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Robert Ménard donne raison à la justice burkinabè

Publié le mardi 24 octobre 2006 à 08h01min

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Robert Ménard à Ouaga le 20 octobre 2006

Sur le “non-lieu” prononcé par la justice burkinabè dans l’affaire Norbert Zongo, ce ne sont ni les conférences partisanes ni les interprétations malveillantes, ni encore les tentatives de manipulation de l’opinion nationale et internationale qui auront raison de cette décision de droit.

Tous ceux qui étaient sceptiques quant à la pertinence du “non-lieu” et qui ont traité notre justice de tous les noms, vont devoir réfléchir à présent et, certainement, réviser leur position.

A présent, avec la confession de Robert Ménard, membre influent de la Commission d’enquête indépendante (CEI), au titre de Reporters sans frontières (RSF), qui peut encore jeter une pierre à notre institution judiciaire sur le “non-lieu” dans l’affaire Norbert Zongo ?

Enfin, le jour s’est levé sur le rapport de la CEI. Maladresse ou pas, Robert Ménard a tranché dans le vif. Ses propos sont sans équivoque : “Le rapport que vous avez entre les mains, ce rapport que vous connaissez, qui a été remis au Premier ministre et que vous avez entre les mains, que tout le monde a, n’est pas le bon rapport de la Commission”. Cette déclaration n’est rien d’autre qu’un coup de tonnerre.

Ainsi, on a voulu instrumentaliser notre justice. Comment pouvait-elle parvenir à la manifestation de la vérité avec un mauvais rapport ? Qui a voulu pousser notre justice à l’erreur ? Imaginons un seul instant que Marcel Kafando ait été condamné, l’opinion nationale n’aurait jamais su qu’il l’aurait été sur la base d’un rapport qui “n’était pas bon”. Ceux qui juraient que, sur la base des investigations de la CEI, l’on pouvait aboutir à la lumière dans l’affaire Norbert Zongo sont rattrapés par la vérité, version Robert Ménard.

Si le président de RSF a voulu mettre “notre justice au pied du mur”, il l’a, au contraire, réhabilitée aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Avec la justice burkinabè, c’est une “certaine presse” qui est crédibilisée pour sa capacité à prendre du recul devant les faits. Tous les médias qui ont osé critiquer, démontrer les limites du rapport de la CEI ont été traités de confrères égarés, qui tournent le dos à la confraternité et à la solidarité professionnelles.

Quelle belle revanche pour ces médias qualifiés d’”une certaine presse” ! A présent, ce sont ceux et celles qui pensaient détenir toute la vérité sur l’affaire Norbert Zongo qui doivent désormais avoir la conscience traumatisée.

Notre justice a ainsi évité de commettre une erreur judiciaire en ne donnant pas dans un jugement précipité et hasardeux qu’ont voulu orchestrer la CEI et le Collectif à travers la pression de la rue. Après le coup de tonnerre de Robert Ménard, l’on attend à présent, le tremblement de terre du président de la CEI. Osera-t-il ?

Michel Ouédraogo

Sidwaya

P.-S.

Lire aussi :
Affaire Norbert Zongo

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