« We will beat you in Ethiopia » (nous allons vous battre en Ethiopie), avait averti A. Seyoum, l’entraîneur des Walyas à la fin du match aller. Ces propos du maître à penser des cadets éthiopiens sont à prendre au sérieux. Même s’ils ont été prononcés sous le coup de l’émotion après la défaite de son équipe, il reste qu’ils sont sensés.

En effet, les protégés de Abate n’ont pas eu de complexe à jouer à Ouagadougou. Bien au contraire, dans la construction du jeu, ils sont sortis maîtres de la partie. Et cela, Piouhiri Wébonga le reconnaît, quand il fait savoir que sa préparation pour ce match retour a été axée sur la circulation de la balle.

C’est cet aspect dans le jeu des Etalons cadets qui fait d’ailleurs douter bien des gens quand à leur succès au pays d’Haïlé Sélassié.

Conscient donc de la faiblesse de son équipe, le technicien des Etalons s’est mis à l’ouvre. « Après le match aller, nous avons donner 5 jours de repos aux joueurs. Nous avons donc repris la préparation après ce temps. Nous avons travaillé surtout la tactique puisque sur le plan physique, on était là. Mais dans le jeu, on avait beaucoup de déchets », avoue Piouhiri Wébonga.

Ces imperfections, à en croire le coach, sont à présent corrigées et c’est une formation bien en jambe et présente dans tous les compartiments qui ira à l’assaut des petits Ethiopiens. Toutefois, pour ne pas baigner dans un optimisme excessif, Piouhiri relativise : « Nous connaissons bien l’adversaire, mais nous ne connaissons pas le terrain », glisse-t-il.

Au-delà de la vaillante formation des Walyas, les Etalons cadets auront à braver d’autres épreuves à ce match retour. La position géographique en altitude de l’adversaire est une sérieuse épreuve à laquelle le onze national aura à faire. « Nous, nous sommes à 0 m et eux ils sont à 1500, 1800 m au-dessus de la mer. Plus nous montons en altitude, plus nous perdons en oxygénation, » fait remarquer le coach burkinabè. Cette réalité des faits a déjà engendré l’entame de la partie dès Ouagadougou. Pour parer à cette situation, il fallait faire des calculs sur la date de départ des Etalons.

C’est ainsi qu’on est parvenu à la conclusion qu’ils ne doivent pas excéder 48 heures de séjour en Ethiopie avant leur match. L’autre difficulté des Etalons en Ethiopie, c’est aussi le public. La jeune formation en construction de Piouhiri n’est pas une habituée des grands publics. Une forte mobilisation des Ethiopiens au stade pourrait leur être fatale. Il va falloir alors une préparation psychologique conséquente.

Durant les 3 semaines de préparation, les Etalons ont livré 2 match amicaux. Contre les Eperviers cadets du Togo qu’ils avaient battus à Ouaga (2-1), mais ils ont subi le revers (1-0). Ils se sont mesurés également à l’AS-SONABEL avec lequels ils ont fait jeu égal (0-0). Piouhiri mise beaucoup sur sa défense à ce match retour. « Nous nous organisons beaucoup pour ne pas prendre de but », a-t-il souligné.

Peu bavard sur son effectif quand nous l’avons rencontré, le 11 octobre 2006, le coach fait juste savoir qu’il a enregistré des blessés dont il a dû se passer. Il rassure cependant qu’il n’y aura pas un grand chamboulement de l’équipe qui a disputé la manche aller de ces éliminatoires.

Pour l’heure, ses joueurs sont confiants. Le capitaine Mahamadi Bandé rassure : « Nous avons visionné la cassette de notre match aller et nous avons corrigé les imperfections durant la préparation. Tout le monde est prêt pour le rendez-vous ». Et les consignes du coach sont assez claires : « Jouer serré, surprendre dès que l’occasion se présente » d’autant plus qu’aujourd’hui, c’est le système de jeu qui fait le plus gagner.

B. Léopold YE

Sidwaya