LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

SIAO 2006 : Le cuir de Kaya sera absent

Publié le mercredi 25 octobre 2006 à 07h57min

PARTAGER :                          

Découragée par les prix de location des stands, l’Association des commerçants des cuir et peaux du Sanmatenga (ACCPS) veut bouder la Xe édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

“Personne ici, ne se rendra à Ouagadougou pour prendre part à la fête de l’artisanat”, a déclaré, avec fermeté, le président de l’ACCPS, El Hadj Abdoulaye Kargougou. Ce sexagénaire n’est pas passé par quatre chemins pour exposer la décision des travailleurs du cuir de Kaya de ne pas prendre part à l’édition 2006 du SIAO.

Principale raison évoquée : “les prix des stands sont hors de portée”, “et, il faut en plus que chaque artisan prenne en charge son transport, celui de ses marchandises, ainsi que son hébergement pendant une dizaine de jours à Ouagadougou. C’est trop pour nous !”, s’exclame M. Kargougou, dépité.

Selon lui, pour pouvoir s’en sortir au SIAO, l’artisan doit amener des objets d’art d’au moins un million (1 000 000) de francs CFA. Le président de l’ACCPS ne se prive pas de faire une comparaison entre le SIAO et la Semaine nationale de la culture (SNC) qui se déroule à Bobo-Dioulasso. “Contrairement au SIAO, nous sommes entièrement pris en charge par la SNC, et les stands là-bas coûtent nettement moins cher”.

Idrissa Ouédraogo est membre de l’ACCPS. Il dispose d’une boutique dans le “Hall des artisans” au grand marché de Kaya. Ceintures, portefeuilles, porte-clés, chaussures, sacs en cuir..., constituent le lot d’objets d’arts qu’il propose aux clients. Est-il d’accord avec son président, qui s’exprime au nom de l’ensemble des travailleurs du cuir de Kaya ?

La réponse de M. Ouédraogo est sans ambages : “ oui ! Je confirme ce qu’il dit. Nous n’irons pas au SIAO cette année car, nous n’y gagnerons rien au regard des prix excessifs des stands”.. Nuançant quand même ces propos, il précise : “Si les prix des stands sont ramenés à cent mille (100 000) francs CFA nous y serons, même s’il faut acheter un stand pour deux exposants”.

Il faut rappeler que les organisateurs ont fixé le prix du stand de dix mètres carré (10 m_) à trois cent mille (300 000) francs CFA dans les espaces ventilés et à sept cent mille (700 000) dans les halls climatisés. L’exception vient cependant de Ousmane Koanda un artisan qui s’est désolidarisé de ses collègues de l’ACCPS. Il sera lui, bel et bien au SIAO 2006. « Je comprends leur décision, mais le SIAO permet aussi de tisser beaucoup de relations », explique-t-il.

Moustapha SYLLA

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
L’artisanat congolais, un secteur en devenir
Le SIAO : un salon professionnel et populaire
SIAO 2006 : Soirée d’au revoir au Mess des officiers
SIAO 2006 : Entre mea culpa et satisfaction
Le CODEPA : grandes ambitions, peu de moyens !
SIAO 2006 : Le « Salon du dehors » en pleine effervescence
SIAO 2006 : Fenêtre sur l’Espace art et métier
Ouagadougou, capitale de l’artisanat africain