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Journée nationale de pardon : L’ADN pour les 11 anonymes...

Publié le lundi 29 mars 2004 à 07h26min

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Demain, 30 mars 2004, ce sera la troisième fois que les Burkinabè se remémoreront la date historique du 30 mars 2001. Pour ceux qui l’auraient oublié ou n’en auraient pas entendu parler, c’est ce jour-là en effet que fut commémorée la Journée nationale de pardon.

A l’occasion, que de repentances, de litanies, de versets ! Avec, à la clé, l’engagement du chef de l’Etat de contribuer à l’apaisement des cœurs en enclenchant certaines mesures dont l’indemnisation des victimes. Et qui dit indemnisation dit identification préalable desdites.

Or, là justement, ça semble coïncer à certains niveaux. Du moins c’est ce que nous a laissé entrevoir la secrétaire générale du Conseil des ministres, la très dévouée Odile Bonkoungou, lors d’une conférence de presse dont elle fut l’animatrice principale le 25 mars dernier, au moment où des corps tombaient sous les balles des forces de l’ordre en Côte d’Ivoire voisine.

A l’occasion, elle a laissé entendre que 27 familles de victimes ont pu découvrir les tombes de leurs défunts mais, que, malheureusement, écrivons-nous, dans 11 tombes dorment des non-identifiés. Ce serait quelque part sur la route de Pô. C’est donc dire que les familles de ces disparus, si celles-ci sont bien sûr connues, resteront sceptiques quant à la conduite à tenir quand il s’agira de se remémorer les défunts : sur quelle tombe déposer une gerbe de fleurs, une croix ou un croissant lunaire ?

En tout cas, le comité de suivi des engagements a du pain sur la planche même si une date limite ne lui est pas imposée pour présenter son bilan, qui est d’ailleurs difficile à dresser, le prix du pardon ne pouvant en principe être quantifié. Et c’est en cela que cette proposition de recourir aux tests d’ADN ne pouvait qu’être la bienvenue.

Ceux-ci auraient les avantages suivants : permettre d’identifier les corps, et donc de rassurer définitivement les familles, qui auront de ce fait la paix du cœur, et pourquoi pas, obtenir leur pardon. Ce ne serait que justice rendue à tous ceux-là qui ont eu à goûter à l’amère expérience des régimes d’exception, où c’est la justice expéditive qui avait droit de cité.

Rabi Mitibkèta
L’Observateur

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