autre projet d’arrêté fixant le taux des allocations familiales (passant de 1000 à 2000 FCFA).

La CCT sera également amenée à donner son avis sur l’abrogation de l’arrêté n°1243/FPT/DGTLS du 09 décembre 1976 fixant les modalités d’application de la semaine de 40 heures dans les établissements non agricoles et certaines dispositions de l’arrêté n°932/FPT/DGTLS du 1er octobre 1976 réglementant les heures supplémentaires et les modalités de leur rémunération.

Cyr Payim Ouédraogo
Edwige Taonsa (stagiaire)


Propos de deux représentants

A l’issue de la cérémonie d’ouverture de la session de la CCT, des participants nous ont livré leurs attentes respectives de cette rencontre.

Joseph Tiendrébéogo, Secrétaire général des Forces ouvrières, représentant des Centrales syndicales : « Nous allons essayer pendant les deux jours de tamiser ce que nous avons fait avec la délégation gouvernementale. En effet, nous avons obtenu des acquis lors des négociations avec le gouvernement.

Ceux-ci ont été repris encore au niveau de la Commission consultative ; ce qui est tout a fait normal du moment qu’elle est tripartite, car regroupant employeurs, travailleurs et gouvernement. Cette rencontre consiste à confirmer, car ce sont des décisions prises en Conseil de ministres.

Si on prend l’exemple du SMIG, c’est depuis longtemps que nous demandions une légère augmentation quand bien même dans la sous-région le Burkina Faso serait troisième après le Sénégal et la Côte d’Ivoire au point de vue SMIG. On a donc obtenu une amélioration, de 6,50%, ce qui amène notre pays au deuxième rang après le Sénégal.

Nous saluons cette amélioration, mais nous voulons que cela soit étalé sur tous les salaires parce qu’il faut être nouvellement embauché pour bénéficier de cette mesure.

En effet, celui qui a 29 000 FCFA comme salaire ne bénéficie pas de cette augmentation, contrairement à ceux qui ont un revenu de 28 000 FCFA. Nous pensons que c’est une injustice et c’est le lieu de demander l’indulgence des employeurs afin que les 6,50% soient répercutés sur tous les salaires ».

Victorine Ouandaogo, représentante du Conseil national du patronat burkinabé (CNPB) : Nous aurons à plancher sur les textes d’application du Code du travail, notamment sur le relèvement, par exemple, du niveau des allocations familiales, l’organisation du chômage technique, etc.

On parle d’une augmentation du SMIG, quelle est votre position sur cette mesure ?

C’est à l’issue de négociations que nous avons marqué notre accord sur le relèvement du SMIG. Nous avons aussi souhaité que l’on relève le taux des allocations familiales. Nous n’avons pas du tout intérêt à ce que le niveau de vie du travailleur périclite, car il accumulerait des contre-performances au sein de son entreprise.

Ce relèvement va-t-il prendre en compte les nouveaux et les anciens travailleurs ?

Le Conseil national du patronat a déjà fait un communiqué à l’intention de ses membres en prônant la prise en compte du nouveau SMIG.

C.P.O.
L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique