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Mobilisation des Burkinabè de l’étranger : Des journalistes tâtent le terrain ghanéen

Publié le mercredi 18 octobre 2006 à 07h09min

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Des journalistes burkinabè, sous la tutelle du ministère des Sports et des Loisirs, ont séjourné du 9 au 14 octobre dernier au Ghana ; histoire de mobiliser nos compatriotes y vivant à rester mobilisés en vue d’accompagner nos différentes équipes nationales vers des victoires futures.

« Vous êtes des Burkinabé au même titre que vos compatriotes qui vivent au pays. Vous devez apporter votre concours, somme toute multiformes aux équipes nationales du Burkina, toutes catégories confondues ». Voilà en substance le message véhiculé par la délégation des hommes de médias au Ghana, conduite par le directeur de la communication et de la presse ministérielle (DCPM) du ministère des Sports et des Loisirs, Joachim Nikièma.

Cette mission a commencé à Accra pour s’achever à Kumasi où la petite délégation (composée de Gabriel Barrois de la RTB, Jérémie Nion de Sidwaya, Antoine Bationo des éditions Le Pays, Kader Traoré de l’Observateur Paalga et Guy Marie Ouédraogo de l’UNSE) a pu rencontrer les communautés burkinabé qui vivent dans ces deux villes.

L’objectif était donc de ressouder les liens de patriotisme de nos compatriotes, car le constat a montré que les Burkinabé de la diaspora, quand ils sont bien intégrés dans leur pays d’accueil, brisent souvent les liens avec leur patrie. C’est ainsi qu’au Ghana, l’on nous a fait remarquer que des Burkinabé ont même changé leur nom de famille pour devenir entièrement ghanéen et bénéficier de certains avantages.

C’est ainsi que l’on retrouve des Burkinabè qui s’appelle Abdoulaye Issouf, Seydou Chérif, Ibrahim Mohamed... Qu’à cela ne tienne, il fallait mobiliser toutes ces forces vives pour accompagner nos équipes nationales. Avant notre arrivée, l’ambassade du Burkina à Accra a mis les petits plats dans les grands pour que les différentes rencontres soient un franc succès. C’est ainsi que le lundi 9 octobre, après la visite de courtoisie rendue à Son Excellence Pierre Sini Sanou, nous avons échangé avec nos compatriotes basés à Accra.

Ils pensaient qu’on était venu les sélectionner

C’est notre chef de mission, Joachim Nikiéma, qui a planté le décor de la mission. Il a expliqué ce qui peut être l’apport de la diaspora ghanéenne. « C’est vrai que vous êtes bien intégrés au Ghana, mais n’oubliez pas le Faso. Pensez à concourir au bien-être de votre pays, car le pays a besoin de tous ses fils pour aller de l’avant ». M. Nikiéma a souligné que le tournoi de la diaspora qui se jouait à Ouaga, il y a de cela quelques années, reverra le jour.

A Accra comme à Kumasi, il a demandé aux jeunes burkinabè qui font du sport de se mettre à la disposition de leur pays. « Vous jouez dans des clubs ghanéens ; c’est bien. Mais lorsque le pays vous fera appel pour venir défendre les couleurs nationales, vous ne devez pas hésiter ». Pour mieux les convaincre, il fera remarquer que le Ghana regorge de joueurs très talentueux, évoluant en Europe.

Ce faisant, ce n’est pas évident pour les joueurs locaux d’être sélectionnés en équipes nationales ; or le Burkina n’a pas encore atteint ce stade ; ce qui est une aubaine pour ces jeunes athlètes d’avoir plus de chance de porter le maillot des Etalons que celui des Black Stars. Message reçu 5 sur 5. Et mieux, les joueurs qui étaient présents aux rencontres pensaient même que l’on était venu pour les sélectionner. On leur fera remarquer que notre objectif est de les informer d’abord. Sans doute que plus tard, des techniciens viendront les voir à l’œuvre.

Lors des échanges, certains se sont plaints du fait qu’ils n’ont pas le droit de participer aux échéances démocratiques en cours dans leur pays. Les membres de la mission ont vite fait de recadrer les débats et invité les uns et les autres à rester dans le cadre sportif. L’une des difficultés de la communauté burkinabè vivant à Accra, c’est que certains ne sont jamais venus au Burkina. En plus, la barrière linguistique fait qu’il n’était pas évident que l’on puisse un jour retrouver leurs traces. Aussi, l’un d’eux a affirmé que lors du tournoi de la diaspora, des Ghanéens se sont fait passer pour des Burkinabè pour pouvoir jouer, et après la compétition, ils ont disparu.

Le représentant de l’Union nationale de soutien aux Etalons (UNSE), Guy Marie Ouédraogo, en a profité pour présenter la structure supportrice des Etalons. Il a exhibé les cartes d’adhésion à l’UNSE, laquelle carte a été vite approuvée de nos compatriotes. Le président de l’Association des Burkinabè du Ghana, Seydou Sanogo, a rassuré la délégation des journalistes quant à l’atteinte des objectifs de cette mission d’information et de sensibilisation des Burkinabé résident au Ghana.

Au cours de ce séjour en terre ghanéenne, la délégation d’hommes de médias a eu une journée de travail avec l’Association des journalistes du Ghana. Elle a également échangé avec l’ancien footballeur, Abedi Pelé, et l’ancien entraîneur de l’ASFA Yennenga, Malick Jabir. Nous reviendrons dans nos prochaines éditions sur le compte rendu de ces rencontres.

Kader Traoré


Joachim Nikièma, chef de la délégation : « Je suis satisfait à tout point de vue »

Je peux dire que la mission a été fructueuse à tout points de vue et que j’en suis très satisfait. Pour rappeler les objectifs, il s’agissait de rencontrer la presse sportive ghanéenne dans le but de nouer des relations d’échanges et de travail, de nous entretenir avec nos compatriotes vivant là-bas pour requérir leur soutien au développement et au rayonnement du sport national.

Nous avons aussi pu rencontrer des personnes ressources du football ghanéen comme Abédi Pelé et Malick Jabir qui a entraîné successivement l’ASFA-Yennega et les Etalons et qui s’occupe de la formation des jeunes joueurs actuellement au Ghana. Grâce à notre représentation diplomatique à Accra et à Kumasi, Son Excellence Sini Pierre Sanou en tête, tout a été mis en œuvre pour faciliter les rencontres et le séjour. Toutes les parties se sont mobilisées pour la réussite de la mission.

Nos compatriotes, la presse sportive ghanéenne et le ministre ghanéen de l’Education, de la Science et des Sports n’ont pas manqué de louer cette démarche intégrative du Ministre des Sports et des Loisirs. C’est visiblement très touchées par cette considération que les communautés burkinabé d’Accra et de Kumasi ont promis de s’organiser autour de nos équipes nationales, de même que des centaines de jeunes joueurs se disent prêt à s’enrôler dans nos équipes pour défendre les couleurs nationales si on leur faisait appel.

Du côté de la presse ghanéenne, nous avons eu des échanges très cordiales et fructueux, et il en a résulté un communiqué qui consigne l’engagement des deux presses sportives à créer des cadres formels et réguliers de rencontres pour aider au renforcement des relations de collaboration au sein de la presse sportive de la sous-région. Je dois dire enfin que je suis satisfait de l’esprit d’équipe de mes co-missionnaires qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour que la mission soit une véritable réussite.

Propos recueillis par Kader Traoré

Observateur Paalga

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