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Me Halidou Ouédraogo, avocat de Oumarou Kanazoé, est-il en porte à faux avec les principes du Collecitf ?

Publié le lundi 23 octobre 2006 à 07h31min

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Halidou Ouédraogo, président du Collectif et en même temps avocat de El hadj OUmarou Kanazoé, voilà qui depuis des mois, suscite une vive polémique.

La contradiction est en effet toujours aussi vive entre ceux qui estiment que c’est un scandale, une injure à ses principes et à ses déclarations que le « président du pays réel » soit aujourd’hui l’avocat de Oumarou Kanazoé, et ceux qui, tout aussi énergiquement, défendent le droit pour l’avocat de se constituer parce que, tel est le sens de son serment et que rien dans cette constitution ne foule aux pieds quelques principes éthiques ou quelques règles de droit que ce soient. Alors, deux sons de cloche !

1. Le président du "pays réel" ne peut pas être l’avocat de Oumarou kanazoé sauf à démissionner du Collectif

On a beau dire, un avocat n’est pas destiné à accepter toutes les causes, à sacrifier les principes aux honoraires. Il est des cas de conflits d’intérêts d’ordre professionnel, d’ordre éthique, qui doivent l’amener à se déporter d’un dossier ou tout simplement refuser de se constituer.

Par quelque bout que l’on prenne le problème, on ne voit pas comment la constitution de Halidou Ouédraogo en tant qu’ avocat de Oumarou Kanazoé peut passer comme une chose normale. Il faut tout de même se rappeler que Halidou reste encore, à ce qu’on sache, le président du Collectif, que ce collectif justement, constitué au lendemain des évènements de Sapouy, n’a eu de cesse d’accuser Oumarou Kanazoé au même titre que François Compaoré d’être au nombre des personnages-clé qui doivent répondre de l’horrible boucherie du 13 décembre. Combien de fois ne s’est-il pas enflammé dans ses interventions au point de s’en prendre directement à celui qui aujourd’hui est son client ?

C’est justement en pensant à cela que des militants du Collectif ont pu regretter qu’il soit devenu l’avocat de l’opérateur économique : « Nous n’aurions rien trouvé à redire si cet homme n’était pas un des piliers du système d’exploitation de notre peuple mis en place par la IVe République et dont l’une des conséquences est la mort de Norbert Zongo ». (lu sur le site www.lefaso.net le 10 février 2006). La perplexité des militants est grande. En atteste ce questionnement sur le même site : « Nous, militants du Collectif, devons-nous comprendre que OK n’est pas l’homme que nous connaissons ? Ou bien êtes-vous en train de dire au peuple du pays réel que Oumarou Kanazoé a cessé d’être ce que nous lui reprochions lors de nos meetings et marches ? »

Manifestement, il y a conflit d’intérêts, et si Halidou doit rester l’avocat de Oumarou Kanazoé, libre à lui de le faire mais au moins, qu’il prenne congé du Collectif pour éviter les mélanges de genre. On ne comprendrait pas du reste que, toujours à la tête du Collectif, il puisse être d’une quelconque efficacité au moment même où Robert Ménard au Centre de presse Norbert Zongo, et en présence de quelques membres du Collectif, a fait de nouvelles révélations sur le dossier qui implique entre autres, le richissime opérateur économique.

TOMY.


2. Me Halidou Ouédraogo n’a pas du tout foulé aux pieds ses principes en devenant l’avocat de Oumarou Kanazoé

Il y a beaucoup de commentaires souvent inutilement malveillants autour de la constitution d’Halidou Ouédraogo aux côtés de El hadj Oumarou Kanazoé, notamment dans l’affaire dite des 50 millions. Il est bon de savoir qu’un avocat, lorsqu’il prête serment, ne le fait pas seulement dans l’optique de ne plaider que les bonnes causes, celles qui lui procurent de l’argent ou celles qui le laissent en paix avec sa conscience. Il lui arrive de plaider pour ceux qui sont victimes comme pour ceux qui sont coupables, pour la veuve et l’orphelin. C’est le sens de son serment qui fait que parfois, on peut le commettre d’office pour des dossiers les plus rébarbatifs, les plus révulsifs mais que sa « robe » lui fait obligation d’occuper.

C’est dire que même si El Hadj Oumarou Kanazoé était le pire homme du Burkina Faso, aucune loi n’interdirait à Me Halidou Ouédraogo, sauf s’il défend en même temps la partie adverse, d’en être le conseil occasionnel ou permanent. D’ailleurs, comme dit Halidou lui-même, dans une interview du 23 février dernier, l’homme compte de nombreuses réalisations à son crédit qui peuvent amener à le considérer comme un homme utile au pays et il cite le bitumage des routes, la construction de barrages qui aide au développement des cultures de contre-saison.

S’il faut une raison de plus pour justifier qu’il n’est pas n’importe qui, il suffit de rappeler qu’il est tout de même, en tant que Président de la communauté musulmane, une référence morale et religieuse. L’homme du reste n’a pas été inculpé ni condamné dans les affaires qui font actuellement la Une : bien au contraire, c’est lui qui est sorti victorieux de ce procès puisqu’il y a eu jugement de condamnation en sa faveur portant sur le remboursement des 50 millions fcfa et des dommages intérêts de 10 millions.

Maintenant, en ce qui concerne l’affaire Norbert Zongo, même si son nom a été cité à la CEI, il n’a pas été inquiété encore moins inculpé. Et s’il advenait à la limite qu’il ait tenté d’approcher Norbert Zongo, quel mal y aurait-il à cela ? Il ne l’aurait fait que comme un père qui conseille son fils !

TOZI.

San Finna

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Vos commentaires

  • Le 23 octobre 2006 à 21:30 En réponse à : > Me Halidou Ouédraogo, avocat de Oumarou Kanazoé, est-il en porte à faux avec les principes du Collecitf ?

    Vraiment, ce journal raconte n’importe quoi. Pour être un bon journaliste, il faut tout de même avoir certaines connaissances dans le domaine que l’on veut aborder. Je me souviens qu’en deuxième année de droit, on nous donnait des cas pratiques de déclaration journalistique pour le mettre en forme juridique. Je comprends maintenant la valeur intrinsèque de ces travaux pédagogiques. En matière juridique, ce journal est totalement nul et nul de chez nul. Basta !

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