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Sport de masse : Ne rions pas du gouvernement !

Publié le vendredi 20 octobre 2006 à 07h04min

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L’obésité est devenue un problème de santé publique. Le stress aussi. Dans les pays du Nord, particulièrement dans les mégapoles, la vie des travailleurs est réduite pour la plupart à la célèbre formule "boulot, métro, dodo... et reboulot, métro, dodo", le tout dans une grande solitude.

Au Burkina ce cycle infernal pourrait bien se conjuguer en "boulot - moto - dodo et reboulot, moto, dodo" avec des bifurcations dans les bars et autres gargotes pas aussi distrayants qu’ils en donnent l’air. Conséquence, l’absence de sport de maintien favorise l’apparition de petits bobos divers , de rhumatismes, bref une vieillesse avant l’âge. Un travailleur qui n’est pas physiquement en bonne forme sera difficilement efficace à son poste.

Un sport d’entretien est nécessaire pour éviter la sclérose du corps, la constipation mentale et la routine harassante dans l’activité quotidienne.

Le sport de masse est donc d’un intérêt indiscutable. C’est la manière de l’instituer sous la révolution - imposition - qui était mauvaise. Sa pratique dans la contrainte, sous haute surveillance des ex-comités de défense de la Révolution (CDR) n’avait rien de distrayant. Au contraire le sport de masse ajoutait sa dose de stress dans un environnement à la fois autoritaire, crispant et folklorique. C’est logiquement que, très peu de travailleurs avaient adhéré à ce mot d’ordre.

Le gouvernement Yonli III a le mérite de donner l’exemple du sport de maintien par le sommet. Il ne le rend pas obligatoire. Il suggère sa pratique aux travailleurs des services publics par effet d’entraînement des premiers responsables. Le sport que l’on fait librement avec choix du jour, de l’heure et de la discipline à pratiquer est d’un intérêt évident. Les Grecs n’avaient pas tort de prôner l’harmonie "d’un esprit sain dans un corps sain".

Ce dicton qui date de l’Antiquité, met en exergue les vertus morales et la force physique qui étaient attendues dans les Etats hellénistiques comme facteur d’équilibre et d’épanouissement de l’Homme. De fait pour les Grecs de l’Antiquité, le sport et la culture étaient des domaines réservés aux hommes libres, une certaine élite qui faisaient carrière dans l’armée ou l’éducation de la jeunesse.

On connaît les épopées d’Ulysse, d’Hercule, d’Achille ou les enseignements de Socrate, Platon, Pythagore, etc. Mieux, dans les cités-Etats Antiques comme Sparte ou Athènes, le service militaire était obligatoire. Avant d’y entrer ou après s’en être libéré, les hommes n’en continuaient pas moins des activités sportives diverses.

C’est tout naturellement que les jeux olympiques ont été inventés par les Grecs de l’antiquité.

Aujourd’hui le sport a connu un développement prodigieux. Sa pratique est même devenue une profession très lucrative pour les sportifs, les sponsors et les promoteurs qui agissent en amont ou en aval des différentes compétitions. Mais à côté du sport de compétition devenu un business, les sports en tant qu’exercices de maintien physique et thérapeutique ont pris beaucoup de galons.

Dans nos sociétés modernes où "le temps c’est de l’argent" et le travail de l’or, c’est l’un des moyens efficaces de décompression, de régénération pour soigner le physique et le mental. C’est pourquoi on devrait prendre l’exemple du sport de maintien donné par le gouvernement au sérieux au lieu d’en rire sous cape ou d’en avoir peur à cause de la mauvaise expérience du sport de masse sous la révolution.

Djibril TOURE

L’hebdo

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