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Recherche biomoléculaire : Un centre de référence à Ouagadougou

Publié le lundi 16 octobre 2006 à 07h21min

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La délégation camillienne burkinabè a inauguré et béni, samedi 14 octobre 2006, son Centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA). Logé dans l’enceinte du Centre d’accueil notre Dame de Fatima (CANDAF) au secteur n°30 de Ouagadougou, le CERBA est une référence en recherche biomoléculaire en Afrique.

Son inauguration et sa bénédiction étaient placées sous le haut patronage du chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Le professeur Luc Montagnier, éminent chercheur qui, il y a de cela un peu plus de 20 ans découvrait le virus du Sida, a tenu à être aux côtés des camilliens du Burkina...

La délégation camillienne burkinabè était légitimement en droit de se réjouir en inaugurant et bénissant, samedi 14 octobre 2006 son Centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni. En effet, le centre marque un pas de géant dans la lutte contre le VIH-Sida et les Infections sexuellement transmissibles (IST) au Burkina Faso et au-delà.

Outre la prise en charge médicale des malades, le centre a également l’ambition d’intensifier la recherche en vue de trouver un vaccin anti-Sida. La présence du chef de l’Etat Blaise Compaoré témoigne de son engagement constant dans la lutte contre la pandémie du Sida. Le CERBA dans une année, n’aura rien à envier aux institutions et autres lieux de recherche.

De l’avis de son directeur général, le père Jacques Simporé, il disposera d’appareils aussi sophistiqués que le spectrophotomètre de masse, la Résonance magnétique nucléaire (RMN), le séquenceur etc. Ce dernier appareil permettra de séquencer des fragments de gènes et d’identifier les résistances aux médicaments antiretroviraux (ARV). Le CERBA a la triple vocation de Centre de traitement ambulatoire (CTA) pour certaines pathologies génétiques et infectieuses, de recherches cliniques et de recherches fondamentales, biomoléculaires et pharmacologiques.

Le père Jacques Simporé justifie la réalisation du Centre d’accueil notre Dame de Fatima (CANDAF) et celle de sa structure d’abord par l’existence d’un protocole d’accord entre les camilliens et le ministère burkinabè de la Santé.

L’accord indique que ledit ministère peut demander un service sanitaire aux camilliens. « C’est ainsi que, face au fléau du Sida, en 2000, le ministère de la Santé a signé une convention de recherche avec nous, nous demandant de faire des recherches dans le domaine des maladies infectieuses et surtout sur le VIH-Sida », a souligné le père Simporé. Ensuite par vocation, les camilliens étant constamment et perpétuellement appelés à travailler pour l’amélioration de la condition des malades, mieux, pour le réconfort des malades les plus pauvres.

En effet, dira le vicaire provincial, père Laurent Zoungrana « notre fondateur Saint Camille de Lallis a lutté pour le bien-être des malades en les réconfortant, en les consolant, en les soulageant et parfois en les guérissant ». Enfin pour une question de commodité, car voilà 10 ans que les camilliens ont commencé à faire des recherches biomédicales dans le but d’améliorer la prise en charge thérapeutique des malades dans leur centre médical Saint Camille situé aux 1200 logements. « Malgré le manque de locaux adéquats, nous avons pu réaliser, avec nos collaborateurs, plus de 100 publications scientifiques internationales. Il fallait donc trouver un centre approprié pour la recherche scientifique », a laissé entendre le directeur général du CERBA.

D’ores et déjà, le centre s’occupe des maladies génétiques, infectieuses, de la récupération des enfants malnutris infectés par le VIH et non, grâce à la spiruline, une algue microscopique très riche en protéines végétales. Le CERBA collabore dans la recherche avec les universités de Brescia, de Rome Tor Vergada, de Rome La Sapienza, de Sassarie, de Catania en Italie ainsi que des universités de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.

Il compte nouer des relations avec le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP), le Centre Muraz, le CNRST/IRSS, le Laboratoire national de santé publique (LNSP), le Centre de recherche en santé de Nouna. Au demeurant, le professeur Luc Montagnier a indiqué sa volonté de collaborer avec le CERBA.

Le ministre de la Santé Alain Bédouma Yoda a embouché la même trompette que les pères camilliens, pour saluer l’engagement personnel du chef de l’Etat Blaise Compaoré dans la lutte contre la pandémie du VIH/Sida. En effet, Blaise Compaoré, en prenant les rênes du Conseil national de lutte contre le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST) en tant que président, a permis d’intégrer tous les programmes et projets de lutte contre le fléau et de faciliter ainsi la coordination et le suivi tant quotidien qu’à moyen et long terme. Et ce, grâce à un cadre stratégique de lutte dont la confection participative et multisectorielle favorise la mise en œuvre.

Conformément au cadre stratégique, les institutions de recherche ont enregistré selon le ministre Yoda des résultats satisfaisants. Mais la riposte de notre pays n’a toujours pas permis de stopper définitivement la propagation du VIH et son impact sur les populations. « C’est la raison pour laquelle l’exploitation de nouvelles solutions qui viendraient renforcer celles qui, actuellement, font la preuve de leur efficacité, s’avère importante », a dit le ministre Yoda.

Charles OUEDRAOGO (charles_ouedraogo@yahoo.fr)


Le président du CNLS-IST, Blaise Compaoré apprécie...

C’est avec un grand honneur que nous accueillons ce centre dans la mesure où aujourd’hui, dans le domaine de la pandémie du VIH/Sida, des efforts immenses ont été déployés en ce qui concerne la sensibilisation, la prévention et même le traitement.

Mais jusque-là, on se rend compte qu’il n’y a pas de possibilités énormes dans le domaine thérapeutique. Aujourd’hui, nous pensons que la recherche est une voie idéale pour à la fois consolider les acquis déjà existants mais aussi pour viser plus loin, viser l’avenir. Pour nous, la recherche constitue un atout essentiel dans la lutte contre le Sida.

D’ores et déjà, les résultats qui ont été obtenus par les différents centres et instituts de recherche au Burkina Faso montrent que dans la recherche, il y a la persévérance et la ténacité.
Mais il est important de noter que ces résultats peuvent nous faire encore avancer plus.

C.O.
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Qui est Pietro Annigoni ?

Le Centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA) est presque en totalité le fruit de la contribution de l’association du même nom. En effet, selon la femme du mécène Pietro Annigoni, directrice de l’Association et présente à l’inauguration du CERBA, son défunt mari a été un grand peintre connu dans le monde, surtout pour les cycles de fresques et pour avoir fait les portraits de personnages fameux du XXe siècle comme le Pape Jean XXIII, John Kennedy, la Reine Elisabeth II d’Angleterre etc.

Mme Annigoni a souligné la convergence entre l’art de son mari focalisé sur l’être humain et son vécu existentiel marqué par un profond amour pour les faibles.

Pour Mme Annigoni, porter de l’aide à un peuple pour qu’il puisse atteindre le progrès, le développement et la paix durable est un devoir pour tous ceux qui ont eu plus de chance d’être nantis afin de créer une chaîne d’amitié, un lien très fort entre les différentes cultures et civilisations.

C.O

Sidwaua

P.-S.

Voir le site de l’Eglise du Burkina :
http://www.egliseduburkina.org

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