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Approvisionnement en eau potable : Des tranchées du Projet Ziga à Ouagadougou

Publié le mercredi 18 octobre 2006 à 07h25min

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Depuis plusieurs mois déjà, de nombreux écrits dans la presse évoquent la question préoccupante des chantiers du Projet Ziga dans la ville de Ouagadougou. Les citoyens mettent à l’index les nombreuses tranchées, les divers désagréments, la mauvaise ou la non-signalisation des travaux, etc.

L’ONEA reste à l’écoute des citoyens : c’est pourquoi, par le canal de votre journal, nous tenons à donner quelques informations sur les précautions prises pour le bon déroulement de ces travaux.

L’approvisionnement en eau potable de la ville de Ouagadougou à partir du barrage de Ziga est un très grand chantier ; c’est le premier chantier d’une telle envergure pour l’ONEA et pour notre capitale. Le projet est aujourd’hui à l’étape des réseaux secondaire, tertiaire et des branchements, avec pour conséquence une nécessaire « promiscuité » avec les habitations. La nature même de ces travaux ainsi qu’une certaine réalité sur le terrain entraînent de nombreuses difficultés, malgré les précautions prises par l’Office national de l’eau et de l’assainissement dans le cadre de l’exécution de ce vaste projet.

Les précautions prises

Pour l’exécution du projet Ziga dans la ville de Ouagadougou, l’ONEA, maître d’ouvrage des travaux, a signé des contrats avec des entreprises pour la pose de tuyaux. Les contrats signés avec les entreprises prévoient toujours des mesures d’ordre et de sécurité propres à éviter des accidents, tant à l’égard de leur personnel qu’à l’égard des tiers. A cet effet, l’entrepreneur a obligation de prendre les mesures idoines portant sur : la signalisation des chantiers, le maintien des communications et de l’écoulement des eaux, des précautions spéciales pour les travaux exécutés à proximité des lieux habités, fréquentés ou protégés.

En tout état de cause, l’entrepreneur a la responsabilité pécuniaire des dommages divers causés aux personnes et aux biens par la conduite des travaux ou les modalités de leur exécution. Concrètement, l’entrepreneur doit :
procéder à la réfection en l’état des chaussées pour ce qui concerne la voirie ;
remettre en état, au moins équivalent à l’état antérieur, tous les endroits affectés par les travaux pour la partie environnement.

Concernant précisément l’ouverture des tranchées, l’entrepreneur a des contraintes à respecter en zone moyennement ou fortement urbanisée. De plus, l’organisation du chantier devra être conduite de manière à limiter le temps d’ouverture des tranchées et la gêne des riverains ; ainsi, toutes les propriétés devront rester accessibles durant la durée des travaux.

Les contrats avec les entreprises contiennent de nombreuses autres clauses pour toujours contribuer à améliorer la qualité des prestations : pénalités pour entraves à la circulation et intervention sur réseaux tiers... Autre pièce maîtresse dans ce dispositif, c’est la responsabilité de l’ingénieur conseil recruté par l’ONEA pour suivre et contrôler le travail des entreprises pour en assurer la qualité des ouvrages à réaliser et le respect des mesures de sécurité.

En plus, l’ONEA, à travers une équipe de projet, suit en arrière-plan l’application de ces mesures et donne de la voix quand il le faut. L’ONEA organise des concertations permanentes avec les entreprises et leur rappelle, chaque fois que de besoin, leurs obligations contractuelles. Voilà pour ce qui est des précautions prises pour que les interventions des entreprises se fassent pour le mieux dans l’intérêt des citoyens, de l’environnement et aussi de l’ONEA. Mais les nombreux écrits et autres plaintes montrent bien que la réalité sur le terrain n’est pas aussi simple et cela relève tant de la nature des travaux que de certains acteurs du terrain.

Une distance plus longue que celle reliant Ouaga à Abidjan !

L’ONEA en appelle à la compréhension de la population qui doit prendre en compte la particularité des travaux entrepris et admettre que c’est la première fois dans la ville que l’on a des chantiers d’une telle envergure, soit 1200 km de canalisations en même temps.

Notons que la conduite principale amenant l’eau de Ziga à Ouaga) et le réseau primaire (trois grandes canalisations entrant à l’intérieur de la ville au Nord, au Centre et au Sud) sont achevés depuis longtemps. Les travaux dont il est question ici concernent donc les réseaux secondaire et tertiaire. Le réseau secondaire (avec des diamètres variant de 700 à 200 mm) a pour vocation de traverser les quartiers en grandes mailles.

A partir du réseau secondaire, le réseau tertiaire se ramifie dans les rues comme les branches d’un arbre. C’est sur le réseau tertiaire que l’on fait les branchements sur des canalisations variant de 160 à 63 mm de diamètre. Le réseau secondaire est prévu pour s’étendre sur 157 km et le réseau tertiaire sur 1035 km. La distance à réaliser au total est plus longue que celle reliant Ouaga à Abidjan ! Imaginez que cette distance est densifiée à l’intérieur d’une ville comme Ouagadougou et que tous ces travaux doivent être exécutés dans des délais relativement courts (18 mois).

La réalité sur le terrain

La forte concentration des travaux amène les entreprises à traverser des voies et à couper des routes. Une autre particularité de ces travaux, c’est la multiplicité des chantiers, car on travaille dans plusieurs quartiers à la fois. En effet, trois entreprises s’activent sur le terrain afin de construire 1200 km de canalisations pour les réseaux secondaire, tertiaire et les branchements de Ziga. Chacune a au minimum 5 sous-traitants, soit environ 3500 ouvriers qui piochent un peu partout dans la ville.

Un autre problème sur le terrain, c’est les vols récurrents de panneaux de signalisation posés par les entreprises dans les quartiers périphériques notamment. La période d’hivernage a en plus accentué tous les désagréments vécus par les populations. Nous reconnaissons la légitimité des plaintes des citoyens de cette ville et, régulièrement, avec l’appui de la mairie nous menons des actions pour faciliter leurs conditions de vie. Nous vous assurons que des efforts sont faits quotidiennement, et continueront d’être faits, chaque jour, pour amoindrir les écarts constatés sur le terrain. Il est normal que le public nous interpelle.

Ces travaux se font dans le cadre d’un projet citoyen qui demande la compréhension et la participation des citoyens. Ils sont mêmes invités à nous interpeller directement sur des cas spécifiques, des situations particulières. L’ONEA prendra toujours et dans les meilleurs délais les mesures qui s’imposent à l’endroit des entreprises. Pour terminer, l’ONEA demande, encore une fois, la compréhension et l’indulgence des habitants de la capitale face à ces désagréments qui ont pour but final d’améliorer la desserte et « d’apporter l’eau le plus près de chacun de vous ».

La Cellule communication de l’ONEA

L’Observateur Paalga

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