Une victoire à l’arraché sans doute, mais surtout une victoire de cur, de patriotisme. En d’autres temps on aurait volontiers clamé « La patrie ou la mort, nous vaincrons ! ». Une question d’honneur qui a fait l’objet d’une mobilisation des grands jours.

La ferveur est-elle un catalyseur pour une victoire ? C’est le cas de le dire et de le croire, les Etalons ayant étalé un grand match, soutenus à bout de bras par des milliers de spectateurs chauffés à blanc. Il voulait que les supporters se mobilisent pour que lui et son équipe fassent le reste ; promesse tenue par Drissa Saboteur et ses ouailles. On finira donc par se convaincre du rôle hyper important du douzième joueur dans les performances des Etalons. De quoi mettre de l’eau au moulin de JPP à qui l’on doit la création de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE).

Reste que dans cette logique, l’union ne devra pas se contenter d’une mobilisation uniquement à domicile, mais travailler à suivre en masse l’équipe nationale même dans ses déplacements les plus lointains. Le douzième joueur s’étant révélé l’avant-centre de l’équipe nationale, l’équipe ne pourra pas évoluer dans de bonnes conditions psychologiques si elle n’est pas au complet. Le simple fait d’imaginer qu’il y a un peuple mobilisé derrière ne suffira plus aux Etalons pour galoper dans les prairies des stades adversaires.

Ici comme ailleurs, en effet, l’importance numérique de supporters dans un stade galvanise les joueurs. En Europe où les moyens de transport sont quasiment à portée de main et où les supporters sont mieux organisés et surtout prompts à mettre la main dans la poche sans compter pour soutenir leurs équipes et assouvir leur passion, c’est par convois de trains entiers ou par avions qu’ils se transportent de stade en stade et de pays en pays, voire de continent en continent.

L’UNSE pourra-t-elle tenir le pari de convoyer des milliers de ses membres dans les déplacements de son équipe fétiche chaque fois qu’elle fera un déplacement à l’extérieur ? Rien n’est moins sûr. Aller au stade du 4-Août parfois aux frais de la princesse ou même habillé par la princesse et se rendre quelque part en Afrique australe, ce n’est ni la même détermination ni le même prix. En tout cas, ce n’est pas du générique. Ce n’est la faute à personne, pourtant. Non seulement on n’est pas riche, mais en plus rien n’est moins cher.

Il faudra donc miser sur le professionnalisme et faire en sorte de mettre en place une équipe d’un bon niveau technique et efficace. Une équipe dont les performances ne sont pas seulement dues au dopage d’un olé collectif, fût-il positif.

Journal du jeudi